Me Abdoulaye Wade est-il le bénéficiaire indirect des 3 milliards de FCfa présumés détournés à la Loterie nationale sénégalaise (LONASE). L’ordonnance de non-lieu rendue par le juge du 1er cabinet en faveur de Baïla Wane et de ses co- inculpés le suggère. Il apparaît clairement que le compte ICB avait été autorisé sur instruction de l’ancien Président de la République qui se servait de l’argent pour financer ses activités politiques et arroser certains de ses proches.
Que dit l’ordonnance du juge ? Par lettre en date du 4 octobre 2011, le président du Conseil d’administration de la LONASE avait saisi le Procureur de la République d’une requête aux fins d’ouverture d’une information judiciaire.
A l’appui de sa requête, il a expliqué que, lors de la réunion dudit Conseil, tenue le jeudi 29 septembre 2011, le commissaire aux comptes a produit une note sur les états financiers arrêtés au 31 décembre 2010, dont l’examen des pièces et notamment les relevés détaillés obtenus à la banque International commercial bank (ICB) a permis d’identifier des transactions suspectes.
L’enquête confiée à la Section de Recherches de la gendarmerie a permis de savoir qu’au cours de la gestion 2010, le commissaire aux comptes a constaté des flux douteux vers un compte inconnu de la comptabilité de la LONASE ouvert dans les livres de la ICB.
Baila Wane : «J’ai ouvert le compte sur la seule volonté de Abdoulaye Wade et les dépenses se faisaient en fonction de ses instructions»
Nantis de ces informations, les enquêteurs ont entendu Mamadou Tafsirou Barry, commissaire aux comptes de la LONASE, qui est revenu sur les difficultés rencontrées dans sa mission, compte tenu de la configuration du compte ICB ouvert par Baïla Wane et qui échappait à tout contrôle.
Il a précisé avoir tenté, allant même jusqu’à refuser de certifier les comptes de la LO- NASE, pour avoir des explications sur le fonctionnement de ce compte, mais en vain. Ce n’est qu’à la suite d’un contrôle de l’Inspection générale d’Etat (IGE)qu’il a enfin obtenu des détails sur le dit compte.
Interrogé, Papa Victor Diop, ancien Directeur financier et comptable de la LONASE, a précisé n’avoir jamais ouvert de compte à la ICB au profit de la LONASE. Il a affirmé n’avoir jamais été informé de l’existence de compte qui n’avait pas sa raison d’être puisque la LONASE disposait de dix-sept autres comptes ouverts dans des banques de la place. Il a ajouté être la seule personne habilitée à gérer la trésorerie de la société, notamment en ouvrant des comptes, en orientant des versements et en effectuant des dépenses.
Il a terminé en révélant avoir été démis de ses fonctions pour avoir fait des remarques justifiées à Baïla Wane sur ce qu’il pensait être des irrégularités. Le 14/05/2012, les enquêteurs ont adressé une réquisition numéro 222 au Directeur général de la banque ICB aux fins d’identifier le compte bancaire numéro K01400100010102000022401 03, de préciser son mode de fonctionnement, d’indiquer les identités complètes des bénéficiaires, de communiquer tous les mouvements qui y sont opérés de 2006 à 2009 et de préciser les personnes habilitées à faire fonctionner le dit compte et détentrices de chéquiers.
Entendue, la dame Coumba Betty Camara, Directrice des affaires juridiques à la banque IBC, a soutenu qu’il ne s’agit ni plus, ni moins que d’un compte de fonctionnement qui enregistre des dépôts et des retraits et qui est ouvert au nom de la LONASE.
Cependant, elle s’est étonnée d’apprendre que la LONASE ne recevait jamais de relevés de compte et a confirmé que ledit compte est toujours ouvert avec un solde de moins de deux millions de FCfa.
En réponse à la réquisition, la banque ICB a communiqué les copies de chèques ayant fait l’objet de retrait à leurs guichets, ainsi que le tableau retraçant le détail de ces retraits. Il résulte dudit tableau que Baïla Wane a émis entre 2006 et 2009, 42 ordres de virement variant entre 10 et 5 millions à la date du 24 août 2009; un montant de 3,1 milliards de FCfa a été retiré de ce compte au profit de personnes morales ou physiques n’ayant aucun lien avec la LONASE.
