Saër Gningue, le fossoyeur soupçonné d’être l’auteur de la série d’exhumations de corps au cimetière de Pikine, est toujours entre les mains de la police. L’Observateur informe qu'il a été conduit, hier, sous bonne escorte sur les lieux pour la reconstitution des faits. Pendant près de trois heures, le fossoyeur a visité, avec les policiers, tous les coins et les recoins du cimetière. Sur les quatre tombes profanées ces derniers jours, Saër a reconnu en avoir remis trois en état, après l’exhumation des corps. "Je suis épuisé commissaire, aidez-moi. J’ai reconnu avoir remis en l’état trois tombes, de grâce pardonnez moi", n’a-t-il cessé répéter, hier, suppliant le commissaire Adramé Sarr. Ce dernier est resté de marbre. "Vous n’avez pas le droit de tenir en otage tout un pays. Dites-nous la vérité, montrez-nous la quatrième tombe où le corps de la vieille dame a été exhumée, à défaut, nous passerons la nuit", lui lance le commissaire Sarr. "Je sais que je suis démasqué, je vous demande pardon Commissaire, ma famille est dans le désarroi", avoue Saër Gningue. "Ce n’est pas moi, c’est Niasse", ajoute-t-il désemparé, sans donner plus de précisions sur l’identité de cette personne. Mais selon, un habitué des lieux qui s’est confié à L’Observateur, l’exhumation de quatre corps, suivie de leur exposition à l’air libre, n’a pu être l’œuvre d’une seule personne. "C’est un travail d’équipe", souffle-t-il laissant présager que Saër Gningue protège des commanditaires à qui les linceuls prélevés sont destinés. Autant dire que seule une information judiciaire pourra élucider cette affaire. Saër Gningue sera présenté au procureur de la République ce mercredi.
