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Pirogue de migrants chaviré : « J’ai cru que c'était la fin, que j’allais mourir noyé, là, loin de ma famille », raconte le rescapé Mamady Dianfo


Rédigé le Samedi 2 Mars 2024 à 12:15 | Lu 72 fois | 0 commentaire(s)



Mamady Dianfo est un jeune d’une trentaine d'années, originaire de la région de Kolda, qui mesure aujourd’hui la chance qu’il a eue d’échapper à la mort. Il raconte leur périple et les raisons du chavirement de leur pirogue d’infortune. Un récit glaçant…


“Nous étions plus de trois cents personnes à bord de la pirogue, tous des migrants clandestins en quête d'une vie meilleure. Dans l’embarcation, il y avait des femmes et des enfants. Il y avait également plusieurs nationalités issues de la sous-région. Nous avions pris tous les risques pour fuir la misère de nos pays d'origine et tenter notre chance en Europe. Mais le destin en a décidé autrement.

Nous sommes partis de la mer de Joal, depuis le mercredi 21 février dernier, pour nous rendre en Espagne. Lorsque nous sommes arrivés dans les eaux marocaines, nous nous sommes perdus. Ainsi, nous avons erré pendant plusieurs jours dans la mer, avant que le capitaine de la pirogue ne se résigne à prendre le chemin du retour.

Au cours du voyage, nous avons connu quelques problèmes de cohabitation entre personnes venues de divers horizons, mais aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée dans la pirogue. Malheureusement, au retour, le capitaine de l'embarcation a voulu accoster à Saint-Louis, parce que la tension était vive et la fatigue se lisait sur tous les visages.

Mais à une certaine distance de la côte, des passagers ont commencé à se jeter à l'eau et subitement, tout le monde a voulu se sauver. Nous avons senti la pirogue chavirer sous nos pieds. Le chaos s'est installé.

Certains se sont accrochés à l’embarcation pour ne pas sombrer. Je me souviens des cris de détresse de mes compagnons d'infortune. J'ai cru que c'était la fin, que j'allais mourir noyé là, loin de ma famille, loin de tous ceux que je connaissais. Heureusement, des secours sont arrivés à temps.

Des sapeurs-pompiers nous ont repêchés épuisés, mais en vie. Ils nous ont conduits à l'hôpital régional de Saint-Louis, où nous avons reçu des soins d'urgence. Certains d'entre nous étaient blessés, d'autres étaient en état de choc.

Aujourd'hui, nous sommes reconnaissants d'être en vie. Nous sommes conscients de la chance que nous avons eue, ce jour-là. Mais notre combat ne s'arrête pas là. Nous devons désormais reconstruire nos vies. Nous espérons que notre histoire servira d'avertissement à tous ceux qui tentent de traverser les eaux dangereuses de l'océan en quête d'une vie meilleure. Le prix à payer est souvent bien trop élevé”


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