Entendu, Baïla Wane a expliqué avoir ouvert ledit compte sur la seule volonté de Abdoulaye Wade et les dépenses se faisaient en fonction des instructions qu’il recevait. Interrogé, Bougane Guèye Dany a déclaré que c’est Baïla Wane qui a payé, à partir du compte, la somme de 40 millions de FCfa relative à la mise à disposition au candidat Abdoulaye Wade lors de la campagne électorale pour les élections présidentielles de 2007.
Quant à la dame Fatou Ba, elle a déclaré avoir eu à retirer des sommes d’argent à la banque ICB au profit de sa sœur Seynabou Wade. Cependant, il a nié avoir retiré la somme de 51 millions de FCfa mentionnée dans le tableau fourni par la banque et soutient que les sommes retirées n’ont pas excédé 11 millions de FCfa.
Inculpé d’association de malfaiteurs, de faux et usage de faux en écritures publiques authentiques et de détournement de deniers publics portant sur 3,1milliardsde FCfa, Baïla Wane a catégoriquement nié les faits et a réitéré l’intégralité des déclarations tenues devant les enquêteurs.
Visant le rapport numéro 24/2011 de l’Inspection générale d’Etat en date du 2 août 2011 et la lettre numéro 57 du Procureur général prés la Cour d’appel de Dakar en date du 4 février 2013, faisant état des faits d’association de malfaiteurs, de complicité de détournement de deniers publics et de recel contre Gana Samb (92 mil- lions de FCfa), Bougane Guèye (38,7 millions), Seynabou Wade (16,5 millions)…,
Le ministère public a adressé un réquisitoire supplétif en date du 18 février 2013 au doyen des juges aux fins d’inculper toutes ces personnes. En exécution dudit réquisitoire, il a été adressé une délégation judiciaire à la Section de Recherches qui a abouti à l’inculpation des personnes citées plus haut qui ont unanimement nié les faits et qui ont été placés en liberté provisoire après avoir cautionné les montants mis en cause.
Entendus au fond, les inculpés ont maintenu leurs déclarations tout comme Baïla Wane qui a affirmé encore avoir agi sur instruction de Wade. Il se trouve que le 16 août 2016, la LONASE a informé le doyen des juges de son désistement. «Ce désistement, outre qu’il conforte les dénégations des inculpés, rend l’établissement des faits impossibles faute d’une partie civile expliquant aux juges de façon circonstanciée les motifs de son action», estime le doyen des juges Samba Sall qui a donc prononcé un non-lieu en faveur de Baïla Wane, Bougane Guèye Dany, Seynabou Wade etc.
Source Libération
Que dit l’ordonnance du juge ? Par lettre en date du 4 octobre 2011, le président du Conseil d’administration de la LONASE avait saisi le Procureur de la République d’une requête aux fins d’ouverture d’une information judiciaire.
A l’appui de sa requête, il a expliqué que, lors de la réunion dudit Conseil, tenue le jeudi 29 septembre 2011, le commissaire aux comptes a produit une note sur les états financiers arrêtés au 31 décembre 2010, dont l’examen des pièces et notamment les relevés détaillés obtenus à la banque International commercial bank (ICB) a permis d’identifier des transactions suspectes.
L’enquête confiée à la Section de Recherches de la gendarmerie a permis de savoir qu’au cours de la gestion 2010, le commissaire aux comptes a constaté des flux douteux vers un compte inconnu de la comptabilité de la LONASE ouvert dans les livres de la ICB.
Baila Wane : «J’ai ouvert le compte sur la seule volonté de Abdoulaye Wade et les dépenses se faisaient en fonction de ses instructions»
Nantis de ces informations, les enquêteurs ont entendu Mamadou Tafsirou Barry, commissaire aux comptes de la LONASE, qui est revenu sur les difficultés rencontrées dans sa mission, compte tenu de la configuration du compte ICB ouvert par Baïla Wane et qui échappait à tout contrôle.
Il a précisé avoir tenté, allant même jusqu’à refuser de certifier les comptes de la LO- NASE, pour avoir des explications sur le fonctionnement de ce compte, mais en vain. Ce n’est qu’à la suite d’un contrôle de l’Inspection générale d’Etat (IGE)qu’il a enfin obtenu des détails sur le dit compte.
Interrogé, Papa Victor Diop, ancien Directeur financier et comptable de la LONASE, a précisé n’avoir jamais ouvert de compte à la ICB au profit de la LONASE. Il a affirmé n’avoir jamais été informé de l’existence de compte qui n’avait pas sa raison d’être puisque la LONASE disposait de dix-sept autres comptes ouverts dans des banques de la place. Il a ajouté être la seule personne habilitée à gérer la trésorerie de la société, notamment en ouvrant des comptes, en orientant des versements et en effectuant des dépenses.
