Face à la recrudescence du choléra et son ampleur sans précédent, des agences des Nations Unies ont réitéré vendredi, leur appel urgent à agir ensemble pour faire face à une maladie qui pourrait menacer la santé de plus d’un milliard de personnes dans 43 pays dans le monde.
Après des années de déclin constant, le choléra a fait un retour dévastateur. Une combinaison « mortelle » du changement climatique, de sous-investissement dans les services d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH) et, dans certains cas, de conflits armés, a mis plus de 1,1 milliard de personnes en danger, les enfants de moins de cinq ans étant particulièrement vulnérables.
Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), davantage de pays se déclarent, y compris des pays qui n’ont pas l’habitude de faire face au choléra.
Depuis le début de l’année, 24 pays ont signalé des flambées de choléra, contre 15 à la mi-mai de l’année dernière. Des pays qui ne sont pas habituellement touchés par le choléra sont frappés, et les taux de mortalité dépassent de loin le taux habituel de 1 sur 100.
« Malgré les progrès réalisés dans la lutte contre le choléra au cours des dernières décennies, nous risquons de revenir en arrière », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Henry Gray, responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la lutte mondiale contre le choléra.
Le changement climatique exacerbe la maladie
Selon l’agence sanitaire mondiale de l’ONU, cette situation est due à la pauvreté, aux conflits, au changement climatique et aux déplacements qui en résultent.
Ces déplacements éloignent les populations de sources plus sûres de nourriture et d’eau, ainsi que d’une assistance médicale.
Le dernier décompte établi à la mi-mai montre qu’en Afrique du Sud-Est, un nombre croissant de cas de choléra a été signalé au Malawi, au Mozambique, en Afrique du Sud, en Tanzanie, en Zambie et au Zimbabwe.
Dans la Corne de l’Afrique, la situation épidémiologique en Éthiopie, au Kenya et en Somalie reste de plus en plus préoccupante, avec un nombre croissant de cas signalés et une propagation à de nouvelles zones. L’épidémie est particulièrement concentrée dans le triangle de Mandera, où les frontières des trois pays se rejoignent et où les mouvements de population entraînent une transmission transfrontalière.
Au total, l’OMS considère que 11 pays (Burundi, Cameroun, République démocratique du Congo, Éthiopie, Kenya, Malawi, Mozambique, Somalie, Syrie, Zambie, Zimbabwe) sont en phase de crise aiguë, tandis que 13 autres dont l’Ukraine, Haïti ou l’Afghanistan connaissent des flambées actives.
« Cette liste est dynamique et est susceptible d’évoluer dans le temps », a toutefois précisé M. Gray.
Alors que la situation épidémiologique inquiète les humanitaires, les ressources disponibles pour la prévention et la lutte contre le choléra sont très dispersées.
Selon l’OMS, les investissements dans les stratégies à long terme, sont insuffisants, en particulier en ce qui concerne l’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Or cette insuffisance des fonds pour une réponse immédiate, ce qui conduira à une plus grande perte de vies.
Dans ces conditions, les Nations Unies lancent donc un plan stratégique de préparation, de réponse et d’intervention, couvrant plus de 40 pays en situation de crise aiguë, avec des épidémies actives ou à haut risque de choléra.
L’OMS demande 160 millions de dollars pour les 12 prochains mois.
De son côté, le chef de l’unité d’urgence de santé publique de l’UNICEF, Jerome Pfaffmann Zambruni, a fait remarquer qu’en novembre dernier, le Fonds avait demandé 150 millions de dollars pour la lutte contre le choléra, un chiffre aujourd’hui éclipsé par l’aggravation de la situation.
« Nous savons exactement comment l’arrêter, mais nous avons besoin de plus de soutien et de moins d’inertie de la part de la communauté internationale, car si nous n’agissons pas maintenant, la situation va s’aggraver », a fait valoir M. Zambruni.
L’autre défi pour les pays touchés est dû à une offre mondiale de vaccins oraux jugée « insuffisante par rapport à la demande ». Ce qui réduit la capacité à répondre aux épidémies et suspend toutes les campagnes de prévention vaccinale dans les points chauds du choléra identifiés.
Plus de 18 millions de doses du vaccin oral contre le choléra ont été demandées cette année, mais seules 8 millions ont été mises à disposition, ce qui a entraîné l’arrêt des campagnes de prévention.
« Au lieu des deux doses complètes, les bénéficiaires n’en reçoivent qu’une seule pour essayer de faire passer le message » a détaillé M. Gray.
