Sauvage, barbare, cruel et ahurissant, ces faits qui sont passés aux Parcelles Assainies et qui ont été jugés hier devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. C'est une dame, la trentaine révolue, du nom de Fatou Diène, qui a été traînée devant cette juridiction par la mère de la petite fille de 8 ans Ndèye Penda K. Pour une femme enceinte, qui a connu le bonheur d'être mère, on n’aurait jamais cru que Fatou Diène pouvait exercer des violences d'une telle barbarie sur une fillette innocente et sans défense. Hélas, elle l'a non simplement fait, mais elle a franchi le Rubicon en brûlant au couteau les fesses de Ndèye Penda Konaté.
A l'origine, le père de la victime, Mamadou Konaté avait confié sa fille à l’époux de la prévenue. De ce fait, Fatou Diène et son mari étaient les tuteurs de Ndèye Penda K.. Hélas, la môme, durant tout le temps qu'elle était dans cet appartement avec le couple, vivait un calvaire total. Abandonnée à son triste sort, elle subissait toutes sortes de sévices, de brimades et de tortures de la part de sa tutrice. Si elle n'est pas parfois ligotée et battue, elle est brûlée sur les fesses avec un couteau qui a été au préalable rougi sur le feu. Ainsi, la fillette n'arrivait plus à marcher correctement à cause des brulures sur les fesses.
Les voisines de la mise en cause qui ne supportaient plus d'entendre constamment cette enfant pleurer sous le poids des coups infligés par sa tutrice, ont saisi les éléments enquêteurs. Interpellée, Fatou Diène a été inculpée pour coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 21 jours, exercés sur un enfant en-dessous de 15 ans et commis par une personne ayant autorité sur la victime.
Fatou Sène ne convainc personne
La prévenue, dans une tenue traditionnelle avec un foulard sur la tête, à la barre tout, a nié les brûlures. Même si elle a reconnu avoir corrigé la gamine. «Sa mère a dit que je l'ai brûlée, mais non, je l'ai juste frappée parce qu'elle refusait d'aller à l'école. Les blessures constatées sur son corps ont été occasionnées par de l'eau chaude. Elle a glissé avant de tomber sur cette eau bouillante», dit-elle sans convaincre.
C'est avec un couteau chauffé que la dame lui a brûlé les fesses, selon le médecin
D’ailleurs, le rapport médical produit dans le dossier l'a contredite. Car, le médecin a, dans ses conclusions, révélé que les brûlures de la fillette de 8 ans ont été causées par un objet et non par de l'eau chaude. Et mieux encore, l'homme de l'art a attesté que les maltraitances physiques à l'issue desquelles elle a contracté ces blessures résultent de coup de crosse. Pire encore, le certificat médical révèle que la fillette a subi des brûlures de premier et deuxième degré. Conséquence : elle ne pouvait plus s'assoir puisque c'est avec un couteau chauffé que la dame lui a brûlé les fesses. Il s'y ajoute que la blouse blanche a aussi relevé des traces de violences sur la hanche gauche de la gamine, son thorax et ses membres supérieurs.
Les preuves accablantes des enquêteurs
Pire, la perquisition effectuée chez elle l'a enfoncée puisque les agents enquêteurs ont trouvé des preuves accablantes contre elle. Ainsi, la police a découvert dans son appartement le couteau avec les marques du feu en plus des étoffes dont elle se servait pour attacher la fillette lorsqu'elle la battait ainsi qu'un câble avec lequel elle la frappait.
La présidente de l'audience se fâche contre Fatou Sène
Mais, malgré ces faits tangibles, Fatou Diène a persisté dans ses dénégations après que le tribunal lui a fait part des constatations du médecin. En réponse, Fatou Diène dit : «ce câble on s'en sert pour brancher nos appareils à la maison mais pas pour la battre. Les étoffes sont mes foulards. Et je n'ai pas l'habitude de la ligoter lorsque je la frappe». La présidente de l'audience, très remontée de la barbarie inexplicable de la mise en cause, l’a rabrouée en lui assénant ces 4 vérités. «Tu ne le feras jamais en tant que mère. Si tu n'avais pas enfanté, on pouvait comprendre. Ne fais pas à l'enfant d'autrui ce que tu ne veux pas qu'on fasse à tes enfants. Les sentiments que tu ressens, ce sont les mêmes que ressentent ses parents. Ce n'est pas une excuse ! Si tu ne pouvais pas assurer sa garde, il fallait la rendre à ses parents. C'est une torture, le fait que tu l'aies laissée seule toute une journée à la maison sans rien à manger. Je ne peux pas te comprendre parce que tu as enfanté. Tu as vu la manière dont je parle, c'est comme si j'étais la mère de l'enfant», peste la juge.
Le père de la fille refuse tout dédommagement
D’une témérité déconcertante, Fatou Sène se permet d’apporter la réplique à la juge: «je lui ai donné 200 F Cfa pour qu'elle achète à manger ce jour-là , lorsque j'allais à l'hôpital». Dans tous ses états, le procureur a déploré son indiscipline. Mais, le civilement responsable de la victime, Mamadou Konaté, n'a pas demandé de dédommagement suite au préjudice qu'a subi sa fille, parce que, dit-il, l'époux du bourreau de sa fille est son ami.
