Jamais vendredi n’a été, sûrement, aussi crucial pour le président de l’ex-Pastef, Ousmane Sonko. Son destin de candidat ou non à la prochaine présidentielle, se joue aujourd’hui. La Cour suprême va, en effet, statuer sur le recours de l’Agent judiciaire de l’Etat, à la suite de la décision du juge du Tribunal d’Instance de Ziguinchor. L’Aje Moussa Yoro Diallo a, comme on le sait, attaqué l’ordonnance du juge Sabassy Faye, enjoignant au préfet de Ziguinchor de réintégrer Ousmane Sonko sur les listes électorales.
Le maire de Ziguinchor avait été radié des listes électorales, après sa condamnation par contumace dans l’affaire de viol l’ayant opposé à Adji Sarr. Arrêté depuis plus de deux mois, les avocats de l’édile de Ziguinchor avaient attaqué la radiation d’Ousmane Sonko des listes électorales, estimant que son arrestation ruinait la condamnation par contumace. Le juge de Ziguinchor leur donne raison, le 12 septembre dernier.
D'après le journal "Point Actu", ce vendredi, la Cour suprême va donc dire si le juge Sabassy Faye s’est conformé à la loi. Cette juridiction va notamment trancher sur la forclusion des avocats d’Ousmane Sonko. Ce délibéré de la Cour suprême est d’autant plus décisif qu’il ouvrira ou non la porte de la Direction générale des élections au mandataire d’Ousmane Sonko, venu plusieurs fois chercher les fiches de parrainage de son candidat. Ce même vendredi, la Cour de Justice de la CEDEAO dira si Ousmane Sonko doit être rétabli dans les listes électorales et la dissolution de son parti, rapportée.
Après les plaidoiries des avocats à l’audience du 6 novembre dernier, le juge Gberibè Ouattara a annoncé la volonté de la « Cour, de faire un effort pour travailler et mettre en délibéré au 17 novembre 2023 ». Si la décision du juge de la CEDEAO est favorable à Ousmane Sonko, elle n’aura, sans doute, qu’un effet symbolique. La ministre de la Justice, Me Aïssata Tall Sall a déjà annoncé que l’Etat du Sénégal n’est pas obligé d’appliquer la décision de la Cour de Justice de la CEDEAO. Dans l’attente de ces deux délibérés, une autre affaire vient s’ajouter au contentieux pré-électoral opposant l’Etat à des partis politiques et des membres de la société civile.
Une trentaine de personnalités de la société civile, de mandataires de candidats à la présidentielle et de candidats, ont saisi la Cour suprême, aux fins d’annulation du décret nommant la nouvelle CENA. Ces batailles engagées devant la Cour suprême et la Cour de Justice de la CEDEAO, cachent mal la mobilisation dans la rue. Les leaders de Yewwi Askan Wi, alliés aux membres de LACOS (leaders alliés du candidat Ousmane Sonko) ont réaffirmé, hier, au cours d’une conférence de presse tenue au siège du PRP, leur volonté d’envahir la rue, ce vendredi, dans les 46 départements du pays.
Cette mobilisation, indiquent les leaders politiques, est destinée à exprimer leur soutien au maire de Ziguinchor. Un jour qu’ils considèrent, d’avance, comme « historique et symbolique ». Même si, jusque-là, l’autorité administrative n’a pas encore répondu à la demande manifestation introduite par les leaders de YAW, à Dakar, depuis lundi. Même si le préfet de Dakar a formellement interdit, ce vendredi, la circulation des motocyclettes, dans le département de Dakar, de 6 heures à minuit.
A Ziguinchor, en revanche, une veillée nocturne des partisans d'Ousmane Sonko pour sa libération et sa participation, a eu lieu au terrain Jatiir de Lyndiane, à Ziguinchor. Une autre grosse pointure de la société civile, a élevé le ton à la veille de l’audience de la Cour suprême et de la Cour de Justice de la CEDEAO. Le Collectif des cadres Casamançais a appelé, dans une déclaration signée par son président Pierre Goudiaby Atépa et rendue publique hier, « la mise en liberté immédiate d’Ousmane Sonko et des autres détenus, pour apaiser le climat social ». Et d’ajouter qu’« Ousmane Sonko est certes un adversaire, mais il reste et demeure votre frère et non votre ennemi ».
D’ailleurs, dans cette ambiance quasi électrique, Ousmane Sonko s’est adressé « au vaillant et digne peuple sénégalais », dans une missive transmise par El Malick Ndiaye, chargé de communication de l’ex Pastef. « Du fond de ma cellule, je continue à réclamer ma libération, car cette arrestation n'est, en fait, qu'une prise d'otage politique, pour empêcher ma candidature à la présidentielle de février 2024 et pour freiner l’élan d’adhésion et de prise de conscience des Sénégalais, dont les symboliques sont les foules immenses que nous drainons partout et qui sont insupportables pour ce régime en chute libre », écrit Ousmane Sonko.
