Accusé d’avoir assassiné la 5ème vice-présidente du Conseil économique social et environnemental (Cese), Fatoumata Mactar Ndiaye, Samba Sékou Dia Sow comparaît, ce mardi, devant la Chambre criminelle de Dakar. Répondant à l’instant aux questions du juge, le chauffeur âgé de 33 ans dit avoir été envoûté pour commettre ce crime odieux.
« Ma tante m’a demandé d’aller à la station d’essence de Pikine pour y rencontrer un individu. Sur place, ce dernier m’a serré la main avant de me donner du lait à boire avant de prendre congé de moi. Le soir, il est revenu afin que je lui indique les domiciles de Maïmouna Baldé, Abdoulaye Timbo et une autre politicienne », a-t-il narré. Avant de poursuivre : « De retour, nous avons passé la nuit ensemble. Il m’a réveillé tôt le matin pour que je l’emmène chez Fatoumata Mactar Ndiaye. Je ressentais des douleurs sur tout le corps ».
« Je n’étais plus maître de mes actes »
Il raconte : « Pendant tout ce temps, je n’étais plus maître de mes actes. Nous sommes rentrés dans la maison. Il me tenait toujours la main jusque dans la chambre à coucher de la défunte. Aussitôt, il m’a demandé d’attaquer ma patronne avec un couteau et c’est sur ces entrefaites que j’ai commis l’irréparable. Mais, je l’ai juste poignardée. Je ne lui ai pas tranché la gorge. Ma tante et Awa Niang ont envoyé le marabout pour que je tue Fatoumata Mactar Ndiaye ».
Selon lui, cet individu était dans la chambre au moment des faits. « C’est lui qui me donnait les ordres à exécuter. Également, il bloqué la porte lorsque le fils de la victime, Adama Ba voulait entrer dans la pièce. Finalement, il a pris la fuite en me laissant dans la maison. Je l’ai suivi et quelques temps après il a disparu ».
Plus loin, Samba Sow dira : « Awa Niang était ma petite amie. Je l’ai connue (…) pour Fatoumata Mactar Ndiaye pendant quatre (4) ans. Moi, je n’ai pas besoin de voler 300 mille FCFA. Ma patronne me remettait de fortes sommes que je versais à la banque ».
« Awa Niang était ma copine. Ma tante a fait de moi un rancunier »
L’accusé de soutenir que Awa Niang devait comparaître à la barre. « Cette dame avait de la haine pour la responsable des femmes de l’Alliance pour la République (Apr) à Pikine », argue-t-il face au président de la chambre criminelle. En sus, sa tante ne devait pas être citée à titre de témoin car elles sont les vraies coupables. « Elle a fait de moi un rancunier. Elle a détruit ma vie ».
Le chauffeur est inculpé d’assassinat, d’actes de barbarie ou tortures sur Fatoumata Mactar Ndiaye, de tentative d’assassinat au préjudice de Adama Ba et de vol avec effraction.
Le juge, a toutefois, signalé que l’accusé a changé de version à 4 reprises dans le procès-verbal d’enquête de police. « Les policiers sont des corrompus et ils savent pourquoi ma patronne a été tuée d’une manière atroce. Car, on lui a tranché la gorge et c’est l’œuvre du marabout », s’est défendu Samba Sow.