L’exercice est inédit pour un scrutin présidentiel en France. La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a publié, mercredi 22 mars, les déclarations de patrimoine des onze candidats qualifiés pour le premier tour, le 22 avril. En voici les principaux enseignements.
Fillon déclare des « prêts familiaux » pour rembourser des « dettes fiscales »
Selon la HATVP, François Fillon a bénéficié, en septembre 2016, de « prêts familiaux » d’un montant total de 30 000 euros. Ces prêts ont été effectués, selon sa déclaration, pour le « paiement de dettes fiscales ». Ils doivent être remboursés « en une ou plusieurs fois » avant le 31 décembre 2017, toujours selon cette déclaration.
Mis en examen dans une affaire de soupçons d’emplois fictifs, une première pour un prétendant à l’Elysée, le candidat de la droite a également confirmé ses trois biens immobiliers : un manoir dans la Sarthe, qualifié de « maison individuelle de 3 162 mètres carrés » et estimé à 750 000 euros ; une maison dans les Pyrénées-Atlantiques dont il détient 44,3 % pour une valeur vénale de 134 000 euros ; et enfin, une autre dans la Sarthe dont il possède 33 %, pour une valeur de 41 300 euros.
Au cœur d’une controverse, sa société de conseil, 2F Conseil, est évaluée à 97 888 euros dans la déclaration de patrimoine rendue publique mercredi, soit 86 000 euros de plus que ce que M. Fillon avait déclaré en décembre 2016 et ce qui avait été publié en février sur le site de campagne.
Comme Le Canard Enchaîné daté du 22 mars, Le Monde a eu connaissance d’un contrat secret à 50 000 dollars (45 000 euros), passé il y a deux ans. M. Fillon aurait reçu cette somme pour avoir mis en relation la société Future Pipe Industries (FPI) – leader mondial des pipelines en fibre de verre –, domiciliée à Dubaï (Emirats arabes unis), avec le PDG de Total, Patrick Pouyanné, et avec le président russe, Vladimir Poutine.
Marine Le Pen peu diserte sur la valeur de son patrimoine
Pas d’assurance-vie, pas d’actions et seulement deux comptes bancaires… Le patrimoine de la candidate du Front national (FN) se résume à ses biens immobiliers et parts de sociétés civiles immobilières (SCI), pour des montants que la candidate n’a pas souhaité noter aux parties dédiées de sa déclaration, les renvoyant aux annexes.
Ainsi, la députée européenne a acquis en 1998, par donation, 28,5 % d’un bien de 120 mètres carrés dans le Morbihan, pour une valeur détenue de 67 852 euros sur 238 000 et détient 20,5 % d’une maison de 382 mètres carrés dans les Hauts-de-Seine évaluée à près d’un million d’euros. A cela s’ajoutent des parts dans deux SCI immobilières : 50 % pour une maison de 120 mètres carrés situées dans les Pyrénées-Orientales et estimée au total à environ 73 200 euros et 12,5 % de la SCI Pavillon de l’Ecuyer, liée au domaine de Montretout à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), estimée à 2,57 millions d’euros.
Les estimations de la maison des Hauts-de-Seine et du domaine de Montretout ont toutes les deux été contestées par le fisc, et la candidate est sous le coup de deux procédures de redressement fiscal.
Enfin, Marine Le Pen a déclaré deux prêts pour la présidentielle 2017 d’une valeur totale de 6 millions d’euros auprès de Cotelec, dont 5,4 millions restent à rembourser.
Emmanuel Macron : un petit patrimoine qui pose question
Pas de bien immobilier pour le candidat d’En marche !, mais environ 120 000 euros sur divers comptes bancaires, une assurance-vie de 91 954,82 euros et divers placements et instruments financiers, dont une participation dans un fonds de placement dans les PME estimée à 61 516 euros et un plan d’épargne en actions (PEA) de 54 611,45 euros. Surtout, le candidat déclare un important avoir de la maison d’édition XO pour les droits d’auteur de son livre Révolution : 274 141,42 euros, reçus le 4 janvier.
Côté passif, le candidat déclare devoir encore rembourser 246 837,44 euros sur un emprunt de 350 000 euros contracté en 2011 pour financer des travaux.
En tant que ministre, le candidat avait dû publier une déclaration de patrimoine en octobre 2014. Depuis, M. Macron s’est séparé de son appartement de 83 mètres carrés à Paris, estimé à l’époque à 935 000 euros. Il a aussi remboursé un peu plus de 750 000 euros d’emprunts.
Au total, l’ex-banquier déclare un des plus petits patrimoines des candidats à la présidentielle.
