Promesse non tenue d’implantation de forages: Gondiel Kâ, le fondateur du village « Montréal Sénégal », dénonce l’ambassade du Canada


Rédigé le Dimanche 18 Septembre 2016 à 16:14 | Lu 82 fois | 0 commentaire(s)



Entre Gondiel Ka, le fils de Linguère vivant à Montréal, au Canada, depuis 1995 et son village fondé et dénommé « Montréal Sénégal », il y a une fusion organique. L’homme, en souvenir de sa femme québécoise morte dans des circonstances tragiques suite à une négligence médicale à Montréal, a décidé en février 2016 d’offrir à son village un poste de santé d’un coût de 150 millions de francs. Mais ce qui écoeure l’homme, c’est la promesse non tenue, selon lui, de l’ambassade du Canada de doter la zone de forages pour soulager les populations. Depuis près de 7 mois, le village de Montréal Sénégal attend la promesse du gouvernement canadien…


Promesse non tenue d’implantation de forages: Gondiel Kâ, le fondateur du village « Montréal Sénégal », dénonce l’ambassade du Canada
Le Montréalais d’origine sénégalaise créateur du village « Montréal Sénégal » a voulu rendre hommage au pays de l’Erable, mais aussi honorer la mémoire de sa femme Christine Sasseville décédée des suites d’une négligence médicale. Gondiel Ka a quitté son Sénégal natal il y a plus de 30 ans pour venir vivre au Québec. Originaire d’une famille d’éleveurs de l’ethnie peule, il a étudié à l’Université du Québec à Chicoutimi, avant de s’installer à Montréal en 1995. « C’est une ville qui rayonne sur le plan international, qui m’a beaucoup marqué. C’est là où j’ai bâti ma vie professionnelle » explique-t-il. Ecartelé entre une ville de Montréal à qui il doit tout et ses origines peules, Gondiel Ka décidera de rendre hommage à la métropole et son terroir d’une manière inédite. En 2012, avec sa famille restée au Sénégal, il a décidé de réunir les troupeaux familiaux dans un même secteur afin de créer un village. Ce hameau, qui compte une soixantaine d’habitants, a été officiellement baptisé cette année. « Mon frère et moi, on a appelé ce village Montréal […] Ça, c’est l’entrée : « Montréal au Sénégal vous souhaite la bienvenue » » peut-on lire sur une photo à l’entrée du village postée sur sa page Facebook. Alors, conscient des énormes défis à relever pour une contrée qui manque d’infrastructures de base, où le malade doit parcourir environ 105 km pour se soigner, Gondiel Ka ouvre son carnet de relations au Canada. Il décroche des partenaires regroupés au sein d’une Association humanitaire de lutte contre la souffrance (AHLS) qui l’accompagne dans la construction d’un poste de santé d’un coût de 150 millions de francs. La pose de la première pierre de cette infrastructure médicale qui comprendra une maternité, une salle d’hospitalisation, une salle de médecine générale et un laboratoire a eu lieu le 16 février dernier. Si les populations étaient ravies de cette initiative synonyme de fin de leurs souffrances sanitaires, l’ambassade du Canada à Dakar n’était pas en reste. Le représentant de l’ambassadeur du Canada, Guy Alexandre Banville, qui avait participé à cette cérémonie de pose de première pierre, avait même invité les populations à bien gérer l’infrastructure. Et mieux, le diplomate canadien, adjoint du Programme de coopération et Premier secrétaire chargé de la coopération, ne s’était pas arrêté en si bon chemin. « Je ferai de sorte que notre gouvernement puisse vous appuyer pour l’obtention d’infrastructures sociales de bases à savoir l’implantation de forages » avait indiqué Guy Alexandre Banville devant le préfet de Linguère, Ahmadou Bamba Koné, le député Adama Sow et des élus locaux. Seulement, la promesse du diplomate canadien tarde à se réaliser. Ce qui met Gondiel Ka en colère. « Montréal Sénégal et les villages environnants polarisent près de 700 personnes, sans compter un cheptel abondant car on est dans une zone d’élevage. On pourrait y faire de la culture maraichère. Alors, je n’accepte pas cette situation où des diplomates se promènent en Afrique pour mentir aux populations locales démunies, pauvres et vulnérables. Les Africains aussi doivent rejeter cette diplomatie basée sur le mensonge et l’escroquerie. Faire de fausses promesses à des populations pauvres est un acte cruel et relève de la fausse représentation. C’est un acte immoral. Ceci violerait les lois internationales dont celles régissant l’établissement des diplomates dans les pays étrangers ». Nos tentatives de joindre l’ambassade du Canada n’ont pas abouti. Toutefois les colonnes « Le Témoin » sont ouvertes à ses responsables pour qu’ils donnent leur point de vue sur cette affaire. 

Le Témoin


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