Des mesures drastiques contre les réalités d’une économie majoritairement immédiate et informelle. C’est, parmi tant d’autres constats, ce qui ressort d’une récente étude d’évaluation de la riposte de l’Etat du Sénégal contre le coronavirus. Ladite étude menée par le think tank Legs Africa par l’entremise d’un statisticien et d’une quarantaine d’enquêteurs, en six mois de travail, soutient qu’avec l’avènement de la pandémie, les mesures prises par l'État ont eu des répercussions socio-économiques désastreuses.
Avant la crise de la pandémie à Covid-19, l’économie sénégalaise était au bord du gouffre sur tous les plans, rappelle l’étude. Précisant que les signaux étaient au rouge.
A l’en croire, certains investissements faits durant la période pré-électorale de 2019 n’ont pas aidé au remboursement de la dette très élevée (presque 9173 milliards de FCFA) et les mesures d’état d’urgence, de couvre-feu, de restrictions des déplacements ont affecté négativement le portefeuille des ménages et des caisses du gouvernement.
Face à un problème sanitaire, économique, social, politique entre autres, Legs Africa rappelle que l’État a apporté une première réponse purement sanitaire, oubliant la portion congrue que représente le secteur formel, avec moins de 3 % des entreprises et un nombre de salariés, estimé à environ 400.000 personnes. En moins de 10 jours (23 mars - 03 avril 2020), confie le Think tank dirigé par le sociologue Elimane Haby KANE, l’économie était presque à genoux. « Les restrictions commençaient à impacter négativement l’activité économique, surtout le secteur informel. »
Les mesures du Pres sont pertinentes mais seulement, dans 40 jours
Les mesures du Plan de résilience économique et social (Pres) qui suivirent les restrictions sont pertinentes pour soutenir l’économie formelle mais seulement dans le très court terme (maximum 40 jours), fait savoir le rapport d’évaluation de Legs Africa. Sur les 1000 milliards, signale le Think tank panafricain, « aucun filet pour sécuriser le secteur informel ». Le manque d’inclusivité du plan de soutien à l’économie démontre ses limites, insiste le document.
L’étude révèle dans la foulée qu’à l’exception des médecins, pharmaciens, agents médicaux, militaires et agents de sécurité qui étaient à la première ligne de la riposte, tous les autres corps ont vu leur charge de travail se réduire drastiquement, particulièrement les commerçants, vendeurs, restaurateurs, mécaniciens, ouvriers, femmes au foyer… qui ont plus subi les effets négatifs de la Covid-19, du fait des mesures de confinement. Ce qui a provoqué, confie-t-on, des répercussions en chaine sur la production, le pouvoir d’achat des populations, jusqu’aux recettes de l’État dont les besoins en nouvelles dépenses sanitaires s’accentuent.
« L’aide alimentaire destinée aux populations vulnérables a été dévoyée à cause notamment de la polémique autour de l'attribution du marché de denrées, soustraits du code des marchés par décret et dont l'exécution a été aux antipodes des principes de bonne gouvernance. », indique le rapport. Qui souligne que la stratégie de distribution des aides alimentaires est tout aussi problématique.
Les mêmes inquiétudes, à l’en croire, ont été également perçues dans la gestion du fonds Force Covid-19 notamment au niveau des différents ministères impliqués et aussi des fonds destinés au renforcement du système de santé, particulièrement l’utilisation des équipements et des intrants acquis dans le cadre de la riposte au moment où de nouvelles carences sont observées dans la prise en charge des malades de la troisième vague.
Bassirou MBAYE
Avant la crise de la pandémie à Covid-19, l’économie sénégalaise était au bord du gouffre sur tous les plans, rappelle l’étude. Précisant que les signaux étaient au rouge.
A l’en croire, certains investissements faits durant la période pré-électorale de 2019 n’ont pas aidé au remboursement de la dette très élevée (presque 9173 milliards de FCFA) et les mesures d’état d’urgence, de couvre-feu, de restrictions des déplacements ont affecté négativement le portefeuille des ménages et des caisses du gouvernement.
Face à un problème sanitaire, économique, social, politique entre autres, Legs Africa rappelle que l’État a apporté une première réponse purement sanitaire, oubliant la portion congrue que représente le secteur formel, avec moins de 3 % des entreprises et un nombre de salariés, estimé à environ 400.000 personnes. En moins de 10 jours (23 mars - 03 avril 2020), confie le Think tank dirigé par le sociologue Elimane Haby KANE, l’économie était presque à genoux. « Les restrictions commençaient à impacter négativement l’activité économique, surtout le secteur informel. »
Les mesures du Pres sont pertinentes mais seulement, dans 40 jours
Les mesures du Plan de résilience économique et social (Pres) qui suivirent les restrictions sont pertinentes pour soutenir l’économie formelle mais seulement dans le très court terme (maximum 40 jours), fait savoir le rapport d’évaluation de Legs Africa. Sur les 1000 milliards, signale le Think tank panafricain, « aucun filet pour sécuriser le secteur informel ». Le manque d’inclusivité du plan de soutien à l’économie démontre ses limites, insiste le document.
L’étude révèle dans la foulée qu’à l’exception des médecins, pharmaciens, agents médicaux, militaires et agents de sécurité qui étaient à la première ligne de la riposte, tous les autres corps ont vu leur charge de travail se réduire drastiquement, particulièrement les commerçants, vendeurs, restaurateurs, mécaniciens, ouvriers, femmes au foyer… qui ont plus subi les effets négatifs de la Covid-19, du fait des mesures de confinement. Ce qui a provoqué, confie-t-on, des répercussions en chaine sur la production, le pouvoir d’achat des populations, jusqu’aux recettes de l’État dont les besoins en nouvelles dépenses sanitaires s’accentuent.
« L’aide alimentaire destinée aux populations vulnérables a été dévoyée à cause notamment de la polémique autour de l'attribution du marché de denrées, soustraits du code des marchés par décret et dont l'exécution a été aux antipodes des principes de bonne gouvernance. », indique le rapport. Qui souligne que la stratégie de distribution des aides alimentaires est tout aussi problématique.
Les mêmes inquiétudes, à l’en croire, ont été également perçues dans la gestion du fonds Force Covid-19 notamment au niveau des différents ministères impliqués et aussi des fonds destinés au renforcement du système de santé, particulièrement l’utilisation des équipements et des intrants acquis dans le cadre de la riposte au moment où de nouvelles carences sont observées dans la prise en charge des malades de la troisième vague.
Bassirou MBAYE
Source : https://www.lejecos.com/Riposte-de-l-Etat-du-Seneg...