Après plusieurs semaines dans le flou, les Sénégalais ont finalement quelques réponses sur la sortie de BP du bloc Cayar Offshore Profond (COP), dans lequel se trouve le champ Yaakaar Teranga. Dans un communiqué rendu public avant-hier, Petrosen Holding, qui est la compagnie nationale, informe : “…Les divergences de vues entre l’opérateur historique BP (60 %) et les autres membres de l’association non-opérateurs (Petrosen 10 % et Kosmos 30 %) ont pu être solutionnées avec la renonciation totale, par BP, à tous ses droits et obligations sur le bloc COP, conformément aux dispositions juridiques en vigueur.
Cette renonciation s’accompagne d’un transfert du rôle d’opérateur à Kosmos et du transfert de ses intérêts (60 %) aux deux entités restant dans l’association (Petrosen et Kosmos) au prorata de leurs participations respectives, soit 15 % pour Petrosen et 45 % pour Kosmos”.
D’après la version gouvernementale, à l’entrée en phase d’exploitation, "Petrosen pourra faire passer sa participation de 10 à 35 % ; ce qui en ferait l’actionnaire majoritaire...".
Aussi, est-il prévu l’entrée dans l’association d’un nouveau partenaire "par cession croisée de 32 % des parts de Kosmos et 1 % des parts de Petrosen, de sorte à obtenir une association composée, à terme, de Petrosen 34 %, Kosmos 33 % et nouveau partenaire 33 %. Faisant ainsi de Petrosen, le partenaire majoritaire de la future association”, précise le communiqué, non sans laisser croire que tout cela se fait “sans contrepartie”, en conformité avec la non-participation de la société nationale aux risques liés à la phase “d’exploration”.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce communiqué du représentant du gouvernement, soulève pas mal de questionnements, pour ne pas dire de zones d’ombre.
D’abord, certains observateurs se demandent si au stade actuel des choses, on peut parler d’exploration en ce qui concerne le projet Yaakaar Teranga ? Mais il s’agit là d’un grief de pure forme.
La question fondamentale qui se pose, c’est qu’est-ce que le gouvernement du Sénégal entend par “renonciation totale” de la part de BP ? Quels ont été les termes de cette renonciation, si renonciation il y a ? Cette renonciation aux 60 % qu’elle détenait dans un projet aussi prometteur, est-elle gratuite ? Comment le portefeuille de Petrosen peut passer de 10 à 35 % sans contrepartie ?
Autant de questions sur lesquelles le gouvernement et les différents protagonistes, vont devoir s’expliquer les prochains jours.
Alors que la compagnie nationale semble très enthousiaste, Kosmos, elle, est on ne peut plus circonspecte. Dans un communiqué posté quelques heures auparavant sur son portail, il est indiqué : “Kosmos Énergie a annoncé aujourd'hui (le 6 novembre 2023), avoir augmenté sa participation directe à 90 % et pris en charge l'exploitation, sous réserve des approbations gouvernementales habituelles, des découvertes de gaz offshore de Yaakaar Teranga à l'échelle mondiale. L'augmentation de la participation directe fait suite à la sortie de BP du champ”.
Dans le même article, le PDG de la multinationale américaine se félicite : “L'augmentation de notre participation directe et la prise en charge de l'exploitation de Yaakaar Teranga, constituent une opportunité majeure de création de valeur pour Kosmos. Yaakaar Teranga est l'un des joyaux du secteur énergétique en pleine croissance du Sénégal et ce partenariat aligné permet à Kosmos et à Petrosen, d'accélérer le développement d'un projet gazier compétitif, en soutenant l'objectif du Sénégal de fournir un accès universel et fiable à une énergie à faible coût”.
Ainsi, dans la communication de la compagnie américaine, il n’a nulle part été évoqué que la compagnie nationale Petrosen va devenir majoritaire au lancement de l’exploitation avec 34 %, encore moins de reconnaitre que cela va se faire sans contrepartie.
Pour le Directeur général de la société nationale, “Kosmos a apporté une nouvelle approche au développement de Yaakaar Teranga, ainsi qu'une nouvelle réflexion sur la manière dont Petrosen peut participer en tant que partenaire égal”. M. Ly est aussi revenu sur l’importance de Yaakaar Teranga, qui est un projet stratégique et un atout clé pour les initiatives gouvernementales “Gas-To-Power” et “Gas-To-Industry”
Pour rappel, les découvertes Yaakaar et Teranga ont été faites respectivement, en 2015 et en 2016, avec des ressources en gaz récupérables de plus de 20 TCF (environ 560 milliards de mètres cubes). BP est venue plus tard, en 2017, en rachetant les actions de Franck Timis. A-t-elle renoncé à tout, sans un kopeck ? Les sachants ont effectivement du mal à y croire.
