En voulant se faire une justice privée, le prévenu M.Ba, domicilié à la cité Sante Yalla de Boune, est malheureusement tombé sous le coup de la loi. Aidé par ses voisins, dont B. Diatta, M. Ba a administré des coups à son voleur, avant que ce dernier ne succombe à ses blessures.
Dans la nuit du 28 au 29 avril 2016, le défunt A. Diallo a eu l’audace de se présenter dans la chambre de M. Ba au moment où, ce dernier était tombé dans les bras de Morphée avec sa femme. Ledit voleur est passé par la fenêtre vers les coups de 2h30 du matin, pour voler deux portables, une télévision et une pochette.
Alors qu’il s’apprête à sortir de la chambre, il sera maîtrisé vite fait par M. Ba, qui par la même occasion, a usé de ses cordes vocales pour alerter le voisinage. Au lieu de le conduire à la police, ils ont roué de coups le défunt, avant de le ligoter.
Et le lendemain, M. Ba qui s’apprêtait à conduire son voleur à la police, a trouvé le corps sans vie du défunt. Alertés, les éléments de la brigade de Keur Massar se transportent sur les lieux pour constater son décès.
L’enquête ouverte par les agents a permis de mettre la main sur M. Ba et sur son voisin B. Diatta. D’après les témoignages de la sœur de M. Ba et de son épouse, le premier nommé s’était armé d’un bâton et le second d’une corde, pour tabasser le voleur.
Attraits ce jeudi devant le tribunal correctionnel, après un an en détention M. Ba qui a amèrement regretté son acte, tente de sauver son voisin. D’après lui, ce dernier n’a pas porté des coups sur le défunt. Lui emboîtant le pas, B. Diatta soutient qu’il est venu après les faits.
M. Ndiaye et N. Sarr respectivement, oncle et demi-frère du défunt, qui se sont constitués partie civile, soutiennent qu’ils ont été informés de la mort du défunt par la police. Selon eux, ce dernier n’a pas une bonne réputation. Ils n’ont demandé qu'à ce que justice soit faite, tout en s’abstenant de demander des dommages et intérêts.
Le maître des poursuites a requis cinq ans d’emprisonnement, dont deux ans ferme contre les prévenus pour Cbv ayant entrainé la mort, sans l’intention de la donner.
D’après lui, les prévenus ont bénéficié de circonstances atténuantes. Sinon, ils pourraient être poursuivis pour meurtre. « Malgré le fait que le défunt soit connu comme étant un délinquant, le certificat de genre de mort établi par l’homme de l’art, a conclu un décès, suite un traumatisme rachidien dû à des coups et blessures volontaires », a-t-il martelé.
Le conseil de M. Ba a plaidé pour une application extrêmement bienveillante de la loi. Selon la robe noire, qui a jugé le réquisitoire du parquet trop sévère, son client n’a même pas eu l’occasion d’assister au baptême de son fils qui était venu au monde quatre jours avant les faits.
L’avocat de B. Diatta a par ailleurs, sollicité l’acquittement, à titre subsidiaire une application extrêmement bienveillante de la loi pour son client.
Délibéré le 7 décembre prochain.