Plainte contre l’ex-président Ould Taya : Au Sénégal, le collectif des veuves de Mauritanie veut relancer le dossier


Rédigé le Mercredi 10 Mai 2023 à 11:50 | Lu 421 fois | 0 commentaire(s)



Au Sénégal, à Dakar, le collectif des veuves de Mauritanie, appuyées par la Raddho (Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme), veulent relancer leur combat pour la vérité et la justice concernant des crimes qui auraient été commis contre la population noire mauritanienne entre 1986 et 1991. Une plainte avait déjà été déposée auprès de la Cour pénale internationale (PCI) contre le président mauritanien de l’époque, Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya, mais elle est restée sans suite.


Canne à la main, Maïmouna Alpha Sy a encore les larmes aux yeux quand elle parle de son mari, tué à Nouadhibou. Secrétaire générale du collectif des veuves de Mauritanie, elle demande vérité et justice :

«On n’a pas pu déposer une plainte au niveau de la Mauritanie parce que les tortionnaires, les responsables de ces crimes ont voté une loi d’amnistie en 1993 pour s’amnistier eux-mêmes, c’est-à-dire pour se pardonner, pour couvrir les tortionnaires. Nous avons été obligés de nous référer à l’extérieur», explique-t-elle.

Une plainte pour crimes «contre des noirs mauritaniens» a été déposée devant la Cour pénale internationale en 2019 mais cette dernière a répondu qu’elle ne pouvait pas se saisir du dossier car la Mauritanie n’avait pas signé les statuts de Rome.


Pour Sadikh Niasse, secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), l’enjeu est donc de trouver des solutions afin que cette plainte aboutisse.

«Le Conseil de sécurité seul peut saisir la PCI pour que celle-ci rouvre ce dossier. Cela permet d’avoir une piste de solution mais il faut rendre justice pour que les veuves puissent faire leur deuil et pour qu’il y ait une réconciliation nationale en Mauritanie», tient-il à souligner. Même si le combat est long, le militant des droits humains garde espoir. Il rappelle que les victimes de l’ancien président tchadien, Hissène Habré, ont mis plus de trente ans pour que justice soit rendue.
Bès Bi


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