Il a terminé en révélant avoir été démis de ses fonctions pour avoir fait des remarques justifiées à Baïla Wane sur ce qu’il pensait être des irrégularités. Le 14/05/2012, les enquêteurs ont adressé une réquisition numéro 222 au Directeur général de la banque ICB aux fins d’identifier le compte bancaire numéro K01400100010102000022401 03, de préciser son mode de fonctionnement, d’indiquer les identités complètes des bénéficiaires, de communiquer tous les mouvements qui y sont opérés de 2006 à 2009 et de préciser les personnes habilitées à faire fonctionner le dit compte et détentrices de chéquiers.
Entendue, la dame Coumba Betty Camara, Directrice des affaires juridiques à la banque IBC, a soutenu qu’il ne s’agit ni plus, ni moins que d’un compte de fonctionnement qui enregistre des dépôts et des retraits et qui est ouvert au nom de la LONASE.
Cependant, elle s’est étonnée d’apprendre que la LONASE ne recevait jamais de relevés de compte et a confirmé que ledit compte est toujours ouvert avec un solde de moins de deux millions de FCfa.
En réponse à la réquisition, la banque ICB a communiqué les copies de chèques ayant fait l’objet de retrait à leurs guichets, ainsi que le tableau retraçant le détail de ces retraits. Il résulte dudit tableau que Baïla Wane a émis entre 2006 et 2009, 42 ordres de virement variant entre 10 et 5 millions à la date du 24 août 2009; un montant de 3,1 milliards de FCfa a été retiré de ce compte au profit de personnes morales ou physiques n’ayant aucun lien avec la LONASE.
Entendu, Baïla Wane a expliqué avoir ouvert ledit compte sur la seule volonté de Abdoulaye Wade et les dépenses se faisaient en fonction des instructions qu’il recevait. Interrogé, Bougane Guèye Dany a déclaré que c’est Baïla Wane qui a payé, à partir du compte, la somme de 40 millions de FCfa relative à la mise à disposition au candidat Abdoulaye Wade lors de la campagne électorale pour les élections présidentielles de 2007.
Quant à la dame Fatou Ba, elle a déclaré avoir eu à retirer des sommes d’argent à la banque ICB au profit de sa sœur Seynabou Wade. Cependant, il a nié avoir retiré la somme de 51 millions de FCfa mentionnée dans le tableau fourni par la banque et soutient que les sommes retirées n’ont pas excédé 11 millions de FCfa.
Inculpé d’association de malfaiteurs, de faux et usage de faux en écritures publiques authentiques et de détournement de deniers publics portant sur 3,1milliardsde FCfa, Baïla Wane a catégoriquement nié les faits et a réitéré l’intégralité des déclarations tenues devant les enquêteurs.
Visant le rapport numéro 24/2011 de l’Inspection générale d’Etat en date du 2 août 2011 et la lettre numéro 57 du Procureur général prés la Cour d’appel de Dakar en date du 4 février 2013, faisant état des faits d’association de malfaiteurs, de complicité de détournement de deniers publics et de recel contre Gana Samb (92 mil- lions de FCfa), Bougane Guèye (38,7 millions), Seynabou Wade (16,5 millions)…,
Le ministère public a adressé un réquisitoire supplétif en date du 18 février 2013 au doyen des juges aux fins d’inculper toutes ces personnes. En exécution dudit réquisitoire, il a été adressé une délégation judiciaire à la Section de Recherches qui a abouti à l’inculpation des personnes citées plus haut qui ont unanimement nié les faits et qui ont été placés en liberté provisoire après avoir cautionné les montants mis en cause.
Entendus au fond, les inculpés ont maintenu leurs déclarations tout comme Baïla Wane qui a affirmé encore avoir agi sur instruction de Wade. Il se trouve que le 16 août 2016, la LONASE a informé le doyen des juges de son désistement. «Ce désistement, outre qu’il conforte les dénégations des inculpés, rend l’établissement des faits impossibles faute d’une partie civile expliquant aux juges de façon circonstanciée les motifs de son action», estime le doyen des juges Samba Sall qui a donc prononcé un non-lieu en faveur de Baïla Wane, Bougane Guèye Dany, Seynabou Wade etc.
Source Libération