Un mi-mandat présidentiel, c’est un peu comme une bouteille à moitié pleine, à moitié vide : elle peut être à moitié bonne et à moitié mauvaise. Question de point de vue. Question très personnelle aussi. A ma réflexion s'est rajoutés le débat sur les nouveaux transhumants et la réduction ou non de votre mandat. Seulement les indignés seront dans la rue, les désabusés dans les urnes. C'est le paradoxe des élections qui prouvent la souveraineté d'un peuple libre.
Souvenons-vous: vous avez vocaliser sur fond de promesses afin de vous lancer dans une course électorale. Monsieur le président revenez de loin pour ne pas vous sentir sur un chemin glissant. Si le Sénégal n'est pas senti sur la route du cimetière pas plus qu'il n'est aujourd'hui sur celle du paradis, la lutte contre les transhumants et le respect de votre engagement à réduire le mandat à 5 ans traduiront un début de reconquête de votre base électorale permettant d'envisager le scrutin prochain sous un jour meilleur. Vos amis doivent le comprendre, puisque les solutions de remplacement qui, souvent, faisaient l'objet de conversations à voix basses, ne seront plus de mise.
Les Sénégalais ont de nouveau les yeux fixés sur 2007 ou au-delà . Créez une éclaircie pour ne pas dévier de votre ligne de représidentialisation dont vous commencerez à tirer les dividendes. Dans l'entourage des transhumants et de ceux qui vous poussent a un mandat de 7 ans, la priorité est moins de faire rêver que d’empêcher le cauchemar.
C’est donc un président protecteur que nous voulons et qui façonne son image pour 2017. Un président expérimenté face à la "transhumance" marque de fabrique et bourreau de WADE. Pas un Président qui est en train de s’auto-détruire. Il n’y a qu’au Sénégal où l’on voit le spectacle de gens reniant une famille entière pour une carte de parti politique. Sous ces auspices moins défavorables, vous éviterez d’inquiéter en invalidant la transhumance et en étant très rigoureux sur la morale politique. Nuance ! Et si la présidentielle, vous n’y pensez pas, cela ne vous interdit pas de phosphorer sur quatre ou cinq grandes réformes – parmi lesquelles la refonte de notre modèle politique – que tout candidat devrait déposer aux pieds des Sénégalais. Tout en sachant qu'une crise de confiance induit une absence de visibilité au-delà d’un mois, vous invitant donc à pédaler le nez dans le guidon.
Les temps peuvent être durs. Mais faites donc le choix d’être président de la République jusqu’à la dernière minute. Mieux encore, répétez-le deux fois : vous êtes là pour faire votre devoir. Vous êtes un chef d’Etat, en effet, qui doit savoir que la politique est un sport de combat. Que le mieux qualifié pour accéder à la magistrature suprême était celui qui avait le plus souffert, le mieux résisté à l’ordalie que constitue un parcours de présidentiable. Et que, par voie de conséquence, un bon président est destiné à être crucifié, ne demandant jamais que le calice soit écarté. Finis donc les palmiers, les gazelles et les gazous. Quelques heures de sommeil à peine, et vous revoilà plongé dans la dure réalité des promesses électorales.
Du coup, une dose supplémentaire d’huile de ricin doit être prescrite, car nous sommes dans un Sénégal nouveau, quelque chose en revanche doit être annoncée: élections en 2017, pour montrer autant d'acharnement à prouver que vous êtes l'homme de la situation et un homme de parole. Avant de désigner votre véritable adversaire, celui qui n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, celui qui, pourtant, gouverne : le monde de la finance. Bref, ce jour-là , faites du Mitterrand, l’homme qui, au congrès d’Epinay, dénonçait l’argent qui corrompt, l’argent qui achète, l’argent qui écrase. Ou même – allez, soyons fou – du Guy Mollet, l’homme qui entrait à gauche pour mieux sortir à droite. Vous éviterez ainsi de passer du statut de valeur sûre, dont l’effet était d’autant plus concluant que avez réussi à surprendre avec le pacte de l’émergence, à celui de petite monnaie passablement dévaluée par une méthode de gouvernement héritée d'un passé libéral: art de la synthèse, temporisation proche de l’attentisme.
Là c’est donc des hommes sans pouvoir d’attraction qui sont venus dire que la bataille doit être pour 2019. Dur aussi pour vous. On l’a compris. L’ennui est qu’à s’exposer pour délivrer un message aussi minimaliste, certains valident par l’absurde le théorème de Pilhan – gourou de la communication de Mitterrand recyclé ensuite chez Chirac – selon lequel la parole présidentielle se démonétise à trop respecter sa parole. Alors qu’en ces temps, vous devriez, au contraire, nouer une relation forte et soutenue avec vos concitoyens, et ne pas réussir à rester dans un entre-deux qui ne vous apportera rien. Excepté une impopularité grandissante. Président avez-vous besoin de vous coller ça sur le dos ?
