Des milliers de pèlerins sont arrivés, dimanche à Popenguine (ouest) à la marche. Parmi eux, Josephine Diatta, une mamie de 81 ans a marché de Toubab Dialao à la ville religieuse, soit 8,3 km pour chercher des solutions à ses soucis auprès de la Vierge Marie.
Quelque 16 mille pèlerins sont arrivés à Popenguine à pied prendre part à la 128e édition du pèlerinage marial prévu lundi. Ils ont marché du Cap des Biches (Dakar) et des villes de Thiès et de Mbour, comme chaque année, pour arriver à Popenguine.
Il est 16h 30mn lorsque la première vague de marcheurs arrive. Les sirènes des ambulances et les klaxons des voitures se mêlent à leurs cris de victoire, la victoire d’avoir bravé chaleur et soif pour rallier la ville sainte.
Visages fatigués, dégoulinant de sueur et poussiéreux, les habits sales, ils chantent à l’unisson et rendent “grâce à Dieu” d’être arrivés à destination. Foulards attachés autour de la tête ou des reins, les lunettes de soleil protégeant leur yeux, jeunes et moins jeunes arpentent les sentiers menant vers la foi.
Vêtus de t-shirts blancs et oranges pour certains, jaunes et bleus pour d’autres, la vague des jeunes randonneurs se succèdent au fur et à mesure. Chaque groupe anime à sa manière. Marchant à un rythme effréné, ils accélèrent le pas puis se mettent à courir. Soulevant derrière leur passage un immense nuage de poussière.
“On a quitté depuis 6h du matin Cap des Biches (l’un des trois points de départ). Je ne suis pas trop fatigué car, le temps était clément. En plus quand je marche, je montre ma foi en tant que jeune croyant”, a dit le jeune Norbert Sarr venu de la paroisse Saint Charles Borromée de Gorée.
Casquette mise à l’envers, chaussures usées témoins de kilomètres de marche sous un soleil peu clément, Norbert Sarr, une pancarte à l’effigie de Saint Charles à la main a dit sa fierté d’être à sa quatrième participation.
La marche a également été marquée par la présence massive des jeunes filles tout aussi braves et déterminées à montrer leur foi en la vierge Marie. Elles ont tenu le rythme jusqu’à l’arrivée.
Carline Tigane Cissé, l’une d’elles est partie de Thiès pour rallier Popenduine où, assise sur un tas de valises, récupère après un long trajet à pied.
“C’était difficile mais ça c’est bien passé”, a-t-elle dit timidement, avant d’ajouter avec plus d’assurance que ce rituel “marque” sa foi et est une façon de prier, de ressentir la liberté et la paix en elle.
Parmi cette foule de jeunes gens déchaînés qui marchent spontanément pour marquer leur foi, mamie Joséphine Diatta escortée par son petit-fils Marcel, tente à pas lents d’accéder au village des marcheurs.
S’arrêtant un moment pour reprendre son souffle, elle a confié être âgée de 81 ans. “J’ai marché de Toubab Dialao à ici et cela fait plus de 20 ans que j’effectue ce rituel. Je me suis reposée pendant un certain temps puis j’ai repris de Sindia à Popenguine parce que je ne pouvais plus suivre le rythme des enfants”, a-t-elle dit.
Tenant à peine sur ses deux jambes, elle a avoué tirer une “grande satisfaction” à effectuer cette marche. Encouragée par son petit-fils qui l’accompagne depuis plusieurs années, mamie Joséphine s’appuie sur lui pour respirer avant de continuer son chemin.
“Je viens voir la vierge, lui exposer tous mes problèmes afin qu’elle les règle. C’est une maman’’, a-t-elle dit sans perdre son humour malgré la fatigue qui se lit sur son visage ridé où viennent se coller quelques mèches de ses cheveux blancs.
Loin d’être découragée par ces kilomètres de marche qui ont alourdi ses pieds, elle a promis de revenir l’année prochaine si elle est “toujours de ce monde”.
Aps