Le procureur parle de faits barbares, inouïs et requiert 2 ans ferme
Représentant le ministère public, Malick Dia a, dans ses observations, souligné que ce sont des faits barbares, inouïs. Selon le parquet, ces faits devaient être jugés devant la barre des flagrants délits, vu les circonstances aggravantes à l'encontre de la dame. Ainsi, il a requis 2 ans ferme avec une amende de 500.000 en sus d'une privation de la prévenue du droit d'être tutrice.
Me Abdou Dialy Kane, avocat de Fatou Sène: «je m'en veux d'avoir accepté de la défendre»
Avocat de la défense de Fatou Diène, Me Abdou Dialy Kane était dans un désarroi total, dépassé par cette violence, allant même jusqu'à se demander si sa cliente avait toute sa tête lorsqu'elle maltraitait la fille. L'avocat qui regrette d'avoir défendu la dame d'ajouter : «je n'ai rien à dire en fait. J'ai été saisi par une connaissance qui m'a demandé de la défendre. Et à la lecture du procès-verbal, je m'en veux d'avoir accepté de la défendre. Et ça me pose un problème de la défendre, même si on est avocat et que la défense n'a pas de limite. Il faut dire au procureur que ces faits sont inacceptables et pour moi aussi. Et c'est pour cela que je lui ai posé la question à savoir si elle était consciente au moment des faits. Et moi, ce qui me choque, c'est comment elle a pu abandonner l'enfant de 8 ans seule dans un appartement, hormis les blessures qu'elle subissait. C'est inacceptable ! Je n'ai rien à plaider du côté du droit je ne peux que demander une application bienveillante de la loi. Même si elle vous dit qu'elle a fait ça de manière excessive dans le but qu'elle reçoive une bonne éducation. Prenez en compte son état de grossesse», a plaidé la robe noire qui a continué de rouspéter même après avoir fini sa plaidoirie.
La juge ordonne l'interdiction qu'elle soit tutrice et explique la faiblesse de la peine par l’état de grossesse avancé de la prévenue
Les débats clos, Fatou Diène a été reconnue coupable et condamnée à 2 ans de prison dont 3 mois ferme. En plus, le tribunal a ordonné l'interdiction qu'elle soit tutrice. À la tombée de cette sentence, la présidente est revenue à la charge avant qu'elle ne regagne le box des accusés. «Tu as écopé de cette peine à cause de ton état de grossesse. On ne devait même pas tenir compte de ça ! Limite-toi tout simplement à tes enfants et ne prends plus en charge l'enfant d'autrui», lui lance-t-elle.
Fatou D. DIONE
A l'origine, le père de la victime, Mamadou Konaté avait confié sa fille à l’époux de la prévenue. De ce fait, Fatou Diène et son mari étaient les tuteurs de Ndèye Penda K.. Hélas, la môme, durant tout le temps qu'elle était dans cet appartement avec le couple, vivait un calvaire total. Abandonnée à son triste sort, elle subissait toutes sortes de sévices, de brimades et de tortures de la part de sa tutrice. Si elle n'est pas parfois ligotée et battue, elle est brûlée sur les fesses avec un couteau qui a été au préalable rougi sur le feu. Ainsi, la fillette n'arrivait plus à marcher correctement à cause des brulures sur les fesses.
Les voisines de la mise en cause qui ne supportaient plus d'entendre constamment cette enfant pleurer sous le poids des coups infligés par sa tutrice, ont saisi les éléments enquêteurs. Interpellée, Fatou Diène a été inculpée pour coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 21 jours, exercés sur un enfant en-dessous de 15 ans et commis par une personne ayant autorité sur la victime.
Fatou Sène ne convainc personne
La prévenue, dans une tenue traditionnelle avec un foulard sur la tête, à la barre tout, a nié les brûlures. Même si elle a reconnu avoir corrigé la gamine. «Sa mère a dit que je l'ai brûlée, mais non, je l'ai juste frappée parce qu'elle refusait d'aller à l'école. Les blessures constatées sur son corps ont été occasionnées par de l'eau chaude. Elle a glissé avant de tomber sur cette eau bouillante», dit-elle sans convaincre.
C'est avec un couteau chauffé que la dame lui a brûlé les fesses, selon le médecin
D’ailleurs, le rapport médical produit dans le dossier l'a contredite. Car, le médecin a, dans ses conclusions, révélé que les brûlures de la fillette de 8 ans ont été causées par un objet et non par de l'eau chaude. Et mieux encore, l'homme de l'art a attesté que les maltraitances physiques à l'issue desquelles elle a contracté ces blessures résultent de coup de crosse. Pire encore, le certificat médical révèle que la fillette a subi des brûlures de premier et deuxième degré. Conséquence : elle ne pouvait plus s'assoir puisque c'est avec un couteau chauffé que la dame lui a brûlé les fesses. Il s'y ajoute que la blouse blanche a aussi relevé des traces de violences sur la hanche gauche de la gamine, son thorax et ses membres supérieurs.