Hamon, Mélenchon, Dupont-Aignan, Asselineau… sont portés sur la pierre
Plusieurs candidats ont eux déclaré la propriété de plusieurs biens immobiliers. Benoît Hamon a acquis deux appartements : l’un de 108 mètres carrés, en 2016, pour 700 000 euros ; l’autre de 62 mètres carrés, dix ans plus tôt, pour 112 000 euros.
Son concurrent à gauche, Jean-Luc Mélenchon, possède également deux biens : une « maison rurale » de 150 mètres carrés acquise en 1996 pour 90 000 euros, et aujourd’hui d’une valeur vénale 190 000 euros ; puis un appartement de 110 mètres carrés, acquis en 2014 contre 800 000 euros.
SEPT BIENS IMMOBILIERS POUR DUPONT-AIGNAN
Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout la France, déclare, outre son appartement de 105 mètres carrés à Paris évalué à 1,3 million d’euros, cinq biens dans la capitale et une maison dans l’Essonne. Pour une valeur totale de 2,33 millions d’euros.
Pour François Asselineau (Union populaire républicaine), l’investissement mène aux antipodes. Outre un emplacement de parking à Paris, le candidat souverainiste possède quatre biens immobiliers dont deux en Polynésie française : un appartement F3 et un F2 acquis en 2005 et 2010, respectivement pour 187 000 euros et 182 451 euros. A Paris, M. Asselineau possède aussi sa résidence principale dont il déclare détenir 65 %, soit l’équivalent de 975 000 euros. Il a également une résidence secondaire dans la Nièvre : de 160 mètres carrés habitables dont il détient 75 %, soit 75 000 euros.
Jean Lassalle, lui, déclare un appartement, deux maisons et un terrain non bâti pour un montant total d’environ 700 000 euros.
Jacques Cheminade (Solidarité et progrès) déclare un appartement de 61,5 mètres carrés à Paris, évalué à 420 700 euros. Un bien auquel s’ajoute une « collection d’objets préhistoriques et précolombiens » d’un montant de 18 000 euros.
Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) se contente pour sa part d’un appartement acheté à deux et estimé à 248 700 euros.
Philippe Poutou (Nouveau Parti anticapitaliste), ouvrier à l’usine Ford de Blanquefort (Gironde), apparaît comme le candidat le moins doté. Tout juste cumule-t-il un peu plus de 20 000 euros sur ses différents comptes et une Peugeot 3008 achetée en 2012, évaluée à 9 000 euros en 2017.
Source lemonde.fr
Fillon déclare des « prêts familiaux » pour rembourser des « dettes fiscales »
Selon la HATVP, François Fillon a bénéficié, en septembre 2016, de « prêts familiaux » d’un montant total de 30 000 euros. Ces prêts ont été effectués, selon sa déclaration, pour le « paiement de dettes fiscales ». Ils doivent être remboursés « en une ou plusieurs fois » avant le 31 décembre 2017, toujours selon cette déclaration.
Mis en examen dans une affaire de soupçons d’emplois fictifs, une première pour un prétendant à l’Elysée, le candidat de la droite a également confirmé ses trois biens immobiliers : un manoir dans la Sarthe, qualifié de « maison individuelle de 3 162 mètres carrés » et estimé à 750 000 euros ; une maison dans les Pyrénées-Atlantiques dont il détient 44,3 % pour une valeur vénale de 134 000 euros ; et enfin, une autre dans la Sarthe dont il possède 33 %, pour une valeur de 41 300 euros.
Au cœur d’une controverse, sa société de conseil, 2F Conseil, est évaluée à 97 888 euros dans la déclaration de patrimoine rendue publique mercredi, soit 86 000 euros de plus que ce que M. Fillon avait déclaré en décembre 2016 et ce qui avait été publié en février sur le site de campagne.
Comme Le Canard Enchaîné daté du 22 mars, Le Monde a eu connaissance d’un contrat secret à 50 000 dollars (45 000 euros), passé il y a deux ans. M. Fillon aurait reçu cette somme pour avoir mis en relation la société Future Pipe Industries (FPI) – leader mondial des pipelines en fibre de verre –, domiciliée à Dubaï (Emirats arabes unis), avec le PDG de Total, Patrick Pouyanné, et avec le président russe, Vladimir Poutine.
Marine Le Pen peu diserte sur la valeur de son patrimoine
Pas d’assurance-vie, pas d’actions et seulement deux comptes bancaires… Le patrimoine de la candidate du Front national (FN) se résume à ses biens immobiliers et parts de sociétés civiles immobilières (SCI), pour des montants que la candidate n’a pas souhaité noter aux parties dédiées de sa déclaration, les renvoyant aux annexes.
