Après plusieurs sommations, Abdou Lahat Guèye aurait heurté délibérément la pirogue des victimes qui pêchaient illégalement dans la zone maritime du Port autonome de Dakar (PAD).
Poursuivi pour homicide volontaire, le capitaine du navire est revenu sur le film du drame, hier, lors de sa comparution devant la chambre criminelle de Dakar.
À l’en croire, rapporte le journal Rewmi Quotidien qui donne l’information, ils ont été attaqués par leurs protagonistes lors d’une patrouille en haute mer.
« Ils se sont mis à nous jeter des pierres. C’est dans ces circonstances que leur pirogue a percuté notre navire avant de se renverser », s’est dédouané le quadragénaire domicilié à la Cité Sipres.
Visé pour complicité d’homicide volontaire, le chef d’équipe Samsidine Sané a nié avoir demandé à son collègue de foncer sur l’embarcation des pêcheurs qui étaient au nombre de 32.
« Quand ils ont déclenché les hostilités, Abdou Lahat Guèye a mis le navire à l’arrêt. Il n’y a pas eu d’échanges de jets de pierres », a-t-il contesté.
Même son de cloche pour Ababacar Ndoye, Malamine Tamba, Mamadou Coly, Ismaïla Diouf, Alexis François Seck, inculpés pour non-assistance à personne en danger.
D’après leurs dires, informent encore sources du journal dans sa livraison de ce mardi, ils ont alerté la vigie après le chavirement de la pirogue à 4h du matin.
Toutefois, l’un des rescapés a soutenu que les accusés ont été les premiers à leur lancer des pierres. Pis, ils se sont mis à les insulter avant l’arrivée des secours.
Le représentant de la famille de feu Alassane Touré a réclamé 50 millions FCFA, à titre de dédommagement. Selon la partie civile, le défunt qui est fils unique, était un soutien de famille.
Pour la procureure, les faits sont largement établis à l’encontre d’Abdou Lahat Guèye, qui a agi sous les ordres de Samsidine Sané.
Elle a demandé à la chambre de les condamner à la réclusion criminelle. Pour le reste du groupe, la parquetière a requis cinq ans de prison.
Les conseils de la défense ont plaidé le renvoi des fins de la poursuite. Me Tidiane Diallo a estimé que Malamine Tamba et ses acolytes étaient dans l’impossibilité absolue de secourir les victimes.
Cependant, les sept maîtres de port qui ont comparu libres, connaîtront leur sort le 8 novembre prochain.