RDC: des incidents lors de manifestations interdites de la coalition Lamuka


Rédigé le Lundi 1 Juillet 2019 à 13:36 | Lu 95 fois | 0 commentaire(s)



En fin de matinée, ce dimanche, la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui ont tenté de braver l'interdiction de manifester à Kinshasa. L'opposant Martin Fayulu, escorté par la police jusqu'à son domicile, dénonce un État de « non droit ». À Goma, un manifestant à succombé à ses blessures, selon la police.


C'était il y a 59 ans, jour pour jour, ce dimanche 30 juin, l'indépendance de la République démocratique du Congo. L’opposition a profité de cet anniversaire pour appeler à des manifestations pacifiques, mais les autorités ne l'entendent pas de cette oreille. 

Dès le début de la matinée, quelques détachements de policiers étaient visibles dans divers points stratégiques de la capitale Kinshasa. Notamment devant la résidence d’où avaient prévu de partir Martin Fayulu et Adolphe Muzito. Cela n'a pas empêche les deux opposants de rejoindre en voiture le Marché de la liberté, dans la commune de Masina, l'un de leurs fiefs, où ils ont commencé à cheminer dans leurs véhicules, suivis et acclamés par quelques centaines de militants. Ces derniers ont tenu bon un peu plus d’une heure, déterminés, décidés à marcher, malgré l'interdiction de cette marche et les gaz lacrymogènes lancés par la police et quelques brèves interpellations. 

En fin de matinée, des policiers ont décidé d’immobiliser les deux opposants en crevant les pneus de deux de leurs véhicules à l’entrée du boulevard Kimbuta, dans la commune de Ndjili. Le chef de la police nie avoir donné un tel ordre mais a déclaré à RFI, « assumer le geste de ces policiers » qui n'ont fait qu'appliquer l’interdiction de manifester donnée par le gouverneur de la ville. 

S’en sont suivi des négociations qui ont abouti à ce que les deux opposants soient finalement escortés par la police jusqu’à Faden House, la résidence de Martin Fayulu, avant donc d’avoir pu rejoindre l’échangeur de Limete où devait converger la marche. 

La police a alors tiré de nombreux gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants encore présents. Des témoins ont signalé des brutalités, Lamuka dé, ce que refuse de confirmer le chef de la police, qui déplore un blessé dans ses rangs. La police qui se félicite d’avoir « étouffé dans l’œuf » la marche tandis que l’opposant Martin Fayulu assure que les kinois étaient au rendez-vous mais ont été empêchés par une « répression violente ». 

« Ce n’est pas un État de droit. Cela signifie que Félix Tshisekedi, hier, il était avec nous, il marchait avec nous, on subissait cela avec lui et aujourd’hui, il nous fait subir », a réagi Martin Fayulu. « Le peuple ici est déterminé à ce que monsieur Kabila puisse partir parce que si monsieur Kabila a pris ce masque qui est Félix Tshisekedi et que Félix Tshisekedi accepte d’être "la marionnette" de Kabila, nous n’acceptons pas cela. Kabila doit définitivement partir. 

Vous sentez les gaz lacrymogènes ? Ils ont peur de la réaction de la population parce que s’ils commettent plus de bêtises, ils verront. Regardez, ils tirent. Vous entendez ? Vous sentez les gaz lacrymogènes ? C’est pourquoi ça ? Voyons voir. Nous avons commencé et nous allons continuer
 », a-t-il ajouté, promettant de ne pas baisser les bras. 

Des échauffourées ont également été signalés dans la province du Kwilu. Des heurts ont aussi éclaté à Goma, où la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser de petits groupes de manifestants. Un civil a été tué dans des échauffourées dans la capitale du Nord-Kivu. 

« La police a commencé à disperser les gens et ils ont tiré sur un jeune qui se trouvait au lieu de départ de la manifestation », a déclaré maître Luc Bilengi, cadre de Lamuka. « Un manifestant de Lamuka vient de succomber à ses blessures », a confirmé le colonel Mwanamputu, porte-parole de la police nationale congolaise. Un officier de police a aussi été blessé. 

Lamuka dit condamner les violences des deux bords et avoir annulé la marche. A Goma ainsi qu'à Kinshasa, le calme était revenu à la mi-journée. 






RFI


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