L’ancien chef de service de la Documentation de la Dds, Bandjim Bandoum est revenu très largement sur l’instabilité qui régnait au sud du Tchad pendant le règne de Hissein Habré qui faisait de la ra restauration de l’autorité dans cette zone, l'une de ses priorités. « Dès son accession en 1982, il a essayé de restaurer l’autorité, des négociations ont été entamées avec les Codos du sud en 1984. Des négociations qui devaient passer par une intégration de certains Codos dans l’armée nationale comme solution de sortie de crise. Car, l’objectif de la délégation gouvernementale, c’est de ramener la paix dans le sud. On est resté plus d’une semaine sans être reçu par les Kodos. Mais, les négociations ont duré un mois jour pour jour », a expliqué Bandjim Bandoum, devant les Chambres africaines extraordinaires (Cae). Selon le témoin du jour, ces négociations dont il dirigeait, étaient en bonne voie. « Lorsque les Codos ont signé les accords, ils étaient installés à Déli. Ces accords pour la délégation civile étaient finis. A l’époque, le commandant-chef de l’armée tchadienne était Idriss Déby et il s’était déplacé lui-même pour signer les accords avec les Codos du Sud. Mais, l’application de ces accords faisait défaut. Il y a eu des discussions, et je ne sais pas ce qui s’est passé et l’armée a voulu les embarquer dans une centre de détention. Ainsi, les choses ont dégénéré », explique-t-il aux juges. Et le témoin de poursuivre : « Les Codos se sont rendus à la ferme du village de Déli pour une cérémonie de réconciliation et intégrer l’armée tchadienne. Mais, les centaines de Codos et quelques civiles ont été massacrées lors de ce rendez-vous de juin 1984. C’est l’élément déclencheur de « Septembre Noir ». Les clauses militaires étaient réservées à l’armée et c’est delà qu’a découlé le massacre ».
A cet effet, dit-il, toutes les unités étaient déployées au sud pour traquer les Codos. Ces derniers utilisaient leurs armes et avaient comme tactique, les embuscades. « Les forces loyales à Hissein Habré ont estimé que les habitants de ces villages étaient des rebelles. Elles ne cherchaient pas à comprendre, elles brulaient toutes les choses qui se trouvaient sur leur chemin. Quand les militaires arrivaient dans un village, ceux qui n’étaient pas tués étaient arrêtés et interrogés », poursuit-il.
"Nettoyage ethnique des Hadjaraïs et Zaghawas"
Concernant, la répression menée contre l’ethnie Hadjaraïs ou des Zaghawas, Bandjim Bandoum a révélé aux juges qu’il avait un rôle déterminant à jouer dans le processus d’arrestation de ces deux ethnies. « La Dds locale a joué un rôle sur l’arrestation des Azaraïs. J’avais un rôle à jouer dans le processus », confie-t-il. Pour lui, Hadjaraïs et Zaghawas ont toujours soutenu Hissein Habré. Mais, lorsque Idriss Miskine, le ministre des Affaires étrangères de l'époque, a commencé à lui faire de l’ombre, Habré a commencé à se méfier de lui. Ce dernier est décédé dans les conditions mystérieuses. C’est alors que sa communauté a réagi et des arrestations tous azimuts des membres de l’ethnie Hadjaraïs ont suivi. « Les membres importants de la communauté Hadjaraïs ont été arrêtés. Saleh Younouss dirigeait la commission chargée d’arrêter les Hadjaraïs et de mener les auditions de ces derniers. En octobre 1986, après la mort de Idriss Miskine, Maldoum Bada avec d’autres Hadjaraïs ont formé un mouvement d’opposition clandestin, le Mosanat, dont la base se trouvait dans la région de Guéra, au centre du pays », dit-il.
En ce qui concerne les Zaghawas qui ont été ses fidèles compagnons de Habré, ils ont été soupçonnés de comploter contre l'ancien Président tchadien le 1er janvier 1989. Plusieurs, d’entres eux ont pris la fuite par crainte d’être arrêtés, notamment Hassan Djamous, qui fut chef d’Etat major de l’armée, Ibrahim Itno et Idriss Déby Itno, conseiller militaire de Habré. « Hassan Djamous et Ibrahim Itno ont trouvé la mort après leurs captures, mais Idriss Déby s’est réfugié au Soudan avant de créer une armée avec le soutien des Zaghawas soudanais, lybiens pour combattre Habré », explique le témoin.
A cet effet, dit-il, toutes les unités étaient déployées au sud pour traquer les Codos. Ces derniers utilisaient leurs armes et avaient comme tactique, les embuscades. « Les forces loyales à Hissein Habré ont estimé que les habitants de ces villages étaient des rebelles. Elles ne cherchaient pas à comprendre, elles brulaient toutes les choses qui se trouvaient sur leur chemin. Quand les militaires arrivaient dans un village, ceux qui n’étaient pas tués étaient arrêtés et interrogés », poursuit-il.
"Nettoyage ethnique des Hadjaraïs et Zaghawas"
Concernant, la répression menée contre l’ethnie Hadjaraïs ou des Zaghawas, Bandjim Bandoum a révélé aux juges qu’il avait un rôle déterminant à jouer dans le processus d’arrestation de ces deux ethnies. « La Dds locale a joué un rôle sur l’arrestation des Azaraïs. J’avais un rôle à jouer dans le processus », confie-t-il. Pour lui, Hadjaraïs et Zaghawas ont toujours soutenu Hissein Habré. Mais, lorsque Idriss Miskine, le ministre des Affaires étrangères de l'époque, a commencé à lui faire de l’ombre, Habré a commencé à se méfier de lui. Ce dernier est décédé dans les conditions mystérieuses. C’est alors que sa communauté a réagi et des arrestations tous azimuts des membres de l’ethnie Hadjaraïs ont suivi. « Les membres importants de la communauté Hadjaraïs ont été arrêtés. Saleh Younouss dirigeait la commission chargée d’arrêter les Hadjaraïs et de mener les auditions de ces derniers. En octobre 1986, après la mort de Idriss Miskine, Maldoum Bada avec d’autres Hadjaraïs ont formé un mouvement d’opposition clandestin, le Mosanat, dont la base se trouvait dans la région de Guéra, au centre du pays », dit-il.
En ce qui concerne les Zaghawas qui ont été ses fidèles compagnons de Habré, ils ont été soupçonnés de comploter contre l'ancien Président tchadien le 1er janvier 1989. Plusieurs, d’entres eux ont pris la fuite par crainte d’être arrêtés, notamment Hassan Djamous, qui fut chef d’Etat major de l’armée, Ibrahim Itno et Idriss Déby Itno, conseiller militaire de Habré. « Hassan Djamous et Ibrahim Itno ont trouvé la mort après leurs captures, mais Idriss Déby s’est réfugié au Soudan avant de créer une armée avec le soutien des Zaghawas soudanais, lybiens pour combattre Habré », explique le témoin.