Enquête
Cette renonciation s’accompagne d’un transfert du rôle d’opérateur à Kosmos et du transfert de ses intérêts (60 %) aux deux entités restant dans l’association (Petrosen et Kosmos) au prorata de leurs participations respectives, soit 15 % pour Petrosen et 45 % pour Kosmos”.
D’après la version gouvernementale, à l’entrée en phase d’exploitation, "Petrosen pourra faire passer sa participation de 10 à 35 % ; ce qui en ferait l’actionnaire majoritaire...".
Aussi, est-il prévu l’entrée dans l’association d’un nouveau partenaire "par cession croisée de 32 % des parts de Kosmos et 1 % des parts de Petrosen, de sorte à obtenir une association composée, à terme, de Petrosen 34 %, Kosmos 33 % et nouveau partenaire 33 %. Faisant ainsi de Petrosen, le partenaire majoritaire de la future association”, précise le communiqué, non sans laisser croire que tout cela se fait “sans contrepartie”, en conformité avec la non-participation de la société nationale aux risques liés à la phase “d’exploration”.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce communiqué du représentant du gouvernement, soulève pas mal de questionnements, pour ne pas dire de zones d’ombre.
D’abord, certains observateurs se demandent si au stade actuel des choses, on peut parler d’exploration en ce qui concerne le projet Yaakaar Teranga ? Mais il s’agit là d’un grief de pure forme.
La question fondamentale qui se pose, c’est qu’est-ce que le gouvernement du Sénégal entend par “renonciation totale” de la part de BP ? Quels ont été les termes de cette renonciation, si renonciation il y a ? Cette renonciation aux 60 % qu’elle détenait dans un projet aussi prometteur, est-elle gratuite ? Comment le portefeuille de Petrosen peut passer de 10 à 35 % sans contrepartie ?
Autant de questions sur lesquelles le gouvernement et les différents protagonistes, vont devoir s’expliquer les prochains jours.
Alors que la compagnie nationale semble très enthousiaste, Kosmos, elle, est on ne peut plus circonspecte. Dans un communiqué posté quelques heures auparavant sur son portail, il est indiqué : “Kosmos Énergie a annoncé aujourd'hui (le 6 novembre 2023), avoir augmenté sa participation directe à 90 % et pris en charge l'exploitation, sous réserve des approbations gouvernementales habituelles, des découvertes de gaz offshore de Yaakaar Teranga à l'échelle mondiale. L'augmentation de la participation directe fait suite à la sortie de BP du champ”.
Dans le même article, le PDG de la multinationale américaine se félicite : “L'augmentation de notre participation directe et la prise en charge de l'exploitation de Yaakaar Teranga, constituent une opportunité majeure de création de valeur pour Kosmos. Yaakaar Teranga est l'un des joyaux du secteur énergétique en pleine croissance du Sénégal et ce partenariat aligné permet à Kosmos et à Petrosen, d'accélérer le développement d'un projet gazier compétitif, en soutenant l'objectif du Sénégal de fournir un accès universel et fiable à une énergie à faible coût”.
Ainsi, dans la communication de la compagnie américaine, il n’a nulle part été évoqué que la compagnie nationale Petrosen va devenir majoritaire au lancement de l’exploitation avec 34 %, encore moins de reconnaitre que cela va se faire sans contrepartie.
Pour le Directeur général de la société nationale, “Kosmos a apporté une nouvelle approche au développement de Yaakaar Teranga, ainsi qu'une nouvelle réflexion sur la manière dont Petrosen peut participer en tant que partenaire égal”. M. Ly est aussi revenu sur l’importance de Yaakaar Teranga, qui est un projet stratégique et un atout clé pour les initiatives gouvernementales “Gas-To-Power” et “Gas-To-Industry”
Pour rappel, les découvertes Yaakaar et Teranga ont été faites respectivement, en 2015 et en 2016, avec des ressources en gaz récupérables de plus de 20 TCF (environ 560 milliards de mètres cubes). BP est venue plus tard, en 2017, en rachetant les actions de Franck Timis. A-t-elle renoncé à tout, sans un kopeck ? Les sachants ont effectivement du mal à y croire.
Enquête