Ousmane Sonko aurait mandaté Me Juan Branco pour chercher une «solution politique et diplomatique» à son problème. Seulement, l’avocat français se rend compte que «toutes les portes sont closes» et ce, depuis plus de 3 semaines. L’Exécutif ne voudrait pas fouler aux pieds le principe de séparation des pouvoirs
Par Malick GAYE – «Nous avons entamé toutes les démarches nécessaires afin d’une résolution politique et diplomatique de la crise politique au Sénégal, sur instruction de M. Sonko. Toutes les portes sont closes à ce stade.» Me Juan Branco, l’avocat de Ousmane Sonko, en a surpris plus d’un en postant sur X (ancien Twitter) ce message. La robe noire française affirme que son client, qui observerait une grève de la faim depuis son arrestation, souhaiterait dialo-guer avec le pouvoir. Une information que Le Quotidien est en mesure de confirmer.
Lire la chronique : De Gatsa Gatsa à Akassa Mbacké
En effet, depuis plus de 3 semaines, des émissaires de Ousmane Sonko frappent à toutes les portes susptibles de faire céder l’Exécutif. Ainsi, le «Patriote en chef», qui avait jeté en pâture Khalifa Sall et Barthélemy Dias quand ces derniers ont annoncé vouloir répondre au dialogue convoqué par le Président Macky Sall, serait en train de remuer ciel et terre pour se faire entendre par le chef de Benno bokk yaakaar (Bby). Et cela, très souvent à l’insu de beaucoup de cadres de son parti. Seulement, la volonté de dialoguer avec Macky Sall se heurte souvent aux réalités de la Realpolitik. L’Exécutif rétorque systématiquement aux bonnes volontés qui cherchent une issue positive à cette situation, qu’aucune intervention ne peut se faire car la machine judiciaire est déjà enclenchée.
C’est dans cette même logique que les membres de Yewwi askan wi (Yaw), qui avaient rendu visite au Khalife général des Mourides, ont voulu jouer sur la corde sensible de ce dernier pour pousser Macky Sall à bafouer le principe de la séparation des pouvoirs. Cette option semble avoir abouti à une impasse, et ces leaders de l’opposition se sont retournés vers certains hommes religieux pour plaider leur cause sur les réseaux sociaux
Quant au message de l’avocat français, il semble avoir pris de court beaucoup de personnes au parti Pastef et même leurs alliés. «Pour dire vrai, c’est vous qui venez de me l’apprendre», a ainsi rétorqué, au téléphone, un autre membre du pool des avocats de Ousmane Sonko. Qui déclare avoir «un contact direct avec Me Juan Branco. Si je veux lui parler, je l’appelle directement sur son téléphone. Laissez-moi vérifier cette information. Je ne vous promets rien», a-t-il ajouté tout en demandant de lui envoyer la publication de Me Juan Branco. Le Quotidien a tenté de joindre plusieurs cadres «Patriotes», qui ont trouvé une parade pour ne pas commenter cette déclaration de demande de dialogue.
Sonko et la «volonté de dialoguer»
Cette démarche pour trouver une «solution politique et diplomatique» interpelle à plus d’un titre. En effet, après la sortie de ses deux épouses, Ousmane Sonko a marqué des points dans l’opinion en optant pour la victimisation.
Néanmoins, si réellement sa volonté est de dialoguer, pourquoi continue-t-il sa supposée grève de la faim ? Toujours dans cette logique, pourquoi ne fait-il pas un pas en arrêtant sa diète pour montrer sa volonté de dialoguer ? C’est autant d’interrogations qui, pour l’heure, restent sans réponse.
D’autant plus que, dans le camp du pouvoir, on assure que le prisonnier est encore en parfaite santé. Des connaisseurs indiquent qu’«à partir de 30 jours de diète, le processus vital est engagé». Or, rien ne laisse entrevoir que Ousmane Sonko serait à l’article de la mort. Et dans ces conditions, l’Etat, qui s’est constitué partie civile, avait déclaré par le biais de ses avocats que demander à l’Exécutif d’intervenir dans le dossier reviendrait à renier la liberté du pouvoir judiciaire et en même temps fouler aux pieds le principe de séparation des pouvoirs.
Khalifa vilipendé pour avoir dialogué, Sonko lui emboîte le pas
Khalifa Sall et Barthélemy Dias doivent rire aux éclats en apprenant que Ousmane Sonko aurait mandaté son avocat pour chercher une «solution politique et diplomatique». Après les rencontres nocturnes entre Macky Sall et Barthélemy Dias, Ousmane Sonko avait pris l’opinion publique à témoin par rapport à un deal fomenté contre sa personne. Le verbe agressif, il s’était défoulé sur Khalifa Sall et Barthélemy en pointant un doigt sur eux. Aujourd’hui, le dialogue politique de Macky Sall a abouti à la réhabilitation de Khalifa Sall et Karim Wade, entre autres décisions parmi les plus importantes. Et Ousmane Sonko, qui avait refusé de s’y rendre, se retrouve empêtré dans plusieurs dossiers judiciaires. C’est en ce moment qu’il souhaite un dialogue taillé à sa mesure, malheureusement, il ne trouve pas d’autre interlocuteur, car il n’a en face de lui que la Justice !
mgaye@lequotidien.sn
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Par Malick GAYE – «Nous avons entamé toutes les démarches nécessaires afin d’une résolution politique et diplomatique de la crise politique au Sénégal, sur instruction de M. Sonko. Toutes les portes sont closes à ce stade.» Me Juan Branco, l’avocat de Ousmane Sonko, en a surpris plus d’un en postant sur X (ancien Twitter) ce message. La robe noire française affirme que son client, qui observerait une grève de la faim depuis son arrestation, souhaiterait dialo-guer avec le pouvoir. Une information que Le Quotidien est en mesure de confirmer.
