La dissolution de l'Assemblée nationale est de plus en plus évoquée, et la possible saisine du Conseil constitutionnel par le chef de l'État semble s'orienter dans cette direction. Parallèlement, une autre idée gagne du terrain : des voix se joignent au Collectif des organisations de la société civile (Cosce) pour prôner le couplage des élections législatives avec les élections territoriales.
Cette approche est soutenue par ceux qui estiment que le régime devrait bénéficier d'une "majorité à la fois législative et territoriale", soulignant qu'actuellement, il existe une "cohabitation" avec le contrôle de plus de 500 communes et départements par Benno Bokk Yaakaar. D'autres, notamment au sein du Pastef, voient dans cette initiative une occasion pour le Président de "rationaliser le calendrier électoral".
En juin 2023, lors de la réception du rapport des travaux du dialogue national lancé en mai de la même année, le Président Macky Sall avait plaidé pour cette cause. "En 11 ans, j’ai organisé 11 élections au Sénégal. Cela n’a pas de sens et cela nous coûte cher. Il faut rationaliser tout cela", avait-il souligné.
Cette position était également défendue par certains responsables de la société civile. "Il est nécessaire d'organiser les élections la même année pour disposer de quatre années pleines pour travailler. Les élections législatives et territoriales peuvent être couplées et organisées cette année", déclarait en mai dernier le directeur exécutif de l’Ong 3D. Cependant, cela nécessiterait d'abord la dissolution des collectivités territoriales, une démarche loin d'être évidente.
Bien que l'organisation simultanée des deux élections puisse contribuer à une meilleure rationalisation, sa mise en œuvre semble quasi impossible, car "la dissolution ne peut plus être réalisée par une mesure générale".
Pour ce faire, il faudrait installer trois urnes, chacune dédiée à un type d'élection : départementale, communale et législative. Cette procédure allongerait considérablement le temps de vote. Sans oublier la complexité liée à la confection des bulletins de vote et aux exigences de parrainage, qui sont autant de défis majeurs dans le cadre des dispositions actuelles de la loi électorale. Il est également important de noter que lors du dialogue politique, il avait été décidé d'introduire une nouveauté pour l'élection des maires par suffrage universel direct, ce qui rendrait ces élections encore plus complexes en cas de couplage.
En 2021, Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l’Ong 3D, exprimait ses réserves dans le quotidien EnQuête, déclarant : "On ne saura pas qui veut être député, qui veut être maire, surtout avec cette nouvelle donne de l'élection uninominale des maires. La nature des deux élections étant différente, tout comme leurs objectifs et enjeux, il sera difficile pour une pluralité de partis de conclure des alliances cohérentes au niveau national pour les listes de députés, tout en se battant au niveau local où les stratégies d’alliance diffèrent, compte tenu des réalités locales et vice versa".
En proposant le couplage des législatives et des territoriales, la société civile, majoritairement opposée à cette idée en 2021, ne tend-t-elle pas une perche au pouvoir qui pourrait en tirer profit grâce à sa popularité ?
Il est possible que le régime Pastef parvienne à redistribuer les cartes au niveau local, ce qui impliquerait la double dissolution de l’Assemblée, contrôlée par Benno, et des collectivités territoriales, dont plus de 500 sont dominées par le régime sortant, même si l'opposition, notamment Yewwi Askan Wi, règne encore sur certaines grandes villes.
Il est intéressant de rappeler qu'en 2001, Abdoulaye Wade, après avoir installé des délégations spéciales, avait réussi à s'emparer de presque toutes les collectivités lors des élections locales de 2002.
Avec Bes Bi
Cette approche est soutenue par ceux qui estiment que le régime devrait bénéficier d'une "majorité à la fois législative et territoriale", soulignant qu'actuellement, il existe une "cohabitation" avec le contrôle de plus de 500 communes et départements par Benno Bokk Yaakaar. D'autres, notamment au sein du Pastef, voient dans cette initiative une occasion pour le Président de "rationaliser le calendrier électoral".
En juin 2023, lors de la réception du rapport des travaux du dialogue national lancé en mai de la même année, le Président Macky Sall avait plaidé pour cette cause. "En 11 ans, j’ai organisé 11 élections au Sénégal. Cela n’a pas de sens et cela nous coûte cher. Il faut rationaliser tout cela", avait-il souligné.
Cette position était également défendue par certains responsables de la société civile. "Il est nécessaire d'organiser les élections la même année pour disposer de quatre années pleines pour travailler. Les élections législatives et territoriales peuvent être couplées et organisées cette année", déclarait en mai dernier le directeur exécutif de l’Ong 3D. Cependant, cela nécessiterait d'abord la dissolution des collectivités territoriales, une démarche loin d'être évidente.
Bien que l'organisation simultanée des deux élections puisse contribuer à une meilleure rationalisation, sa mise en œuvre semble quasi impossible, car "la dissolution ne peut plus être réalisée par une mesure générale".
Pour ce faire, il faudrait installer trois urnes, chacune dédiée à un type d'élection : départementale, communale et législative. Cette procédure allongerait considérablement le temps de vote. Sans oublier la complexité liée à la confection des bulletins de vote et aux exigences de parrainage, qui sont autant de défis majeurs dans le cadre des dispositions actuelles de la loi électorale. Il est également important de noter que lors du dialogue politique, il avait été décidé d'introduire une nouveauté pour l'élection des maires par suffrage universel direct, ce qui rendrait ces élections encore plus complexes en cas de couplage.
En 2021, Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l’Ong 3D, exprimait ses réserves dans le quotidien EnQuête, déclarant : "On ne saura pas qui veut être député, qui veut être maire, surtout avec cette nouvelle donne de l'élection uninominale des maires. La nature des deux élections étant différente, tout comme leurs objectifs et enjeux, il sera difficile pour une pluralité de partis de conclure des alliances cohérentes au niveau national pour les listes de députés, tout en se battant au niveau local où les stratégies d’alliance diffèrent, compte tenu des réalités locales et vice versa".
En proposant le couplage des législatives et des territoriales, la société civile, majoritairement opposée à cette idée en 2021, ne tend-t-elle pas une perche au pouvoir qui pourrait en tirer profit grâce à sa popularité ?
Il est possible que le régime Pastef parvienne à redistribuer les cartes au niveau local, ce qui impliquerait la double dissolution de l’Assemblée, contrôlée par Benno, et des collectivités territoriales, dont plus de 500 sont dominées par le régime sortant, même si l'opposition, notamment Yewwi Askan Wi, règne encore sur certaines grandes villes.
Il est intéressant de rappeler qu'en 2001, Abdoulaye Wade, après avoir installé des délégations spéciales, avait réussi à s'emparer de presque toutes les collectivités lors des élections locales de 2002.
Avec Bes Bi