A noter que le choléra se contracte à partir d’une bactérie généralement transmise par de l’eau ou des aliments contaminés. Il provoque des diarrhées et des vomissements et peut être particulièrement dangereux pour les jeunes enfants.
https://news.un.org/fr
Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), davantage de pays se déclarent, y compris des pays qui n’ont pas l’habitude de faire face au choléra.
Depuis le début de l’année, 24 pays ont signalé des flambées de choléra, contre 15 à la mi-mai de l’année dernière. Des pays qui ne sont pas habituellement touchés par le choléra sont frappés, et les taux de mortalité dépassent de loin le taux habituel de 1 sur 100.
« Malgré les progrès réalisés dans la lutte contre le choléra au cours des dernières décennies, nous risquons de revenir en arrière », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Henry Gray, responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la lutte mondiale contre le choléra.
Le changement climatique exacerbe la maladie
Selon l’agence sanitaire mondiale de l’ONU, cette situation est due à la pauvreté, aux conflits, au changement climatique et aux déplacements qui en résultent.
Ces déplacements éloignent les populations de sources plus sûres de nourriture et d’eau, ainsi que d’une assistance médicale.
Le dernier décompte établi à la mi-mai montre qu’en Afrique du Sud-Est, un nombre croissant de cas de choléra a été signalé au Malawi, au Mozambique, en Afrique du Sud, en Tanzanie, en Zambie et au Zimbabwe.
Dans la Corne de l’Afrique, la situation épidémiologique en Éthiopie, au Kenya et en Somalie reste de plus en plus préoccupante, avec un nombre croissant de cas signalés et une propagation à de nouvelles zones. L’épidémie est particulièrement concentrée dans le triangle de Mandera, où les frontières des trois pays se rejoignent et où les mouvements de population entraînent une transmission transfrontalière.
Au total, l’OMS considère que 11 pays (Burundi, Cameroun, République démocratique du Congo, Éthiopie, Kenya, Malawi, Mozambique, Somalie, Syrie, Zambie, Zimbabwe) sont en phase de crise aiguë, tandis que 13 autres dont l’Ukraine, Haïti ou l’Afghanistan connaissent des flambées actives.
« Cette liste est dynamique et est susceptible d’évoluer dans le temps », a toutefois précisé M. Gray.
Nécessité d’une action et d’un investissement rapides
Alors que la situation épidémiologique inquiète les humanitaires, les ressources disponibles pour la prévention et la lutte contre le choléra sont très dispersées.
Selon l’OMS, les investissements dans les stratégies à long terme, sont insuffisants, en particulier en ce qui concerne l’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Or cette insuffisance des fonds pour une réponse immédiate, ce qui conduira à une plus grande perte de vies.
Dans ces conditions, les Nations Unies lancent donc un plan stratégique de préparation, de réponse et d’intervention, couvrant plus de 40 pays en situation de crise aiguë, avec des épidémies actives ou à haut risque de choléra.
L’OMS demande 160 millions de dollars pour les 12 prochains mois.
De son côté, le chef de l’unité d’urgence de santé publique de l’UNICEF, Jerome Pfaffmann Zambruni, a fait remarquer qu’en novembre dernier, le Fonds avait demandé 150 millions de dollars pour la lutte contre le choléra, un chiffre aujourd’hui éclipsé par l’aggravation de la situation.
Une pénurie de vaccins oraux
« Nous savons exactement comment l’arrêter, mais nous avons besoin de plus de soutien et de moins d’inertie de la part de la communauté internationale, car si nous n’agissons pas maintenant, la situation va s’aggraver », a fait valoir M. Zambruni.
L’autre défi pour les pays touchés est dû à une offre mondiale de vaccins oraux jugée « insuffisante par rapport à la demande ». Ce qui réduit la capacité à répondre aux épidémies et suspend toutes les campagnes de prévention vaccinale dans les points chauds du choléra identifiés.
Plus de 18 millions de doses du vaccin oral contre le choléra ont été demandées cette année, mais seules 8 millions ont été mises à disposition, ce qui a entraîné l’arrêt des campagnes de prévention.
« Au lieu des deux doses complètes, les bénéficiaires n’en reçoivent qu’une seule pour essayer de faire passer le message » a détaillé M. Gray.
A noter que le choléra se contracte à partir d’une bactérie généralement transmise par de l’eau ou des aliments contaminés. Il provoque des diarrhées et des vomissements et peut être particulièrement dangereux pour les jeunes enfants.
https://news.un.org/fr