Lire la chronique : De Gatsa Gatsa à Akassa Mbacké
En effet, depuis plus de 3 semaines, des émissaires de Ousmane Sonko frappent à toutes les portes susptibles de faire céder l’Exécutif. Ainsi, le «Patriote en chef», qui avait jeté en pâture Khalifa Sall et Barthélemy Dias quand ces derniers ont annoncé vouloir répondre au dialogue convoqué par le Président Macky Sall, serait en train de remuer ciel et terre pour se faire entendre par le chef de Benno bokk yaakaar (Bby). Et cela, très souvent à l’insu de beaucoup de cadres de son parti. Seulement, la volonté de dialoguer avec Macky Sall se heurte souvent aux réalités de la Realpolitik. L’Exécutif rétorque systématiquement aux bonnes volontés qui cherchent une issue positive à cette situation, qu’aucune intervention ne peut se faire car la machine judiciaire est déjà enclenchée.
C’est dans cette même logique que les membres de Yewwi askan wi (Yaw), qui avaient rendu visite au Khalife général des Mourides, ont voulu jouer sur la corde sensible de ce dernier pour pousser Macky Sall à bafouer le principe de la séparation des pouvoirs. Cette option semble avoir abouti à une impasse, et ces leaders de l’opposition se sont retournés vers certains hommes religieux pour plaider leur cause sur les réseaux sociaux
Quant au message de l’avocat français, il semble avoir pris de court beaucoup de personnes au parti Pastef et même leurs alliés. «Pour dire vrai, c’est vous qui venez de me l’apprendre», a ainsi rétorqué, au téléphone, un autre membre du pool des avocats de Ousmane Sonko. Qui déclare avoir «un contact direct avec Me Juan Branco. Si je veux lui parler, je l’appelle directement sur son téléphone. Laissez-moi vérifier cette information. Je ne vous promets rien», a-t-il ajouté tout en demandant de lui envoyer la publication de Me Juan Branco. Le Quotidien a tenté de joindre plusieurs cadres «Patriotes», qui ont trouvé une parade pour ne pas commenter cette déclaration de demande de dialogue.
Sonko et la «volonté de dialoguer»
Cette démarche pour trouver une «solution politique et diplomatique» interpelle à plus d’un titre. En effet, après la sortie de ses deux épouses, Ousmane Sonko a marqué des points dans l’opinion en optant pour la victimisation.
Néanmoins, si réellement sa volonté est de dialoguer, pourquoi continue-t-il sa supposée grève de la faim ? Toujours dans cette logique, pourquoi ne fait-il pas un pas en arrêtant sa diète pour montrer sa volonté de dialoguer ? C’est autant d’interrogations qui, pour l’heure, restent sans réponse.
D’autant plus que, dans le camp du pouvoir, on assure que le prisonnier est encore en parfaite santé. Des connaisseurs indiquent qu’«à partir de 30 jours de diète, le processus vital est engagé». Or, rien ne laisse entrevoir que Ousmane Sonko serait à l’article de la mort. Et dans ces conditions, l’Etat, qui s’est constitué partie civile, avait déclaré par le biais de ses avocats que demander à l’Exécutif d’intervenir dans le dossier reviendrait à renier la liberté du pouvoir judiciaire et en même temps fouler aux pieds le principe de séparation des pouvoirs.
Khalifa vilipendé pour avoir dialogué, Sonko lui emboîte le pas
Khalifa Sall et Barthélemy Dias doivent rire aux éclats en apprenant que Ousmane Sonko aurait mandaté son avocat pour chercher une «solution politique et diplomatique». Après les rencontres nocturnes entre Macky Sall et Barthélemy Dias, Ousmane Sonko avait pris l’opinion publique à témoin par rapport à un deal fomenté contre sa personne. Le verbe agressif, il s’était défoulé sur Khalifa Sall et Barthélemy en pointant un doigt sur eux. Aujourd’hui, le dialogue politique de Macky Sall a abouti à la réhabilitation de Khalifa Sall et Karim Wade, entre autres décisions parmi les plus importantes. Et Ousmane Sonko, qui avait refusé de s’y rendre, se retrouve empêtré dans plusieurs dossiers judiciaires. C’est en ce moment qu’il souhaite un dialogue taillé à sa mesure, malheureusement, il ne trouve pas d’autre interlocuteur, car il n’a en face de lui que la Justice !
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