Quel est le point commun entre l’imam Alioune Badara Ndao et Moustapha Diatta ? De tous les accusés visés pour terrorisme, ils sont les seuls à être poursuivis également du délit de détention d’armes de troisième catégorie. Selon les informations de Libération, un pistolet de calibre 22 et huit cartouches de calibre 12 étaient détenus par l’imam Alioune Badara Ndao sans la moindre autorisation administrative. Ce qu’il n’a pas nié face au doyen des juges, qui a retenu le même délit contre Moustapha Diatta. Lors d’une perquisition effectuée chez lui à Sicap-baobab, les enquêteurs avaient mis la main sur des munitions en vrac de 4,5 millimètres et d’un fusil à plomb.
Interrogé sous le régime de la garde-à-vue par la DIC, Diatta affirmait avoir acheté l’arme chez un armurier pour 180.000 FCfa et qu’il s’en servait pour la chasse. Mais lorsque les enquêteurs lui demandaient les papiers de l’arme ainsi que la facture justifiant son achat, il a argué qu’il ne les a plus car elle aurait été vendue à une connaissance qui avait pris les papiers, le temps de récupérer le fusil.
Ni imam Ndao ni Moustapha Diatta n’ont convaincu le doyen des juges pour qui les charges de détention d’armes de troisième catégorie (pistolet de calibre 22) et huit munitions de calibre 12 sont suffisantes contre imam Ndao et Moustapha Diatta, qui devront répondre de ce délit devant la chambre criminelle en plus des multiples infractions déjà visées.
C’est suite à une délégation judiciaire, faite par le Doyen des juges Samba Sall dans le cadre de l’affaire Alioune Badara Ndao et cie, que les enquêteurs de la DIC sont remontés à Moustapha Diatta et plusieurs autres terroristes présumés, grâce au témoignage de Mbaye K., un père de famille désespéré.
A en croire ce dernier, Moustapha Diatta aurait fait convoyer en Libye sa fille, Ndèye Sy K. ainsi que ses trois enfants mineurs et son mari Ameth Bâ dit abdallâh Bâ. Surnommé Zaïd Ba, celui qui faisait partie des financiers du groupe de Makhtar Diokhané et cie, a été tué à Syrte. Ndèye Sy K. rejoint l’Etat islamique avec son mari qui sera tué en Lybie selon le témoignage de son père Mbaye K. un fait que relatait d’ailleurs Mbaye K. Il expliquait qu’il n’avait plus de nouvelles de sa fille et de son mari.
En août 2015, il ajoutait que sa fille a joint au téléphone sa maman, pour lui dire qu’elle vivait désormais dans un Etat islamique ou la charia était appliquée. Mbaye K. ignorait encore que Ndèye Sy K. avait rejoint l’Etat islamique. Mais il y a de cela deux mois, cette dernière a appelé encore sa mère pour lui dire que son époux, Ameth Bâ, était mort au combat, en même temps que d’autres Sénégalais, sans plus de précisions.
C’est en regardant l’indicatif du numéro avec lequel elle appelait, que sa famille a compris qu’elle était en Libye dans les territoires contrôlés par Daesh. Après un travail de renseignement fourni, les enquêteurs de la DIC sont passés à l’acte le 08 février 2016, en cueillant Diatta. Des révélations qui font froid dans le dos. Si imam Ndao et Moustapha Diatta sont les seuls poursuivis pour ce délit, il convient de signaler qu’il a été beaucoup question d’armes dans ce dossier qui défraie la chronique.
Dans son ordonnance en date du 15 décembre 2017 obtenue par Libération, le doyen des juges signale qu’à l’exception d’El Hadji Mamadou Ba alias Mama et Pape Kibily Coulibaly, les membres présumés du réseau de Makhtar Diokhané alias Abu Anwar et Mohamed Ndiaye dit Abu Youssouf, soutenaient avoir appris aux côtés des combattants de Boko Haram à manier pour certains, à l’occasion de cinq attaques, le fusil Kalachnikov ak 47, les lance-roquettes, les blindés etc. et les explosifs pour d’autres, notamment Abou Akim Mbacké Bao - arrêté au Burkina - qui a donné les compositions chimiques de ce cocktails (nitrate, ammonium, gasoil, tnt...).
