Nouveaux cas Covid-19 et décès en hausse, variant britannique: A Keur Massar, comme si de rien n’était !


Rédigé le Mardi 2 Février 2021 à 21:58 | Lu 211 fois | 0 commentaire(s)



L’augmentation fulgurante de la pandémie de la covid-19 et sa dangerosité ne sont plus à démontrer avec la liste de morts qui ne cesse de s’allonger jour après jour. Mais apparemment, avec ce reportage du journal « Le Témoin », il faudra provoquer un électrochoc chez les populations, afin qu’elles se rendent compte du caractère terriblement mortel de la Covid-19. Surtout après la détection dans notre pays du variant britannique dont on dit qu’il se propage plus rapidement. A Keur Massar, les images des rues grouillantes sont toujours d’actualité.


Nouveaux cas Covid-19 et décès en hausse, variant britannique: A Keur Massar, comme si de rien n’était !
Depuis le mois de mars 2020, date de l’apparition du premier cas de coronavirus dans notre pays, c’est la première fois que la commune la plus populeuse du département de Pikine, Keur Massar, enregistre huit cas communautaires en une seule journée.

L’inefficacité des mesures prises par l’Etat et l’indifférence des populations face à la maladie, sont quelques unes des raisons qui expliquent la propagation de la maladie.

Au niveau de l’unité 15, il est rare de voir une personne porter le masque. Au coin d’une rue, un jeune tient sa table où il propose du café Touba. Tout autour de la table, sont installés des jeunes, se passant entre eux des tasses de café dans la plus grande indifférence. Aucun d’entre eux ne porte un masque, qu’ils considèrent comme un accessoire inutile. On aurait pu croire qu’ils avaient ôté leurs masques le temps de boire leur breuvage noir, mais il n’en était rien malheureusement, car aucun d’entre eux n’était muni de cet accessoire que l’on porte sur le nez et la bouche.

Onze mois après l’apparition de la pandémie dans notre pays et malgré le nombre élevé de morts -plus de 600 !-, ces jeunes doutent encore de l’existence du virus. Dans sa tenue de travail tachée d’huile de graisse, ce jeune mécanicien semble tirer la langue aux mesures édictées par les autorités sanitaires.

Il soutient mordicus n’avoir pas vu jusqu’à présent une de ses connaissances être malade ou, à plus forte raison, mourir de la Covid. « Ils peuvent créer des noms en parlant de variants britannique ou sénégalais, cela ne change en rien au fait que je n’ai jamais vu quelqu’un qui a la maladie ou en mourir. Nous ne pouvons passer notre temps à porter un masque Â», lance avec désinvolture le jeune Modou Sène.

Son sentiment est largement partagé par ses amis qui se gaussent du port du masque et, surtout, du couvre- feu qui est imposé aux populations et qu’ils jugent improductif.

Au niveau de la station Shell, porte d’entrée de la commune, si certains font semblant de porter le masque, celui-ci est placé sous le nez ou le menton. Sur les trottoirs, toutes les emprises sont occupées par les marchands ambulants, qui avaient pourtant été chassés des lieux à travers une grande opération de déguerpissement.

Moins de deux mois après, ils sont revenus reprendre leur place face à l’indifférence des autorités. Et bien que le virus ne cesse de circuler, ces ambulants semblent faire bon ménage avec.

Natif de Fissel, dans la région de Fatick, Mass Diouf a le masque accroché aux oreilles. « J’entends les gens parler du nouveau variant britannique comme étant plus dangereux et que le nombre de morts a drastiquement augmenté. Cependant, si je porte le masque, ce n’est guère à cause de la pandémie mais pour ne pas être sanctionné par les gendarmes Â», fait savoir notre interlocuteur.

Des pandores qui, plutôt que de sanctionner, font depuis quelques temps dans la sensibilisation. Ainsi, il n’est pas rare de voir un gendarme sermonner un automobiliste ou arrêter un bus pour vérifier si les passagers font bon usage du port du masque. Sur l’axe route de Boune- Fass Mbao, juste après le rond-point, les policiers ne cessent de sensibiliser les usagers et certains chauffeurs sur le port du masque.

Bousculade dans les bus, le maillon faible de la ligne défensive

Au niveau du transport public de voyageurs, les usagers ne cessent de décrier les bousculades constatées dans les bus aux heures de pointe ou à l’approche de l’heure du couvre-feu. Cheikh Tine, très propre et portant une belle chemise super 100, se désole de cette situation. Professeur d’histoire et de géographie, il dit toujours porter un masque qui couvre une bonne partie de son visage.

« Les autorités manquent de poigne. Et je fais référence au ministre des Transports. Comment peut-il rester inactif face à cette situation ? Les gens sont entassés dans les Tata, il n’y a pas plus dangereux que ça comme moyen de transmission. Ce qui fait que je préfère prendre les « Ndiaga Ndiaye », plutôt que les bus Tata Â» déplore le jeune professeur. Dans le bus de la ligne 70 qui mène à Jaxaay, difficile d’avoir une place libre, voire où mettre les pieds, tellement le véhicule contient plus que sa charge normale.

Un enfant sur le dos, Alima Dieng ne cesse de se plaindre. C’est à contrecœur qu’elle a dû prendre le bus après une très longue attente à l’arrêt. « Le couvre-feu me paraît inefficace. Pendant la journée, les gens sont entassés dans les moyens de transport tandis qu'au même moment, personne ne porte de masques dans la rue », s’indigne-t-elle, tout en dénonçant cette mesure- le couvre-feu-, qu’elle juge impopulaire.

Et dans le bus, ils sont nombreux à partager son avis. