Le procès des 84 personnes arrêtées lors de la manifestation interdite du 17 juillet à débuté et la séance a été marquée par une discussion très tendues entre les avocats de la défense, le procureur et le président du tribunal.
Tout a commencé après que les avocats de Déthié Fall et Cie aient remarqué des changements dans la composition de la chambre avec l’arrivée de nouveaux magistrats conseillers.
« La composition de cette chambre, monsieur le président, n’est pas régulière pour pouvoir juger cette affaire. Nous voyons des conseillers qui n’étaient pas présents à l’audience du mercredi», a souligné Me Ibrahima Diawara. « Nous sommes un peu surpris de voir un conseiller qui n’était pas là à la séance du mercredi dernier. On a le droit de s’interroger. Où est-ce qu’on nous amène, où est-ce qu’on amène les prévenus ? », s’est questionné Me Khoureychi Ba, de son côté.
La réponse du Procureur ne s’est pas faite attendre. « Je suggère de revenir à l’orthodoxie. S’il y’a une composition irrégulière nous y reviendrons », a-t-il dit.
Dans la foulée, le président du tribunal a pris la parole. « Il y’a 84 prévenus. Il fallait pour éviter de prolonger la détention des prévenus de tenir une audience spéciale.», s’est-il justifié avant d’être interpellé à nouveau par Me Diawara avant que le procureur ne s’en mêle, rapporte Dakaractu. « Ce n’est pas à vous de faire la police judiciaire ici », a répondu Me Diawara a l’endroit du procureur qui ne se laisse pas faire.
« Votre façon éhontée d’interpeller les gens est indigne », a répondu le maître des poursuites. Le président a finalement calmé les ardeurs avant de lever la séance pour faire venir les prévenus.
84 détenus seront jugés à l’audience de ce matin, qui a repris son cours à l’instant avec la comparution notamment de Déthié Fall et Mame Diarra Fam, les premiers à être appelés devant la barre de la juridiction. Ils ont été applaudis par l’auditoire qui sera immédiatement mis en garde.
« Aucun signe d’approbation ou de désapprobation n’est permis. Arrêtez vos applaudissements, ce n’est pas permis dans cette salle sinon on risque de tenir l’audience à huis clos conformément aux dispositions que confèrent la loi », a soutenu le président du tribunal.