Si Lamine Diack est aujourd’hui empêtré dans le scandale de dopage et de corruption qui lui vaut une mise en examen pour corruption et blanchiment, notamment, c’est à cause d’Abdoulaye Wade. Dans son édition de ce jeudi, Libération, citant ses avocats, rapporte que c’est l’ancien président de l’Iaaf lui-même qui l’a martelé aux enquêteurs français. Diack : « L’année 2012 est une année spéciale pour moi. J’avais déclenché une action qui me paraissait essentielle pour mon pays, c’était de faire partir le Président Wade et cela depuis 2008. Il s’agissait de la double élection présidentielle et législative. J’étais davantage préoccupé par le destin de mon pays. Nous avons réussi. Il a été battu aux deux élections. (…) J’étais plus souvent à Dakar et je vais ponctuellement à Monaco. Je n’étais pas seulement absent physiquement, mais l’Iaaf n’était pas la priorité de mes préoccupations à ce moment-là. »
Selon les avocats de l’ex-patron de l’athlétisme mondial, repris par Libération, cette déclaration de leur client est une preuve que son seul tort dans cette affaire c’est d’avoir été négligent. Ils défendent : « La principale pièce sur laquelle repose l’ensemble des mises en examen dans cette affaire (le rapport de la Commission indépendante de l’Iaaf, NDLR) ne met pas en cause M. Lamine Diack dans les faits de corruption qui ont été révélés par le documentaire diffusé par la chaîne allemande Ard. En réalité, s’agissant M. Lamine Diack, ce rapport dénonce seulement son manque de vigilance, en indiquant que le préjudice de l’Iaaf a été causé par un petit nombre de personnes qui pouvaient agir en dehors du contrôle du président Diack. »
Ils sont d’autant plus convaincus que dans son ordonnance de transport sur les lieux, établie trois jours avant sa mise en examen, le juge d’instruction n’a pas visé nommément Lamine Diack. Ils citent le procureur français : « Le rapport de la commission relève l’existence de pratiques de corruption au sein de l’Iaaf avec la participation de Me Cissé, de Papa Massata Diack et de Gabriel Dollé. »
Forts de ces éléments, les avocats du dirigeant sénégalais ont attaqué le fond du dossier devant la Chambre de l’instruction du tribunal de grande instance de Paris. En même temps qu’ils réclament l’annulation de la procédure en déposant une autre requête devant la Chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris.
Auteur: seneweb