Très remonté contre son père qui l’a froissé en lui interdisant de se dépigmenter, le jeune tailleur Abdou Diaw a brutalisé son daron jusqu'à lui causer des blessures attestant un certificat médical de 10 jours d’incapacité temporaire de travail. Mis aux arrêts par la gendarmerie de Coki, le fils «indigne» a été condamné à six mois de prison ferme.
Attrait devant la barre du tribunal de grande instance de Louga, Abdou Diaw, la vingtaine, poursuivi pour le délit de coups et blessures volontaires ayant entrainé une incapacité temporaire de travail et menaces de mort sur ascendant, a plaidé coupable.En revenant sur le motif de la plainte qu’il a déposée à la gendarmerie de Coki, le vieil homme de 82 ans, qui n’arrive même pas à marcher sans l’aide d’une canne, selon «L’observateur», raconte, la mort dans l’âme, la source du conflit. Il ne comprend pas le comportement de son enfant qui se dépigmente au vu et au su de tout le monde. «Sa peau a complètement changé. Ne pouvant plus supporter l’humiliation qu’il me fait subir devant ma famille, je l’ai sommé, à plusieurs reprises, d’arrêter cette pratique contraire à nos valeurs et à notre religion. Mais il s’est entêté», déplore le chef de famille.
D’après lui, même les oncles de l’apprenti-tailleur et la réunion des femmes du village n’ont pas réussi à dissuader son fils. Ce qui l’a poussé à le chasser de sa maison. «Il m’a clairement rétorqué qu’il ne compte pas quitter la chambre qu’il occupe, parce qu’il a les mêmes droits que moi dans cette maison. D’ailleurs, il a menacé de me tuer, si toutefois je tentais de récupérer les clés ou de changer la serrure», confie-t-il.
En voulant donner une correction au jeune homme, le vieil homme a reçu un coup de poing au niveau du menton. «Je suis tombé et il m’a donné un coup de pied au ventre», poursuit le plaignant qui, grâce aux voisins, a été sauvé de justesse puis acheminé à l’hôpital qui lui a délivré un certificat médical attestant les blessures.
Interrogé, le prévenu n’a pas nié les faits qui lui sont reprochés. «Mon père me rend la vie dure. Il m’empêche de vivre ma vie comme je l’entends», rétorque le jeune homme pour se justifier. «Certes, je me dépigmente, mais lui n’a pas le droit de jeter le discrédit sur moi», poursuit-il.
Toutefois, le parquet a requis l’application de la loi. Le tribunal a condamné le prévenu Abdoul Diaw à six mois ferme.