Tout le gain de temps qu’avait offert la mise en service du pont de Farafenni, en janvier 2019, s’effrite à partir de Sénoba (région de Sédhiou), la première localité sénégalaise après la sortie du territoire gambien.
Les quelque 150 km avalés d’habitude pour rallier Ziguinchor via Madina Wandifa, Bounkiling et Bignona, en moins de 2 heures, deviennent un long chemin de croix, qui s’étire sur plus de 3 heures. Les chauffeurs étant obligés de lever le pied. Pour cause, la Rn 4, principale route qui mène à la plus grande ville du sud du pays, ne l’est plus que de nom. Son piteux état impose aux usagers une souffrance.Un inconfort au rythme de gros nids de poule et de crevasses que des tentatives de rafistolage à grand renfort de mottes de ciment, n’adoucissent guère. Les poches de répit offertes par le relatif bon état de la bretelle à partir de Bignona, s’effilochent quand on se rapproche de Ziguinchor, notamment à hauteur de Tobor, où la route est prise au piège d’un écosystème particulièrement humide. Bref, un parcours cahoteux qui empêche de jouir du panorama de verdure qui défile en cette période post-hivernage.
Cette situation pour le moins inconfortable a soulevé plaintes et complaintes des usagers de la route, mais aussi des populations de la Casamance. Dans la dynamique de la politique de désenclavement de la zone engagée par l’État (lignes aérienne et maritime, infrastructures routières…), ce tronçon constitue une balafre que les autorités ne pouvaient pas occulter longtemps. D’où les travaux de réhabilitation de cette route stratégique aussi bien pour le Sénégal que pour les autres pays de la sous-région, car s’inscrivant dans le cadre du grand corridor Dakar-Lagos.
En effet, elle permettra de faire la jonction entre la Gambie, le Sénégal et la Guinée-Bissau parce qu’elle prend départ à Sénoba, à la frontière avec la Gambie, jusqu’à Mpack, la frontière avec la Guinée-Bissau, soit un linéaire de 165 km, pour un coût estimé à 78 milliards FCfa.
Un projet structurant
Si le démarrage des travaux avait connu quelques retards, dus notamment à un problème de passation de marché, aujourd’hui, toutes les contraintes ont été levées, rassure Aliou Mané, chef du projet à Ageroute. Les engins sont sur le terrain depuis janvier 2022. En visite sur les lieux, hier lundi, le Ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye, a pu se rendre compte de l’effectivité du projet, dont le chantier est divisé en quatre lots. Les pistes de déviation pour maintenir la continuité de la circulation sont en train d’être terminées.
« Le projet prévoit aussi un linéaire de 13 km de voirie répartis entre les départements de Bounkiling et de Bignona, dont 4 km entre Wandifa et Bounkiling, 8 km à Bignona et 1 km à Coubanao sous forme de chantier-école », précise M. Mané. L’aménagement de pistes de connexion, d’une longueur de 95 km, est également prévu dans ce projet et concerne, par exemple, des interconnexions entre Tobor-Niamone-Colomba et Sindian, Bounghari et Bona. Une manière de désenclaver ces zones à forte potentialité agricole et de les rapprocher des grands centres commerciaux, pour un meilleur écoulement des produits.
Par ailleurs, Aliou Mané explique qu’il est prévu des aménagements spécifiques pour la ville de Ziguinchor. Il s’agit notamment de l’érection d’un parking de stationnement de poids lourds, pour faire face au problème de parking irrégulier de camions dans la capitale du sud. « Nous avons déjà trouvé un site pour le parking ; ce qui permettra de décongestionner le boulevard de 54 m long de 4 km, surtout lors de la période de traite de la noix de cajou, entre mai et septembre », a ajouté le chef du projet.