Projetant le regard sur la Cour suprême, le président de l’ex-Pastef avance : « Mes chers compatriotes, ce qui se joue cette semaine et particulièrement demain (Ndrl : aujourd’hui), ce n'est pas l'avenir d'Ousmane Sonko, c'est notre avenir, notre volonté en tant que Panafricains, en tant que Sénégalais de se réapproprier notre pays. C'est notre destinée en tant que nation qui se joue, mais surtout, notre souveraineté ».
Puis, il ajoute en appeler « tous les Sénégalais, épris de justice, à s’organiser sur toute l'étendue du territoire national, pour exercer leur droit constitutionnel à la résistance et refuser le diktat d'une minorité ».
Le climat politique, comme on le voit suffisamment tendu, ne laisse pas indifférent les jeunes leaders de la 17e promotion du Programme Leadership Politique de la Fondation Friedrich Ebert, issus de toutes les forces vives de la nation (partis politiques, société civile, syndicats, indépendants) et ayant pour parrain, Alioune Tine. Dans une déclaration dont « Le Point Actu » a reçu copie, ces jeunes manifestent leur « volonté commune de pacification de l’espace public » et proposent, en urgence, la mise en œuvre, entre autres, « de larges concertations nationales inclusives, en vue d’apaiser le climat politique et social, de mécanismes de régulation politiques, institutionnels et sociaux et la mobilisation de tous les acteurs politiques et sociaux, pour leur demander de faire preuve de tolérance, de dépassement et d’engagement, afin de mettre la nation au-dessus des intérêts individuels et partisans ».
Ces jeunes leaders lancent un appel pour des « solutions plus appropriées, pour répondre au profond désespoir des jeunes et la création de meilleures conditions d’organisation d’une élection présidentielle libre, inclusive et transparente en février 2024, gage de stabilité et de paix ».
Le camp présidentiel n’est pas resté sourd face à cette ambiance politique chargée. Dans un communiqué remis à la presse, Benno Bokk Yakaar, s’en prend au groupe des 84 personnalités, dont le Pr. Mamadou Diouf, Alioune Tine, l'ancien PM Mamadou Lamine Loum, des hommes d'affaires comme Bara Tall et Cheikh Tidiane Mbaye, qui a signé un texte pour se « révolter contre les attaques à l'Etat de droit » au Sénégal. « Tout donne à penser que le groupe de la centaine de Sénégalais participe du même combat pour manipuler, influencer la justice et porter atteinte au principe sacro-saint de son indépendance », accuse BBY.
« Le Secrétariat Exécutif Permanent Elargi de Benno Bokk Yakaar prend acte de cette intolérable immixtion dans le cours normal de la justice et dans la tentative d’atteinte à son indépendance. Elle traitera comme il se doit, toutes les tentatives pour perturber notre démocratie et l’ordre républicain », alerte la majorité. « Ces mêmes cagoulards se discréditent lorsqu’ils évoquent la nécessité de rouvrir l’université de Dakar », poursuit le communiqué.
Le maire de Ziguinchor avait été radié des listes électorales, après sa condamnation par contumace dans l’affaire de viol l’ayant opposé à Adji Sarr. Arrêté depuis plus de deux mois, les avocats de l’édile de Ziguinchor avaient attaqué la radiation d’Ousmane Sonko des listes électorales, estimant que son arrestation ruinait la condamnation par contumace. Le juge de Ziguinchor leur donne raison, le 12 septembre dernier.
D'après le journal "Point Actu", ce vendredi, la Cour suprême va donc dire si le juge Sabassy Faye s’est conformé à la loi. Cette juridiction va notamment trancher sur la forclusion des avocats d’Ousmane Sonko. Ce délibéré de la Cour suprême est d’autant plus décisif qu’il ouvrira ou non la porte de la Direction générale des élections au mandataire d’Ousmane Sonko, venu plusieurs fois chercher les fiches de parrainage de son candidat. Ce même vendredi, la Cour de Justice de la CEDEAO dira si Ousmane Sonko doit être rétabli dans les listes électorales et la dissolution de son parti, rapportée.
Après les plaidoiries des avocats à l’audience du 6 novembre dernier, le juge Gberibè Ouattara a annoncé la volonté de la « Cour, de faire un effort pour travailler et mettre en délibéré au 17 novembre 2023 ». Si la décision du juge de la CEDEAO est favorable à Ousmane Sonko, elle n’aura, sans doute, qu’un effet symbolique. La ministre de la Justice, Me Aïssata Tall Sall a déjà annoncé que l’Etat du Sénégal n’est pas obligé d’appliquer la décision de la Cour de Justice de la CEDEAO. Dans l’attente de ces deux délibérés, une autre affaire vient s’ajouter au contentieux pré-électoral opposant l’Etat à des partis politiques et des membres de la société civile.
Une trentaine de personnalités de la société civile, de mandataires de candidats à la présidentielle et de candidats, ont saisi la Cour suprême, aux fins d’annulation du décret nommant la nouvelle CENA. Ces batailles engagées devant la Cour suprême et la Cour de Justice de la CEDEAO, cachent mal la mobilisation dans la rue. Les leaders de Yewwi Askan Wi, alliés aux membres de LACOS (leaders alliés du candidat Ousmane Sonko) ont réaffirmé, hier, au cours d’une conférence de presse tenue au siège du PRP, leur volonté d’envahir la rue, ce vendredi, dans les 46 départements du pays.
