Zone frontalière par excellence, Rosso Sénégal est un point de transit incontournable. Située dans le département de Dagana, cette localité, couvrant une superficie de 217 ha en zone habitée, a été érigée en commune en 2002. Aujourd’hui, elle compte environ 20.000 habitants. Sur le plan culturel, Rosso Sénégal se caractérise par une diversité ethnique qui, au fil des ans, a permis de garantir et de conserver sa stabilité sociale. Il s’agit, entre autres, des Wolofs, des Peuls et des Maures. En outre, avec sa proximité avec la République islamique de la Mauritanie, Rosso voit sa population augmenter de manière fulgurante avec l’installation d’autres communautés de la sous-région, du fait des opportunités économiques offertes par le commerce et le change souvent favorisé par le flux de la traversée de part et d’autre des deux rives.
La commune de Rosso Sénégal compte aujourd’hui dix quartiers, sept écoles primaires, trois préscolaires, deux cases des tous petits, un jardin d’enfants, deux collèges et un lycée qui prennent en compte les établissements environnants qui sont hors de la commune.
Le pont de Rosso, une lueur d’espoir
À la tête de la municipalité depuis 2009, Cheikh Gaye, maire socialiste, par ailleurs membre de la coalition « Benno Bokk Yaakar » (Bby), se fixe comme objectif de faire de Rosso une ville attractive à la croisée des opportunités transfrontalières. Cependant, il se heurte à de nombreux défis. « La construction du pont de Rosso est une belle opportunité pour nous, elle nous a permis de bénéficier de projets connexes tels que le nouveau poste de santé, une nouvelle gare routière, un centre d’incubation pour les femmes », se réjouit l’édile de la commune. Il soutient que ces infrastructures vont permettre d’améliorer les conditions de vie des populations et de rendre beaucoup attrayante la commune. D’après le maire, Rosso Sénégal a besoin d’être accompagnée par les pouvoirs publics. D’ailleurs, c’est ce qui explique que la commune a signé un accord de partenariat avec le Conseil national du dialogue des territoires pour espérer mettre en place des mécanismes adaptés à la gestion des projets et des infrastructures qu’offre le pont de Rosso.
« La réalisation du pont de Rosso va faire de cette commune une zone d’attraction en matière de transport et de mobilité urbaine, elle va nous permettre de devenir une commune de grande envergure sur le plan national et international, et cela nécessite un encadrement de la part des organes de l’État », explique le maire.
Autres défis que le maire compte relever : la maîtrise de l’assiette fiscale de la municipalité. « Notre défi est que Rosso soit beaucoup plus considérée. Parce qu’en termes de participation économique et de pourcentage, la douane de Rosso joue un rôle extraordinaire dans la mobilisation du budget de l’État. C’est pour cela que la commune doit être vue autrement », a-t-il plaidé.
Le chômage, un problème majeur
La commune de Rosso Sénégal fait partie des collectivités locales du département de Dagana où on note une forte concentration de jeunes. Malgré sa position stratégique et sa proximité avec la Mauritanie, la jeunesse de Rosso est en proie au chômage. Faute de qualification et d’industries dans la zone, les jeunes ont jeté leur dévolu sur les motos taxi « Jakarta » comme moyens de subsistance. « À Rosso Sénégal, beaucoup de jeunes se tournent aujourd’hui vers les « Jakarta ». À part ces activités, il n’y a rien », lance Ousseynou Ba, président des piroguiers de Rosso Sénégal. Selon lui, les jeunes n’ont aucune perspective d’avenir à cause du manque de politique d’emploi. Ainsi, certains d’entre eux espéraient décrocher un emploi dans les chantiers de construction du pont de Rosso, mais le président des piroguiers informe qu’ils n’ont aucunement bénéficié de recrutement. « Nous interpellons le Président, son excellence Monsieur Macky Sall, sur la situation des jeunes de Rosso Sénégal. On considère qu’avec les travaux du pont, on devrait privilégier la main-d’œuvre locale, mais ce n’est pas le cas », a-t-il déploré, soulignant qu’avant le démarrage des travaux, beaucoup de jeunes avaient déposé au niveau de la commission chargée de gérer cette question. Mais, jusqu’à présent, aucun d’entre eux n’a été pris.
« Au moment où je vous parle, je ne connais pas de jeunes habitant Rosso Sénégal qui travaillent dans le chantier », fulmine Papa Bathily, qui dit avoir déposé à la mairie.
Le commerce comme stratégie de subsistance des femmes
À Rosso Sénégal, le secteur informel fait tourner l’économie. En effet, il s’agit du commerce qui, aujourd’hui, occupe une bonne partie des populations, notamment les femmes. Ces dernières s’adonnent à la vente de denrées alimentaires qui viennent pour la plupart de la Mauritanie. Soda Lô est vendeuse de thé à la porte d’entrée du port de Rosso. Cette native de la localité parvient à subvenir à ses besoins grâce à ce petit commerce. Cependant, elle est obligée de faire le tour des véhicules stationnés tout au long de la route pour pouvoir vendre son produit. « En tant que femmes, ce que nous trouvons comme gagne-pain, c’est le petit commerce. Il n’y a pas d’autre chose à faire. Quelquefois, on est contraint de quitter notre lieu habituel pour aller auprès des camionneurs afin de pouvoir vendre », soutient la jeune dame avant de souligner que les femmes de Rosso méritent davantage d’être accompagnées. Elle signale, par ailleurs, que la commune avait recensé tous les acteurs dont leurs activités seraient compromises avec le remplacement du bac par le pont. D’après la mairie, ces impactés seront relogés dans le marché. Aujourd’hui, Soda Lô se dit désespérée, car elle n’a pas eu de suite.
