Présidentielle en Côte d'Ivoire: à Dabou, l'inquiétante montée des tensions


Rédigé le Jeudi 22 Octobre 2020 à 16:43 | Lu 305 fois | 0 commentaire(s)



A l'approche de la présidentielle en Côte d'Ivoire, la ville de Dabou, à l’ouest d’Abidjan, a connu ces deux derniers jours l’un des épisodes les plus meurtriers depuis le début de la contestation contre la candidature d'Alassane Ouattara à un troisième mandat, avec des violences qui ont fait au moins sept morts et des dizaines de blessés.


D’importants renforts de gendarmerie sont arrivés ce mercredi d’Abidjan pour tenter de rétablir le calme à Dabou, théâtre d’affrontements et de pillages. Des tirs d’armes automatiques ont même été entendus. La ville a connu depuis le début de la semaine une inquiétante montée en tension.
 
Lundi, des barricades ont été érigées et quelques échauffourées ont été signalées. Mais un cap a été franchi le lendemain avec la mort d’au moins trois personnes. Parmi elles, un jeune homme d’une vingtaine d’années tué à la machette dans le village de Kpass en périphérie de Dabou, par des individus qui venaient de piller une ferme et poursuivaient leur équipée destructrice. « On a beaucoup d’infiltration de jeunes délinquants qui sont tous sortis des fumoirs. Ils attaquent, ils volent, ils pillent », commente le maire de Dabou, Jean-Claude Yede Niangne.
 
Ce mercredi, des jeunes des villages alentours sont montés à l’assaut de quartiers malinkés dans ce qui ressemblait à des opérations de représailles. En fin de journée, les autorités dénombraient au moins quatre nouveaux décès, pour un total de sept morts et de dizaines de blessés lors des dernières 48 heures.
 
Pour le préfet de Dabou, des éléments inconnus, pour certains armés de kalachnikovs et bien formés, sont venus attiser le conflit. « Initialement une banale confrontation politique entre tenants du pouvoir et de l’opposition s’est muée en un conflit entre Dioulas et Adioukrous. Mais nous sommes convaincus qu’une milice bien armée a voulu récupérer cette confrontation », estime Remi Nzi Kanga. « D’où viennent-ils ? Je ne saurais le dire », se désole le préfet.



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