Un Sénégalais qui se faisait passer pour un faux pilote est accusé d’avoir escroqué des femmes sur fond d’histoire sentimentale. Samba âgé de 44 ans se faisait notamment passer pour un pilote de ligne, domicilié au Luxembourg, est poursuivi notamment pour escroquerie par métier.
Parmi la dizaine de victimes féminines, la majorité sont originaires d’Afrique et établies en Suisse. Lors de son procès, d’entrée de jeu, le prévenu au gabarit de rugbyman habillé en tenue et chaussures de sport semblait jouer avec le Tribunal et les plaignantes.
Samba a demandé la récusation du Tribunal de l’Est vaudois. Il a profité de la suspension d’audience pour réclamer un… café et un croissant. En vain. « Je n’y crois pas ! Il joue même avec la justice », peste une victime présumée.
Quand l’audience reprend, Samba introduit une nouvelle requête. Il demande l’extraction de son téléphone de données Snapchat et Instagram de nature, selon lui, à le disculper.
« Lequel de vos téléphones », interroge la présidente. « Iphone 11 Pro Max », enchaîne sèchement l’accusé, qui demande le renvoi de l’audience. Cette demande est rejetée.
Le faux pilote joue les filles de l’air
« Autre chose ? », reprend la présidente. « Oui, je demande qu’une femme citée dans l’affaire soit convoquée, car elle est en complicité avec la police dans une histoire de trafic de drogue et de billets. Je demande la récusation de mon avocat », glisse l’accusé. « Faites attention », met en garde la présidente. « C’est mon procès. Je me défends et je n’ai pas fini de parler », poursuit l’accusé.
Par la suite, Samba a sorti une autre requête, encore plus surprenante que les autres. « Je demande la révocation de mon avocat. Il doit quitter la salle. Je plaide non coupable et je m’en vais », avance-t-il de manière véhémente.
Invité à se prononcer, l’avocat est mal à l’aise. « La confiance ne s’impose pas mais se gagne. Je me vois mal défendre quelqu’un qui ne veut pas que je le défende.» Furieux, Samba s’attaque à son défenseur qu’il accuse de n’avoir pas préparé le procès et se met à l’engueuler et le traite de « lâche ».
Sixième ou septième avocat
La demande de récusation est de nouveau rejetée. Samba, selon la présidente, en est à son sixième ou septième avocat depuis que l’affaire a éclaté en 2020. « Vous faites du dilatoire, Monsieur », lance-t-elle à Samba.
Finalement, le prévenu se rabiboche avec l’avocat dont il ne disait ne plus vouloir et a semblé avoir oublié sa menace de garder le silence et de ne répondre à aucune question.
Lors de ses échanges heurtés avec la présidente, celle-ci lui rappelle que c’est elle « qui dirige les débats ». Le Sénégalais lui répond : « Je n’ai pas fini mon argumentation. »
Au fil des échanges et des réponses de l’accusé qui dicte les questions à son avocat, la présidente, lance avec agacement. « Vous voulez jouer avec moi ? Je peux vous consacrer une semaine, s’il le faut. »
« Il n’y a que des négresses (ndlr: sic!) comme plaignantes. La procureure est ridicule. La police suisse est complice avec les plaignantes dans une affaire de drogue. Je le dis haut et fort », hurle le plaignant, hors de lui. Il est évacué par la police de la salle à 12h12, sur demande de la présidente.
Lors de la reprise d’audience à 13h30, sans les plaignantes, Samba a les yeux rivés sur ses notes. Il parle sans hausser le ton mais a gardé la même verve gouailleuse envers les plaignantes.
Quant à la passe d’armes entre l’accusé et la présidente, elle continue de plus belle. Ne s’estimant pas entendu par rapport à un trafic de faux billets de banque auquel s’adonneraient plusieurs des plaignantes, il martèle avoir été « témoin d’activités criminelles » avant de lancer à la présidente : «Il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.»
Il a déclaré avoir un casier judiciaire vierge et s’est montré insultant avec la procureure, traitée d’être « pire que Daech et Al Qaïda ».
Il se disait pilote chez Swiss
Samba est poursuivi pour des atteintes au patrimoine, à l’intégrité physique, à l’intégrité sexuelle, à la liberté, à l’honneur et à la sphère privée, faux dans les titres, blanchiment d’argent et infraction à la Loi fédérale sur les étrangers.
Le quadra se disait pilote de ligne, voire commandant de bord, chez Swiss, après avoir longtemps résidé aux Etats-Unis. Il s’affichait sur Internet en tenue de pilote à bord d’un avion. Il promettait à ses proies de leur trouver des billets au rabais, encaissait l’argent et ne donnait plus aucune nouvelle.
En réalité, Samba est sans activité professionnelle connue et en séjour illégal en Suisse. Prétendant rencontrer des soucis administratifs l’empêchant d’ouvrir un compte bancaire, le faux pilote empruntait de l’argent aux femmes qu’il embobinait et leur demandait de contracter des abonnements téléphoniques à leur nom et à son profit, ce qui lui permettait d’avoir de nouveaux smartphones.
Il a ensuite tissé sa toile jusqu’à entretenir des relations sexuelles avec les victimes dont certaines auraient été filmées à leur insu. Samba les aurait ensuite fait chanter en menaçant d’envoyer les vidéos des ébats à leur conjoint et à leurs collègues.
Certaines femmes ont préféré ne pas porter plainte. De père inconnu et d’une mère qui l’aurait abandonné à la naissance, Samba dit avoir été adopté par une riche famille sénégalaise.