Cette mobilisation, indiquent les leaders politiques, est destinée à exprimer leur soutien au maire de Ziguinchor. Un jour qu’ils considèrent, d’avance, comme « historique et symbolique ». Même si, jusque-là, l’autorité administrative n’a pas encore répondu à la demande manifestation introduite par les leaders de YAW, à Dakar, depuis lundi. Même si le préfet de Dakar a formellement interdit, ce vendredi, la circulation des motocyclettes, dans le département de Dakar, de 6 heures à minuit.
A Ziguinchor, en revanche, une veillée nocturne des partisans d'Ousmane Sonko pour sa libération et sa participation, a eu lieu au terrain Jatiir de Lyndiane, à Ziguinchor. Une autre grosse pointure de la société civile, a élevé le ton à la veille de l’audience de la Cour suprême et de la Cour de Justice de la CEDEAO. Le Collectif des cadres Casamançais a appelé, dans une déclaration signée par son président Pierre Goudiaby Atépa et rendue publique hier, « la mise en liberté immédiate d’Ousmane Sonko et des autres détenus, pour apaiser le climat social ». Et d’ajouter qu’« Ousmane Sonko est certes un adversaire, mais il reste et demeure votre frère et non votre ennemi ».
D’ailleurs, dans cette ambiance quasi électrique, Ousmane Sonko s’est adressé « au vaillant et digne peuple sénégalais », dans une missive transmise par El Malick Ndiaye, chargé de communication de l’ex Pastef. « Du fond de ma cellule, je continue à réclamer ma libération, car cette arrestation n'est, en fait, qu'une prise d'otage politique, pour empêcher ma candidature à la présidentielle de février 2024 et pour freiner l’élan d’adhésion et de prise de conscience des Sénégalais, dont les symboliques sont les foules immenses que nous drainons partout et qui sont insupportables pour ce régime en chute libre », écrit Ousmane Sonko.
Projetant le regard sur la Cour suprême, le président de l’ex-Pastef avance : « Mes chers compatriotes, ce qui se joue cette semaine et particulièrement demain (Ndrl : aujourd’hui), ce n'est pas l'avenir d'Ousmane Sonko, c'est notre avenir, notre volonté en tant que Panafricains, en tant que Sénégalais de se réapproprier notre pays. C'est notre destinée en tant que nation qui se joue, mais surtout, notre souveraineté ».
Puis, il ajoute en appeler « tous les Sénégalais, épris de justice, à s’organiser sur toute l'étendue du territoire national, pour exercer leur droit constitutionnel à la résistance et refuser le diktat d'une minorité ».
Le climat politique, comme on le voit suffisamment tendu, ne laisse pas indifférent les jeunes leaders de la 17e promotion du Programme Leadership Politique de la Fondation Friedrich Ebert, issus de toutes les forces vives de la nation (partis politiques, société civile, syndicats, indépendants) et ayant pour parrain, Alioune Tine. Dans une déclaration dont « Le Point Actu » a reçu copie, ces jeunes manifestent leur « volonté commune de pacification de l’espace public » et proposent, en urgence, la mise en œuvre, entre autres, « de larges concertations nationales inclusives, en vue d’apaiser le climat politique et social, de mécanismes de régulation politiques, institutionnels et sociaux et la mobilisation de tous les acteurs politiques et sociaux, pour leur demander de faire preuve de tolérance, de dépassement et d’engagement, afin de mettre la nation au-dessus des intérêts individuels et partisans ».
Ces jeunes leaders lancent un appel pour des « solutions plus appropriées, pour répondre au profond désespoir des jeunes et la création de meilleures conditions d’organisation d’une élection présidentielle libre, inclusive et transparente en février 2024, gage de stabilité et de paix ».
Le camp présidentiel n’est pas resté sourd face à cette ambiance politique chargée. Dans un communiqué remis à la presse, Benno Bokk Yakaar, s’en prend au groupe des 84 personnalités, dont le Pr. Mamadou Diouf, Alioune Tine, l'ancien PM Mamadou Lamine Loum, des hommes d'affaires comme Bara Tall et Cheikh Tidiane Mbaye, qui a signé un texte pour se « révolter contre les attaques à l'Etat de droit » au Sénégal. « Tout donne à penser que le groupe de la centaine de Sénégalais participe du même combat pour manipuler, influencer la justice et porter atteinte au principe sacro-saint de son indépendance », accuse BBY.
« Le Secrétariat Exécutif Permanent Elargi de Benno Bokk Yakaar prend acte de cette intolérable immixtion dans le cours normal de la justice et dans la tentative d’atteinte à son indépendance. Elle traitera comme il se doit, toutes les tentatives pour perturber notre démocratie et l’ordre républicain », alerte la majorité. « Ces mêmes cagoulards se discréditent lorsqu’ils évoquent la nécessité de rouvrir l’université de Dakar », poursuit le communiqué.