Quelques jours sa sortie de prison, le leader du mouvement Appel221, a fait face à la presse. Serigne Assane Mbacké a déclaré qu’un très proche collaborateur de Macky Sall lui-même l’a appelé au téléphone depuis La Mecque où ils effectuaient la Umrah ensemble, pour lui proposer la somme de deux cents millions F CFA.
« Je voudrais devant vous, chers amis de la presse, revenir sur les péripéties de mon arrestation à la fois lâche et arbitraire, ordonnée par le président Macky Sall. Le jour des faits, des éléments de la police m’ont trouvé dans mon véhicule, en compagnie de mon frère, de mon chauffeur et de ma secrétaire qui, d’ailleurs, a raté son examen du baccalauréat à cause de cette injustice. C’est donc dans mon véhicule que nous avons été interpellés et conduits au commissariat sans motif », a rappelé le marabout.
Après notification de la garde à vue, Serigne Assane Mbacké rappelle qu’ils ont été déférés. Mais ce que les gens ne savent pas, il dit avoir eu quatre retours de parquet. « Une pratique malheureusement courante qui vient gonfler les nombreux abus dont sont victimes les militants et sympathisants du Pastef et de l’opposition dans son ensemble », a-t-il dénoncé.
Pourtant, au même moment, le marabout a soutenu que « des émissaires de Macky Sall de venaient le voir pour poursuivre les tentatives de dissuasion. « Des personnes envoyées par le régime m’ont proposé des millions et même l’exil. La seule condition posée était de tourner le dos à Ousmane Sonko. Et, le comble, c’est quand un très proche collaborateur de Macky Sall lui-même m’a appelé au téléphone depuis La Mecque où ils effectuaient la Umrah ensemble, pour me proposer la somme de deux cents millions F CFA. Il m’a ensuite passé le président lui-même qui m’a dit : ‘Serigne Assane, tu devrais arrêter ton activisme ; tu as été un de mes plus farouches défenseurs, tu t’es longtemps battu pour moi. Il faut revenir vers moi », a-t-il dit.
« Si je fais état de cet épisode de ma récente vie carcérale, c’est pour vous dire que notre engagement pour notre pays, pour plus de justice sociale, de démocratie et pour un développement économique et social durable et inclusif n’a pas de prix. Sinon, j’aurais rejoint Macky Sall et son régime depuis très longtemps. Car, en 2014 déjà , j’avais eu des propositions similaires. À l’époque, j’avais engagé contre la première dame, Marième Faye Sall, un combat contre la corruption à travers la fondation Servir le Sénégal et porté plainte contre elle devant la CREI. À l’époque, ils avaient essayé de me soudoyer, en me proposant beaucoup d’argent et un exil de deux ans que j’ai catégoriquement refusé. La suite est connue : j’avais été injustement mis en prison sur ordre de la première dame. Mais notre combat contre Marième Faye Sall est loin d’être terminé. Même si Macky Sall a dissous sa fondation, nous sommes plus que jamais déterminés à aller jusqu’au bout de combat de principe », a-t-il fait savoir.