Il aurait fait des études universitaires en Belgique, pays dont il dit détenir aussi la nationalité. Il est en détention avant jugement depuis le printemps 2020. Il aurait deux enfants en Suisse, un au Luxembourg et un aux Etats-Unis.
Parmi la dizaine de victimes féminines, la majorité sont originaires d’Afrique et établies en Suisse. Lors de son procès, d’entrée de jeu, le prévenu au gabarit de rugbyman habillé en tenue et chaussures de sport semblait jouer avec le Tribunal et les plaignantes.
Samba a demandé la récusation du Tribunal de l’Est vaudois. Il a profité de la suspension d’audience pour réclamer un… café et un croissant. En vain. « Je n’y crois pas ! Il joue même avec la justice », peste une victime présumée.
Quand l’audience reprend, Samba introduit une nouvelle requête. Il demande l’extraction de son téléphone de données Snapchat et Instagram de nature, selon lui, à le disculper.
« Lequel de vos téléphones », interroge la présidente. « Iphone 11 Pro Max », enchaîne sèchement l’accusé, qui demande le renvoi de l’audience. Cette demande est rejetée.
Le faux pilote joue les filles de l’air
« Autre chose ? », reprend la présidente. « Oui, je demande qu’une femme citée dans l’affaire soit convoquée, car elle est en complicité avec la police dans une histoire de trafic de drogue et de billets. Je demande la récusation de mon avocat », glisse l’accusé. « Faites attention », met en garde la présidente. « C’est mon procès. Je me défends et je n’ai pas fini de parler », poursuit l’accusé.
Par la suite, Samba a sorti une autre requête, encore plus surprenante que les autres. « Je demande la révocation de mon avocat. Il doit quitter la salle. Je plaide non coupable et je m’en vais », avance-t-il de manière véhémente.
Invité à se prononcer, l’avocat est mal à l’aise. « La confiance ne s’impose pas mais se gagne. Je me vois mal défendre quelqu’un qui ne veut pas que je le défende.» Furieux, Samba s’attaque à son défenseur qu’il accuse de n’avoir pas préparé le procès et se met à l’engueuler et le traite de « lâche ».
Sixième ou septième avocat
La demande de récusation est de nouveau rejetée. Samba, selon la présidente, en est à son sixième ou septième avocat depuis que l’affaire a éclaté en 2020. « Vous faites du dilatoire, Monsieur », lance-t-elle à Samba.
Finalement, le prévenu se rabiboche avec l’avocat dont il ne disait ne plus vouloir et a semblé avoir oublié sa menace de garder le silence et de ne répondre à aucune question.
Lors de ses échanges heurtés avec la présidente, celle-ci lui rappelle que c’est elle « qui dirige les débats ». Le Sénégalais lui répond : « Je n’ai pas fini mon argumentation. »
Au fil des échanges et des réponses de l’accusé qui dicte les questions à son avocat, la présidente, lance avec agacement. « Vous voulez jouer avec moi ? Je peux vous consacrer une semaine, s’il le faut. »
« Il n’y a que des négresses (ndlr: sic!) comme plaignantes. La procureure est ridicule. La police suisse est complice avec les plaignantes dans une affaire de drogue. Je le dis haut et fort », hurle le plaignant, hors de lui. Il est évacué par la police de la salle à 12h12, sur demande de la présidente.
Lors de la reprise d’audience à 13h30, sans les plaignantes, Samba a les yeux rivés sur ses notes. Il parle sans hausser le ton mais a gardé la même verve gouailleuse envers les plaignantes.
Quant à la passe d’armes entre l’accusé et la présidente, elle continue de plus belle. Ne s’estimant pas entendu par rapport à un trafic de faux billets de banque auquel s’adonneraient plusieurs des plaignantes, il martèle avoir été « témoin d’activités criminelles » avant de lancer à la présidente : «Il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.»
Il a déclaré avoir un casier judiciaire vierge et s’est montré insultant avec la procureure, traitée d’être « pire que Daech et Al Qaïda ».
Il se disait pilote chez Swiss
Samba est poursuivi pour des atteintes au patrimoine, à l’intégrité physique, à l’intégrité sexuelle, à la liberté, à l’honneur et à la sphère privée, faux dans les titres, blanchiment d’argent et infraction à la Loi fédérale sur les étrangers.
Le quadra se disait pilote de ligne, voire commandant de bord, chez Swiss, après avoir longtemps résidé aux Etats-Unis. Il s’affichait sur Internet en tenue de pilote à bord d’un avion. Il promettait à ses proies de leur trouver des billets au rabais, encaissait l’argent et ne donnait plus aucune nouvelle.
En réalité, Samba est sans activité professionnelle connue et en séjour illégal en Suisse. Prétendant rencontrer des soucis administratifs l’empêchant d’ouvrir un compte bancaire, le faux pilote empruntait de l’argent aux femmes qu’il embobinait et leur demandait de contracter des abonnements téléphoniques à leur nom et à son profit, ce qui lui permettait d’avoir de nouveaux smartphones.
Il a ensuite tissé sa toile jusqu’à entretenir des relations sexuelles avec les victimes dont certaines auraient été filmées à leur insu. Samba les aurait ensuite fait chanter en menaçant d’envoyer les vidéos des ébats à leur conjoint et à leurs collègues.
Certaines femmes ont préféré ne pas porter plainte. De père inconnu et d’une mère qui l’aurait abandonné à la naissance, Samba dit avoir été adopté par une riche famille sénégalaise.
Il aurait fait des études universitaires en Belgique, pays dont il dit détenir aussi la nationalité. Il est en détention avant jugement depuis le printemps 2020. Il aurait deux enfants en Suisse, un au Luxembourg et un aux Etats-Unis.