Mamadou Oumar WANE
mwane.wsc@gmail.com
Souvenons-vous: vous avez vocaliser sur fond de promesses afin de vous lancer dans une course électorale. Monsieur le président revenez de loin pour ne pas vous sentir sur un chemin glissant. Si le Sénégal n'est pas senti sur la route du cimetière pas plus qu'il n'est aujourd'hui sur celle du paradis, la lutte contre les transhumants et le respect de votre engagement à réduire le mandat à 5 ans traduiront un début de reconquête de votre base électorale permettant d'envisager le scrutin prochain sous un jour meilleur. Vos amis doivent le comprendre, puisque les solutions de remplacement qui, souvent, faisaient l'objet de conversations à voix basses, ne seront plus de mise.
Les Sénégalais ont de nouveau les yeux fixés sur 2007 ou au-delà . Créez une éclaircie pour ne pas dévier de votre ligne de représidentialisation dont vous commencerez à tirer les dividendes. Dans l'entourage des transhumants et de ceux qui vous poussent a un mandat de 7 ans, la priorité est moins de faire rêver que d’empêcher le cauchemar.
C’est donc un président protecteur que nous voulons et qui façonne son image pour 2017. Un président expérimenté face à la "transhumance" marque de fabrique et bourreau de WADE. Pas un Président qui est en train de s’auto-détruire. Il n’y a qu’au Sénégal où l’on voit le spectacle de gens reniant une famille entière pour une carte de parti politique. Sous ces auspices moins défavorables, vous éviterez d’inquiéter en invalidant la transhumance et en étant très rigoureux sur la morale politique. Nuance ! Et si la présidentielle, vous n’y pensez pas, cela ne vous interdit pas de phosphorer sur quatre ou cinq grandes réformes – parmi lesquelles la refonte de notre modèle politique – que tout candidat devrait déposer aux pieds des Sénégalais. Tout en sachant qu'une crise de confiance induit une absence de visibilité au-delà d’un mois, vous invitant donc à pédaler le nez dans le guidon.
Les temps peuvent être durs. Mais faites donc le choix d’être président de la République jusqu’à la dernière minute. Mieux encore, répétez-le deux fois : vous êtes là pour faire votre devoir. Vous êtes un chef d’Etat, en effet, qui doit savoir que la politique est un sport de combat. Que le mieux qualifié pour accéder à la magistrature suprême était celui qui avait le plus souffert, le mieux résisté à l’ordalie que constitue un parcours de présidentiable. Et que, par voie de conséquence, un bon président est destiné à être crucifié, ne demandant jamais que le calice soit écarté. Finis donc les palmiers, les gazelles et les gazous. Quelques heures de sommeil à peine, et vous revoilà plongé dans la dure réalité des promesses électorales.
Du coup, une dose supplémentaire d’huile de ricin doit être prescrite, car nous sommes dans un Sénégal nouveau, quelque chose en revanche doit être annoncée: élections en 2017, pour montrer autant d'acharnement à prouver que vous êtes l'homme de la situation et un homme de parole. Avant de désigner votre véritable adversaire, celui qui n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, celui qui, pourtant, gouverne : le monde de la finance. Bref, ce jour-là , faites du Mitterrand, l’homme qui, au congrès d’Epinay, dénonçait l’argent qui corrompt, l’argent qui achète, l’argent qui écrase. Ou même – allez, soyons fou – du Guy Mollet, l’homme qui entrait à gauche pour mieux sortir à droite. Vous éviterez ainsi de passer du statut de valeur sûre, dont l’effet était d’autant plus concluant que avez réussi à surprendre avec le pacte de l’émergence, à celui de petite monnaie passablement dévaluée par une méthode de gouvernement héritée d'un passé libéral: art de la synthèse, temporisation proche de l’attentisme.
Là c’est donc des hommes sans pouvoir d’attraction qui sont venus dire que la bataille doit être pour 2019. Dur aussi pour vous. On l’a compris. L’ennui est qu’à s’exposer pour délivrer un message aussi minimaliste, certains valident par l’absurde le théorème de Pilhan – gourou de la communication de Mitterrand recyclé ensuite chez Chirac – selon lequel la parole présidentielle se démonétise à trop respecter sa parole. Alors qu’en ces temps, vous devriez, au contraire, nouer une relation forte et soutenue avec vos concitoyens, et ne pas réussir à rester dans un entre-deux qui ne vous apportera rien. Excepté une impopularité grandissante. Président avez-vous besoin de vous coller ça sur le dos ?
Mamadou Oumar WANE
mwane.wsc@gmail.com