Ainsi, la députée européenne a acquis en 1998, par donation, 28,5 % d’un bien de 120 mètres carrés dans le Morbihan, pour une valeur détenue de 67 852 euros sur 238 000 et détient 20,5 % d’une maison de 382 mètres carrés dans les Hauts-de-Seine évaluée à près d’un million d’euros. A cela s’ajoutent des parts dans deux SCI immobilières : 50 % pour une maison de 120 mètres carrés situées dans les Pyrénées-Orientales et estimée au total à environ 73 200 euros et 12,5 % de la SCI Pavillon de l’Ecuyer, liée au domaine de Montretout à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), estimée à 2,57 millions d’euros.
Les estimations de la maison des Hauts-de-Seine et du domaine de Montretout ont toutes les deux été contestées par le fisc, et la candidate est sous le coup de deux procédures de redressement fiscal.
Enfin, Marine Le Pen a déclaré deux prêts pour la présidentielle 2017 d’une valeur totale de 6 millions d’euros auprès de Cotelec, dont 5,4 millions restent à rembourser.
Emmanuel Macron : un petit patrimoine qui pose question
Pas de bien immobilier pour le candidat d’En marche !, mais environ 120 000 euros sur divers comptes bancaires, une assurance-vie de 91 954,82 euros et divers placements et instruments financiers, dont une participation dans un fonds de placement dans les PME estimée à 61 516 euros et un plan d’épargne en actions (PEA) de 54 611,45 euros. Surtout, le candidat déclare un important avoir de la maison d’édition XO pour les droits d’auteur de son livre Révolution : 274 141,42 euros, reçus le 4 janvier.
Côté passif, le candidat déclare devoir encore rembourser 246 837,44 euros sur un emprunt de 350 000 euros contracté en 2011 pour financer des travaux.
En tant que ministre, le candidat avait dû publier une déclaration de patrimoine en octobre 2014. Depuis, M. Macron s’est séparé de son appartement de 83 mètres carrés à Paris, estimé à l’époque à 935 000 euros. Il a aussi remboursé un peu plus de 750 000 euros d’emprunts.
Au total, l’ex-banquier déclare un des plus petits patrimoines des candidats à la présidentielle.
Hamon, Mélenchon, Dupont-Aignan, Asselineau… sont portés sur la pierre
Plusieurs candidats ont eux déclaré la propriété de plusieurs biens immobiliers. Benoît Hamon a acquis deux appartements : l’un de 108 mètres carrés, en 2016, pour 700 000 euros ; l’autre de 62 mètres carrés, dix ans plus tôt, pour 112 000 euros.
Son concurrent à gauche, Jean-Luc Mélenchon, possède également deux biens : une « maison rurale » de 150 mètres carrés acquise en 1996 pour 90 000 euros, et aujourd’hui d’une valeur vénale 190 000 euros ; puis un appartement de 110 mètres carrés, acquis en 2014 contre 800 000 euros.
SEPT BIENS IMMOBILIERS POUR DUPONT-AIGNAN
Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout la France, déclare, outre son appartement de 105 mètres carrés à Paris évalué à 1,3 million d’euros, cinq biens dans la capitale et une maison dans l’Essonne. Pour une valeur totale de 2,33 millions d’euros.
Pour François Asselineau (Union populaire républicaine), l’investissement mène aux antipodes. Outre un emplacement de parking à Paris, le candidat souverainiste possède quatre biens immobiliers dont deux en Polynésie française : un appartement F3 et un F2 acquis en 2005 et 2010, respectivement pour 187 000 euros et 182 451 euros. A Paris, M. Asselineau possède aussi sa résidence principale dont il déclare détenir 65 %, soit l’équivalent de 975 000 euros. Il a également une résidence secondaire dans la Nièvre : de 160 mètres carrés habitables dont il détient 75 %, soit 75 000 euros.
Jean Lassalle, lui, déclare un appartement, deux maisons et un terrain non bâti pour un montant total d’environ 700 000 euros.
Jacques Cheminade (Solidarité et progrès) déclare un appartement de 61,5 mètres carrés à Paris, évalué à 420 700 euros. Un bien auquel s’ajoute une « collection d’objets préhistoriques et précolombiens » d’un montant de 18 000 euros.
Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) se contente pour sa part d’un appartement acheté à deux et estimé à 248 700 euros.
Philippe Poutou (Nouveau Parti anticapitaliste), ouvrier à l’usine Ford de Blanquefort (Gironde), apparaît comme le candidat le moins doté. Tout juste cumule-t-il un peu plus de 20 000 euros sur ses différents comptes et une Peugeot 3008 achetée en 2012, évaluée à 9 000 euros en 2017.
Source lemonde.fr