"Violence basée sur le genre et viol, les pionnières de la police tirent la sonnette d’alarme. Une femme était violée toutes les 10 minutes au Brésil en 2021 ; toutes les 7 minutes en France et on ne sait pas à quelle fréquence dans les pays en conflit. N’étant ni au Brésil ni en France, encore moins dans un pays en conflit, la recrudescence des viols au Sénégal prend des proportions plus qu’inquiétantes. Que se passe-t-il pour que des gaillards franchissent le Rubicon si allègrement, tandis que d’autres récidivent encore et encore… La dernière en date choque plus encore, du fait que la victime appartient aux forces de défense et de sécurité. Oui, toutes les femmes sont d’égale dignité, mais celle qui a pour mission de défendre les biens et les personnes, afin que les citoyens puissent vaquer tranquillement à leurs besoins, celle qui a trimé à la ‘Tanière’ de l’Ecole de police pour mériter de porter l’uniforme qui symbolise cette mission régalienne ; celle qui a fait le choix d’être au service de la Nation pour servir et protéger ; celle-là qui, revenant d’un service commandé, se fait embarquer par trois quidams à bord d’un véhicule de ‘transport en commun’ et qui, à la fin, se fait violer par ces derniers… a déclenché un cri du cœur de toutes les femmes, encore une fois mères, sœurs, collègues, ainsi que des hommes au vrai sens du terme.
Que devons-nous faire, après avoir crié, marché à travers toutes les régions, fait voter une loi criminalisant le viol ? Comment mieux agir sur les violences faites aux femmes et aux filles ?
Aux populations
Plus particulièrement aux femmes et aux jeunes victimes d’abus sexuels : dénoncer ces actes pour aider à arrêter ces monstres, comme l’a si bien fait notre benjamine, malgré les pesanteurs du regard de la société !
Aux organisations de la société civile
Elles doivent s’inscrire dans des dynamiques de mutualisation des stratégies et unifier aussi les cadres d’intervention que sont le combat de la sensibilisation et de la prévention des violences faites aux femmes et aux filles.
Aux journalistes
En plus d’informer juste et vrai, comme certains le font si bien, protéger plus encore l’identité des victimes, compte tenu des graves conséquences qui peuvent en découler et pour ne pas franchir le Rubicon de la protection des données personnelles.
Aux autorités des Fds
Protéger davantage, aussi bien les hommes que les femmes de terrain, de plus en plus victimes de séquestration et/ou de viol pour les femmes. Utiliser les véhicules de service pour transporter les éléments aux heures très tardives ou très matinales où les dépravés guettent leur proie.
Aux forces de défense et de sécurité
Eviter de vous isoler à certaines heures, aussi bien en opération qu’aussitôt après le service.
Aux autorités chargées des peines et des grâces
Une double vérification des listes soumises par la police et la gendarmerie, afin de trier les préposés à la grâce présidentielle, pourrait éviter de mettre en liberté des récidivistes, dépravés sexuels qui recommencent tant qu’ils ne peuvent pas gérer leurs pulsions, plus fortes qu’eux. Leur salut réside dans la protection de leur propre personne, en les laissant en prison purger entièrement leurs peines, qui si elles sont adaptées, les aideraient à ne pas accéder au palier supérieur. Ce palier n’étant rien d’autre que de faire disparaitre les preuves en éliminant tout simplement les victimes, pour ne pas risquer d’être de nouveau en prison."
Association des pionnières de la Police sénégalaise