Si Clélie Mathias a écrit un ouvrage intitulé On n’est jamais mort en politique, Ousmane Sonko devra attendre l’issue de ses deux procès pour savoir si l’assertion de la journaliste française est une vérité jusqu’au Sénégal. À moins de 10 mois de l’élection présidentielle (février 2024), le leader de Pastef est appelé le 16 mai prochain à la barre de la Chambre criminelle pour un procès contre Adji Sarr qui l’accuse de « viol et de menaces de mort ».
L’opposant de 48 ans, inculpé et placé sous contrôle judiciaire depuis le 8 mars 2021, va donc faire face à l’ex masseuse devant le Tribunal de Dakar. Ndèye Khady Ndiaye, propriétaire du salon Sweet Beauté où les faits se seraient déroulés, sera également jugée pour « complicité de viol et incitation à la débauche ».
Ce mois de mai risque d’être décisif pour le leader de Pastef. Déjà , son procès en appel contre Mame Mbaye Niang est fixé le 8 mai et l’audience face à Adji Sarr vient s’y ajouter alors que Ousmane Sonko a entamé la relance de sa campagne intitulée Némékou tour en direction du scrutin du 25 février 2024. Selon le verdict de l’un des deux procès, le maire de Ziguinchor court le risque de perdre son inéligibilité au moment où il accuse le pouvoir de vouloir l’empêcher de se présenter à élection présidentielle de 2024.
Dans un contexte de veille de dialogue convoqué par le chef de l’Etat, les déboires judiciaires du principal opposant à Macky Sall pourraient certainement figurer dans le menu des concertations qui devraient se tenir le… 28 mai, journée nationale du dialogue. Porteur d’un discours souverainiste, panafricaniste et social, Ousmane Sonko attaque les élites et la corruption d’Etat. Très populaire auprès de la jeunesse notamment urbaine, son arrestation le 3 mars 2021 au démarrage de ce dossier de viol, avait provoqué une série d’émeutes au Sénégal avec un bilan triste : 14 morts.
Depuis, chaque fois que Sonko est convoqué par la justice, le pays est sous tension et les artères qui mènent à sa résidence à la Cité Keur Gorgui sont bloquées. Economiquement, le pays perd beaucoup à cause de la fermeture des banques, l’arrêt des bus de transport Dakar Dem Dikk, des motos Jakarta et les grandes surfaces notamment celles de Auchan sous haute sur- veillance.
Babacar GUEYE DIOP