Aminata Fall est « Badjanou Gox » au quartier Santhiaba 3. D’après elle, avec la construction du pont de Rosso, beaucoup de choses vont changer. « Déjà, la commune a pu bénéficier d’un nouveau poste de santé qui est en construction ainsi que d’un centre polyvalent pour les femmes », se glorifie Mme Fall.
leSoleil.sn
La commune de Rosso Sénégal compte aujourd’hui dix quartiers, sept écoles primaires, trois préscolaires, deux cases des tous petits, un jardin d’enfants, deux collèges et un lycée qui prennent en compte les établissements environnants qui sont hors de la commune.
Le pont de Rosso, une lueur d’espoir
À la tête de la municipalité depuis 2009, Cheikh Gaye, maire socialiste, par ailleurs membre de la coalition « Benno Bokk Yaakar » (Bby), se fixe comme objectif de faire de Rosso une ville attractive à la croisée des opportunités transfrontalières. Cependant, il se heurte à de nombreux défis. « La construction du pont de Rosso est une belle opportunité pour nous, elle nous a permis de bénéficier de projets connexes tels que le nouveau poste de santé, une nouvelle gare routière, un centre d’incubation pour les femmes », se réjouit l’édile de la commune. Il soutient que ces infrastructures vont permettre d’améliorer les conditions de vie des populations et de rendre beaucoup attrayante la commune. D’après le maire, Rosso Sénégal a besoin d’être accompagnée par les pouvoirs publics. D’ailleurs, c’est ce qui explique que la commune a signé un accord de partenariat avec le Conseil national du dialogue des territoires pour espérer mettre en place des mécanismes adaptés à la gestion des projets et des infrastructures qu’offre le pont de Rosso.
« La réalisation du pont de Rosso va faire de cette commune une zone d’attraction en matière de transport et de mobilité urbaine, elle va nous permettre de devenir une commune de grande envergure sur le plan national et international, et cela nécessite un encadrement de la part des organes de l’État », explique le maire.
Autres défis que le maire compte relever : la maîtrise de l’assiette fiscale de la municipalité. « Notre défi est que Rosso soit beaucoup plus considérée. Parce qu’en termes de participation économique et de pourcentage, la douane de Rosso joue un rôle extraordinaire dans la mobilisation du budget de l’État. C’est pour cela que la commune doit être vue autrement », a-t-il plaidé.
Le chômage, un problème majeur
La commune de Rosso Sénégal fait partie des collectivités locales du département de Dagana où on note une forte concentration de jeunes. Malgré sa position stratégique et sa proximité avec la Mauritanie, la jeunesse de Rosso est en proie au chômage. Faute de qualification et d’industries dans la zone, les jeunes ont jeté leur dévolu sur les motos taxi « Jakarta » comme moyens de subsistance. « À Rosso Sénégal, beaucoup de jeunes se tournent aujourd’hui vers les « Jakarta ». À part ces activités, il n’y a rien », lance Ousseynou Ba, président des piroguiers de Rosso Sénégal. Selon lui, les jeunes n’ont aucune perspective d’avenir à cause du manque de politique d’emploi. Ainsi, certains d’entre eux espéraient décrocher un emploi dans les chantiers de construction du pont de Rosso, mais le président des piroguiers informe qu’ils n’ont aucunement bénéficié de recrutement. « Nous interpellons le Président, son excellence Monsieur Macky Sall, sur la situation des jeunes de Rosso Sénégal. On considère qu’avec les travaux du pont, on devrait privilégier la main-d’œuvre locale, mais ce n’est pas le cas », a-t-il déploré, soulignant qu’avant le démarrage des travaux, beaucoup de jeunes avaient déposé au niveau de la commission chargée de gérer cette question. Mais, jusqu’à présent, aucun d’entre eux n’a été pris.
« Au moment où je vous parle, je ne connais pas de jeunes habitant Rosso Sénégal qui travaillent dans le chantier », fulmine Papa Bathily, qui dit avoir déposé à la mairie.
Le commerce comme stratégie de subsistance des femmes
À Rosso Sénégal, le secteur informel fait tourner l’économie. En effet, il s’agit du commerce qui, aujourd’hui, occupe une bonne partie des populations, notamment les femmes. Ces dernières s’adonnent à la vente de denrées alimentaires qui viennent pour la plupart de la Mauritanie. Soda Lô est vendeuse de thé à la porte d’entrée du port de Rosso. Cette native de la localité parvient à subvenir à ses besoins grâce à ce petit commerce. Cependant, elle est obligée de faire le tour des véhicules stationnés tout au long de la route pour pouvoir vendre son produit. « En tant que femmes, ce que nous trouvons comme gagne-pain, c’est le petit commerce. Il n’y a pas d’autre chose à faire. Quelquefois, on est contraint de quitter notre lieu habituel pour aller auprès des camionneurs afin de pouvoir vendre », soutient la jeune dame avant de souligner que les femmes de Rosso méritent davantage d’être accompagnées. Elle signale, par ailleurs, que la commune avait recensé tous les acteurs dont leurs activités seraient compromises avec le remplacement du bac par le pont. D’après la mairie, ces impactés seront relogés dans le marché. Aujourd’hui, Soda Lô se dit désespérée, car elle n’a pas eu de suite.
Aminata Fall est « Badjanou Gox » au quartier Santhiaba 3. D’après elle, avec la construction du pont de Rosso, beaucoup de choses vont changer. « Déjà, la commune a pu bénéficier d’un nouveau poste de santé qui est en construction ainsi que d’un centre polyvalent pour les femmes », se glorifie Mme Fall.
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