C’est une nouvelle conséquence du putsch de militaires gabonais qui ont destitué, mercredi, le président sortant Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 14 ans, peu après l’annonce de sa réélection à la tête du pays. Dans un entretien au Figaro publié vendredi 1er septembre au soir, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a annoncé la suspension de la coopération militaire entre la France et le Gabon, où sont stationnés en permanence quelque 400 soldats français.
« En ce qui concerne la présence militaire, ce sont des soldats qui font de la formation et qui ont toujours été aux côtés de l’armée gabonaise. À l’heure actuelle, leurs activités ont été suspendues en attendant que la situation politique se clarifie », a-t-il commenté. Ces forces permanentes, dites prépositionnées, participent à la protection des ressortissants français, se tiennent prêtes à venir en renfort d’opérations et coopèrent avec les armées nationales gabonaises et de pays voisins, comme le Cameroun, pour des exercices ou encore des formations.
Promesse d’une nouvelle Constitution
Ce putsch intervient quelques semaines après un autre coup d’Etat, au Niger, où des militaires y retiennent prisonnier depuis fin juillet le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum – ce que la France conteste. Sébastien Lecornu a néanmoins tenu à différencier les deux évènements. « La France condamne tous les coups de force […] Pour autant, nous ne pouvons pas mettre sur le même plan la situation au Niger, où des militaires illégitimes ont destitué un président légitimement élu, et celle du Gabon, où le mobile avancé par les militaires est précisément le non-respect de la loi électorale et de la Constitution. Car de fait, et, je pèse mes mots, il existe des doutes sur la sincérité des élections dans ce pays », souligne le ministre français des Armées.
Dans un discours devant le corps diplomatique retransmis à la télévision vendredi, le général Brice Oligui Nguema, qui a dirigé le putsch militaire au Gabon, a promis de « réorganiser » les institutions dans un sens « plus démocratique » et plus respectueux « des droits humains ». Mais il n’a pas fixé de durée pour la « transition » pour laquelle il va prêter serment en tant que président, lundi à Libreville.
Au cours d’une autre allocution devant les représentants de la société civile, il a également promis une nouvelle « Constitution qui va dans le sens des aspirations du peuple gabonais resté trop longtemps dans la souffrance » et « un nouveau code électoral ». En ajoutant toutefois : « Compte tenu du contexte, ne confondons pas vitesse et précipitation, qui va lentement, va sûrement. »