Au tout début, lorsque le ministère des Transports aériens et des Infrastructures aéroportuaires a lancé un appel d’offres pour l’achat des parts de l’AS dans 2AS, annoncé en séance plénière de l’Assemblée nationale lors de la session budgétaire tenue à la fin de 2022, la toute première proposition était que l’AIBD reprenne ces parts de 2AS en question. Suite à des problèmes internes au top management de cette société, l’appel d’offres a été lancé.
Pour rappel, le ministère avait demandé à KPMG Paris de mener un audit financier, organisationnel, légal et stratégique de 2AS, ainsi qu’une évaluation de sa valeur de vente, basée sur la « due diligence ». Suite à cela, la vente de 51% des parts de 2AS à une partie turque a été négociée pour 12 milliards. Cette valorisation a suscité des questions car le rap- port de KPMG évaluait 2AS à environ 6 milliards. Le ministère a justifié cette différence en annonçant un investissement de 10 milliards en équipements, présenté comme une sub-
vention non remboursable à 2AS. Cependant, la nature et la valeur réelle de ces équipements, estimés à environ 15 milliards, restent floues.
Pour en revenir au droit de réponse qui nous a été adressé par sa cellule de communication, nous sommes au regret de constater que l’AIBD ne répond pas aux questions que nous avons posées. Ce qui nous pousse à reprendre les questions en exigeant des réponses concrètes à la place d’un discours de communication sur le bilan de nos anciens gouvernants dans le secteur aéroportuaire.
Pourquoi, à deux jours de l’élection présidentielle, la so- ciété AIBD SA a-t-elle pris cette décision soudaine et procédé à la signature de ce contrat ? Quels sont les termes spécifiques inclus dans ce contrat, et quelles sont les implications juridiques et financières pour les parties concernées, notam- ment l’AIBD et la société de handling 2AS ? L’AIBD a-t-elle versé le montant convenu pour l’acquisition de 2AS, et si oui,
quelles sont les sources de financement utilisées ? Comment s’est déroulé le processus d’appel d’offres pour l’achat des équipements de handling, et quelles mesures ont été prises pour garantir l’équité et la conformité aux règles d’approvi- sionnement public ? À qui appartient la société qui a passé la commande des équipements pour 2AS au nom d’un GIE ? Y avait-il d’autres entreprises sénégalaises en lice lors de cet appel d’offres et, si oui, quelles sont les raisons pour les- quelles elles n’ont pas été sélectionnées ? Pourquoi Air Sé- négal SA n’a-t-elle pas été retenue pour prendre en charge la gestion de 2AS, en vue d’assurer une uniformisation de la gestion aéroportuaire, conformément aux bonnes pratiques internationales ? En dehors de la littérature servie par la cellule de communication de l’AIBD, nous attendons toujours des réponses précises aux question non moins précises que nous avons posées ! Ce avant que les nouvelles autorités se chargent de les poser elles-mêmes…
Zaynab SANGARÈ