Au-delà de la ville de Ziguinchor, les 17 communes impactées par le projet, bénéficieront d’infrastructures sociales et marchandes, de gares routières, de forages, de périmètres maraîchers, d’éclairage public, de reboisement…
Dans le cadre du volet employabilité, 200 jeunes, sur un objectif de 500, ont été déjà formés dans les métiers du Btp : ferraillage, conduite d’engins, topographie, maçonnerie, bétonnage…
La fin des travaux est prévue courant 2024.
leSoleil
Les quelque 150 km avalés d’habitude pour rallier Ziguinchor via Madina Wandifa, Bounkiling et Bignona, en moins de 2 heures, deviennent un long chemin de croix, qui s’étire sur plus de 3 heures. Les chauffeurs étant obligés de lever le pied. Pour cause, la Rn 4, principale route qui mène à la plus grande ville du sud du pays, ne l’est plus que de nom. Son piteux état impose aux usagers une souffrance.Un inconfort au rythme de gros nids de poule et de crevasses que des tentatives de rafistolage à grand renfort de mottes de ciment, n’adoucissent guère. Les poches de répit offertes par le relatif bon état de la bretelle à partir de Bignona, s’effilochent quand on se rapproche de Ziguinchor, notamment à hauteur de Tobor, où la route est prise au piège d’un écosystème particulièrement humide. Bref, un parcours cahoteux qui empêche de jouir du panorama de verdure qui défile en cette période post-hivernage.
Cette situation pour le moins inconfortable a soulevé plaintes et complaintes des usagers de la route, mais aussi des populations de la Casamance. Dans la dynamique de la politique de désenclavement de la zone engagée par l’État (lignes aérienne et maritime, infrastructures routières…), ce tronçon constitue une balafre que les autorités ne pouvaient pas occulter longtemps. D’où les travaux de réhabilitation de cette route stratégique aussi bien pour le Sénégal que pour les autres pays de la sous-région, car s’inscrivant dans le cadre du grand corridor Dakar-Lagos.
En effet, elle permettra de faire la jonction entre la Gambie, le Sénégal et la Guinée-Bissau parce qu’elle prend départ à Sénoba, à la frontière avec la Gambie, jusqu’à Mpack, la frontière avec la Guinée-Bissau, soit un linéaire de 165 km, pour un coût estimé à 78 milliards FCfa.
Un projet structurant
Si le démarrage des travaux avait connu quelques retards, dus notamment à un problème de passation de marché, aujourd’hui, toutes les contraintes ont été levées, rassure Aliou Mané, chef du projet à Ageroute. Les engins sont sur le terrain depuis janvier 2022. En visite sur les lieux, hier lundi, le Ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye, a pu se rendre compte de l’effectivité du projet, dont le chantier est divisé en quatre lots. Les pistes de déviation pour maintenir la continuité de la circulation sont en train d’être terminées.
« Le projet prévoit aussi un linéaire de 13 km de voirie répartis entre les départements de Bounkiling et de Bignona, dont 4 km entre Wandifa et Bounkiling, 8 km à Bignona et 1 km à Coubanao sous forme de chantier-école », précise M. Mané. L’aménagement de pistes de connexion, d’une longueur de 95 km, est également prévu dans ce projet et concerne, par exemple, des interconnexions entre Tobor-Niamone-Colomba et Sindian, Bounghari et Bona. Une manière de désenclaver ces zones à forte potentialité agricole et de les rapprocher des grands centres commerciaux, pour un meilleur écoulement des produits.
Par ailleurs, Aliou Mané explique qu’il est prévu des aménagements spécifiques pour la ville de Ziguinchor. Il s’agit notamment de l’érection d’un parking de stationnement de poids lourds, pour faire face au problème de parking irrégulier de camions dans la capitale du sud. « Nous avons déjà trouvé un site pour le parking ; ce qui permettra de décongestionner le boulevard de 54 m long de 4 km, surtout lors de la période de traite de la noix de cajou, entre mai et septembre », a ajouté le chef du projet.
Au-delà de la ville de Ziguinchor, les 17 communes impactées par le projet, bénéficieront d’infrastructures sociales et marchandes, de gares routières, de forages, de périmètres maraîchers, d’éclairage public, de reboisement…
Dans le cadre du volet employabilité, 200 jeunes, sur un objectif de 500, ont été déjà formés dans les métiers du Btp : ferraillage, conduite d’engins, topographie, maçonnerie, bétonnage…
La fin des travaux est prévue courant 2024.
leSoleil