Bao a par ailleurs révélé avoir surveillé pendant longtemps, trois otages (un Hollandais, un Suédois et un Sud africain) dans les zones de Zouba-tonidembe-tentelouss pour le compte du chef d'Aqmi au Mali, Yahya Abu Hammam avec un contingent de 400 hommes répartis en quatre sous-groupes. C’est dire que ceux qui tentent pour des raisons insoupçonnées de banaliser cette affaire, devraient se rendre à l’évidence qu’il s’agit d’une très sérieuse affaire de sécurité nationale, compte tenu de la personnalité des mis en cause présumés.
Libération
Interrogé sous le régime de la garde-à-vue par la DIC, Diatta affirmait avoir acheté l’arme chez un armurier pour 180.000 FCfa et qu’il s’en servait pour la chasse. Mais lorsque les enquêteurs lui demandaient les papiers de l’arme ainsi que la facture justifiant son achat, il a argué qu’il ne les a plus car elle aurait été vendue à une connaissance qui avait pris les papiers, le temps de récupérer le fusil.
Ni imam Ndao ni Moustapha Diatta n’ont convaincu le doyen des juges pour qui les charges de détention d’armes de troisième catégorie (pistolet de calibre 22) et huit munitions de calibre 12 sont suffisantes contre imam Ndao et Moustapha Diatta, qui devront répondre de ce délit devant la chambre criminelle en plus des multiples infractions déjà visées.
C’est suite à une délégation judiciaire, faite par le Doyen des juges Samba Sall dans le cadre de l’affaire Alioune Badara Ndao et cie, que les enquêteurs de la DIC sont remontés à Moustapha Diatta et plusieurs autres terroristes présumés, grâce au témoignage de Mbaye K., un père de famille désespéré.
A en croire ce dernier, Moustapha Diatta aurait fait convoyer en Libye sa fille, Ndèye Sy K. ainsi que ses trois enfants mineurs et son mari Ameth Bâ dit abdallâh Bâ. Surnommé Zaïd Ba, celui qui faisait partie des financiers du groupe de Makhtar Diokhané et cie, a été tué à Syrte. Ndèye Sy K. rejoint l’Etat islamique avec son mari qui sera tué en Lybie selon le témoignage de son père Mbaye K. un fait que relatait d’ailleurs Mbaye K. Il expliquait qu’il n’avait plus de nouvelles de sa fille et de son mari.
En août 2015, il ajoutait que sa fille a joint au téléphone sa maman, pour lui dire qu’elle vivait désormais dans un Etat islamique ou la charia était appliquée. Mbaye K. ignorait encore que Ndèye Sy K. avait rejoint l’Etat islamique. Mais il y a de cela deux mois, cette dernière a appelé encore sa mère pour lui dire que son époux, Ameth Bâ, était mort au combat, en même temps que d’autres Sénégalais, sans plus de précisions.
C’est en regardant l’indicatif du numéro avec lequel elle appelait, que sa famille a compris qu’elle était en Libye dans les territoires contrôlés par Daesh. Après un travail de renseignement fourni, les enquêteurs de la DIC sont passés à l’acte le 08 février 2016, en cueillant Diatta. Des révélations qui font froid dans le dos. Si imam Ndao et Moustapha Diatta sont les seuls poursuivis pour ce délit, il convient de signaler qu’il a été beaucoup question d’armes dans ce dossier qui défraie la chronique.
Dans son ordonnance en date du 15 décembre 2017 obtenue par Libération, le doyen des juges signale qu’à l’exception d’El Hadji Mamadou Ba alias Mama et Pape Kibily Coulibaly, les membres présumés du réseau de Makhtar Diokhané alias Abu Anwar et Mohamed Ndiaye dit Abu Youssouf, soutenaient avoir appris aux côtés des combattants de Boko Haram à manier pour certains, à l’occasion de cinq attaques, le fusil Kalachnikov ak 47, les lance-roquettes, les blindés etc. et les explosifs pour d’autres, notamment Abou Akim Mbacké Bao - arrêté au Burkina - qui a donné les compositions chimiques de ce cocktails (nitrate, ammonium, gasoil, tnt...).
Bao a par ailleurs révélé avoir surveillé pendant longtemps, trois otages (un Hollandais, un Suédois et un Sud africain) dans les zones de Zouba-tonidembe-tentelouss pour le compte du chef d'Aqmi au Mali, Yahya Abu Hammam avec un contingent de 400 hommes répartis en quatre sous-groupes. C’est dire que ceux qui tentent pour des raisons insoupçonnées de banaliser cette affaire, devraient se rendre à l’évidence qu’il s’agit d’une très sérieuse affaire de sécurité nationale, compte tenu de la personnalité des mis en cause présumés.
Libération