Les preuves accablantes des enquêteurs
Pire, la perquisition effectuée chez elle l'a enfoncée puisque les agents enquêteurs ont trouvé des preuves accablantes contre elle. Ainsi, la police a découvert dans son appartement le couteau avec les marques du feu en plus des étoffes dont elle se servait pour attacher la fillette lorsqu'elle la battait ainsi qu'un câble avec lequel elle la frappait.
La présidente de l'audience se fâche contre Fatou Sène
Mais, malgré ces faits tangibles, Fatou Diène a persisté dans ses dénégations après que le tribunal lui a fait part des constatations du médecin. En réponse, Fatou Diène dit : «ce câble on s'en sert pour brancher nos appareils à la maison mais pas pour la battre. Les étoffes sont mes foulards. Et je n'ai pas l'habitude de la ligoter lorsque je la frappe». La présidente de l'audience, très remontée de la barbarie inexplicable de la mise en cause, l’a rabrouée en lui assénant ces 4 vérités. «Tu ne le feras jamais en tant que mère. Si tu n'avais pas enfanté, on pouvait comprendre. Ne fais pas à l'enfant d'autrui ce que tu ne veux pas qu'on fasse à tes enfants. Les sentiments que tu ressens, ce sont les mêmes que ressentent ses parents. Ce n'est pas une excuse ! Si tu ne pouvais pas assurer sa garde, il fallait la rendre à ses parents. C'est une torture, le fait que tu l'aies laissée seule toute une journée à la maison sans rien à manger. Je ne peux pas te comprendre parce que tu as enfanté. Tu as vu la manière dont je parle, c'est comme si j'étais la mère de l'enfant», peste la juge.
Le père de la fille refuse tout dédommagement
D’une témérité déconcertante, Fatou Sène se permet d’apporter la réplique à la juge: «je lui ai donné 200 F Cfa pour qu'elle achète à manger ce jour-là , lorsque j'allais à l'hôpital». Dans tous ses états, le procureur a déploré son indiscipline. Mais, le civilement responsable de la victime, Mamadou Konaté, n'a pas demandé de dédommagement suite au préjudice qu'a subi sa fille, parce que, dit-il, l'époux du bourreau de sa fille est son ami.
Le procureur parle de faits barbares, inouïs et requiert 2 ans ferme
Représentant le ministère public, Malick Dia a, dans ses observations, souligné que ce sont des faits barbares, inouïs. Selon le parquet, ces faits devaient être jugés devant la barre des flagrants délits, vu les circonstances aggravantes à l'encontre de la dame. Ainsi, il a requis 2 ans ferme avec une amende de 500.000 en sus d'une privation de la prévenue du droit d'être tutrice.
Me Abdou Dialy Kane, avocat de Fatou Sène: «je m'en veux d'avoir accepté de la défendre»
Avocat de la défense de Fatou Diène, Me Abdou Dialy Kane était dans un désarroi total, dépassé par cette violence, allant même jusqu'à se demander si sa cliente avait toute sa tête lorsqu'elle maltraitait la fille. L'avocat qui regrette d'avoir défendu la dame d'ajouter : «je n'ai rien à dire en fait. J'ai été saisi par une connaissance qui m'a demandé de la défendre. Et à la lecture du procès-verbal, je m'en veux d'avoir accepté de la défendre. Et ça me pose un problème de la défendre, même si on est avocat et que la défense n'a pas de limite. Il faut dire au procureur que ces faits sont inacceptables et pour moi aussi. Et c'est pour cela que je lui ai posé la question à savoir si elle était consciente au moment des faits. Et moi, ce qui me choque, c'est comment elle a pu abandonner l'enfant de 8 ans seule dans un appartement, hormis les blessures qu'elle subissait. C'est inacceptable ! Je n'ai rien à plaider du côté du droit je ne peux que demander une application bienveillante de la loi. Même si elle vous dit qu'elle a fait ça de manière excessive dans le but qu'elle reçoive une bonne éducation. Prenez en compte son état de grossesse», a plaidé la robe noire qui a continué de rouspéter même après avoir fini sa plaidoirie.
La juge ordonne l'interdiction qu'elle soit tutrice et explique la faiblesse de la peine par l’état de grossesse avancé de la prévenue
Les débats clos, Fatou Diène a été reconnue coupable et condamnée à 2 ans de prison dont 3 mois ferme. En plus, le tribunal a ordonné l'interdiction qu'elle soit tutrice. À la tombée de cette sentence, la présidente est revenue à la charge avant qu'elle ne regagne le box des accusés. «Tu as écopé de cette peine à cause de ton état de grossesse. On ne devait même pas tenir compte de ça ! Limite-toi tout simplement à tes enfants et ne prends plus en charge l'enfant d'autrui», lui lance-t-elle.
Fatou D. DIONE