Les dégâts seraient monumentaux.
Le contexte géopolitique mondial n'a pas été aussi instable et imprévisible depuis des décennies. Aux portes même de l'Europe, chez notre voisin ukrainien, la guerre fait rage depuis que le président russe, Vladimir Poutine, a pris la terrible décision d'envahir le pays, le 24 février dernier, avant de «mettre en alerte» la force de dissuasion nucléaire trois jours plus tard, visant ainsi l'Occident. Une folie conquérante qui planait depuis plusieurs semaines, et qui nous rappelle brusquement que nous ne sommes pas à l'abri d'une guerre d'ampleur. Jamais.
Si le conflit ne s'étend pas jusqu'à l'un des pays voisins de l'Ukraine –un pays membre de l'Otan– l'escalade rapide des tensions à l'est de l'Europe nous montre là encore que les vérités d'aujourd'hui ne sont pas celles de demain. Peu de personnes auraient en effet parié sur une invasion massive et totale de ce pays il y a encore quelques mois. Une sacrée bonne raison pour penser, au moins le temps d'un article, au scénario-catastrophe d'une guerre mondiale. Pire, une guerre mondiale où serait employée une arme destructrice: la bombe nucléaire.
Paris sous la bombe
De la guerre froide aux tests de la Corée du Nord, la bombe atomique a régulièrement crispé la communauté internationale. Mais si l'on a tous en tête l'image de ce nuage de champignon caractéristique de son utilisation, il reste difficile de visualiser réellement la puissance d'une telle arme. Rien de mieux pour aider son imagination que de prendre une échelle que nous connaissons: la ville de Paris.
Pour observer les conséquences d'une frappe nucléaire sur la capitale, un glaçant simulateur en ligne fait particulièrement bien le travail: Nukemap. Il permet de reproduire virtuellement ce type d'explosion, et ce sur n'importe quelle ville du monde. Autant vous prévenir, toutes les simulations font vraiment froid dans le dos.
Si on se réfère à des faits historiques, on peut par exemple imaginer le largage sur Paris de la même bombe A envoyée sur Nagasaki au Japon le 9 août 1945. D'une puissance explosive de 20 kilotonnes, celle que l'on appelait alors «fat Man» viendrait frapper directement le coeur de la ville, créant une boule de feu nucléaire d'un rayon de 260 mètres. La chaleur de la bombe dévasterait tout sur son passage, faisant 100% de morts sur plus d'un kilomètre carré. Au-delà , des dégâts seraient importants sur une surface totale de 32 kilomètres carrés –soit grosso modo la moitié des arrondissements de Paris.
D'un point de vue humain, le bilan serait là aussi dramatique: l'explosion ferait plus de 120.000 morts. Et c'est sans compter les 310.000 blessés, notamment en raison des incendies et du rayonnement thermique de la bombe. Un chiffre élevé dû à la densité de la ville, mais qui reste presque dérisoire comparé à celui potentiellement atteint avec une bombe bien particulière: la Tsar Bomba.
Tsar Bomba
Ne vous laissez pas avoir par sa sonorité presque enfantine: la Tsar Bomba est la plus puissante bombe de l'Histoire. Développée par l'industrie nucléaire de l'Union soviétique, elle a explosé dans l'atmosphère le 30 octobre 1961 au-dessus du site de Novaya Zemlya, en Russie. Un monstre 3.000 fois plus puissant que les bombes américaines lancées sur les villes d'Hiroshima et Nagasaki.
Longue de 8 mètres de long et avec un diamètre de 2 mètres, la Tsar Bomba dégage une puissance supérieure à 50.000 kilotonnes. Si elle venait à tomber sur l'Hôtel de Ville de Paris, les dégâts seraient inimaginables.
La boule de feu nucléaire serait alors de 113 kilomètres carrés, tandis qu'un souffle lourd balayerait une surface de 200 kilomètres carrés, détruisant les bâtiments en béton et faisant presque 100% de décès. Au total, plus de 8.000 kilomètres carrés seraient impactés par une telle explosion –quasiment jusqu'à Chartres.
Le bilan humain serait à peine croyable: plus de 6 millions de personnes périraient dans la catastrophe, qui ferait également plus de 2,5 millions de blessés. Sans oublier les conséquences des radiations sur une surface bien plus large, ce qui viendrait gonfler ces chiffres morbides sur des années. Le scénario-catastrophe a de quoi faire peur et nous rappelle toute l'inhumanité des guerres et de leurs armes.
Rapporte Vipeoples .