Condamnés pour meurtre à 20 ans de travaux forcés en première instance, les accusés Mor Faye, Bara Faye, Ousmane Dramé, Ousmane Badji et Modou Khoulé comparaissaient, hier, vendredi, devant le juge d’appel de la Chambre criminelle de Dakar. Ce, après avoir interjeté appel pour contester le premier jugement qui a été rendu à leur encontre. Heureusement pour eux, le juge de la Chambre criminelle d’appel a atténué leurs souffrances en leur infligeant une peine moins sévère de 8 ans de travaux forcés, ce, après la disqualification des faits de meurtre en coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner. En détention depuis 2010 (9 ans), ils sont maintenant libres comme l’air. Sur les faits qui leur étaient reprochés, ils sont accusés d’avoir lynché à mort un voleur qui s’était introduit, nuitamment, dans la maison de leur marabout. Hier, face au juge, Mor Faye est revenu sur le récit du crime. Selon lui, ce jour-là, ils étaient en train de surveiller la maison en chantier de leur marabout. C’est aux environs de 3h du matin qu’ils ont entendu des bruits et se sont réveillés pour s’enquérir de la situation. C’est ainsi qu’ils ont vu un gars qui essayait de s’enfuir. Ils l’ont poursuivi avant de l’interpeller. C’est sur ces entrefaites qu’ils l’ont soumis à un interrogatoire pour connaître ces intentions. Au cours de l’entretien, le suspect a brandi un couteau qu’il a voulu asséner à Ousmane Badji. C’est suite à cela que Bara Faye lui a donné un coup de bâton pour parer à l’attaque. Mor Faye d’indiquer qu’ils ont ligoté la victime avant d’aller effectuer la prière de l’aube. Et c’est à leur retour de la mosquée qu’ils ont appris qu’elle était décédée. Pour sa part, Bara Faye a confirmé avoir donné un coup de bâton à la victime qui voulait poignarder l’un de ses coreligionnaires. Pour ce qui est de Ousmane Badji et Modou Khoulé, ils se sont emmurés dans un silence total, lorsqu’ils ont été interrogés par le juge. Malgré leur version des faits, le Procureur général a requis la confirmation de la peine du premier juge. De l’avis de l’Avocat général, les accusés avaient le dessein de tuer le voleur. Parce que, souligne-t-il, ils ont attrapé le voleur puis l’ont déshabillé, lui ont versé de l’eau chaude avant de le lyncher. Pour la défense des accusés, les avocats ont plaidé une application bienveillante de la loi. Ce que le juge a fait en les condamnant à 8 ans de travaux forcés.
Fatou D. DIONE
Fatou D. DIONE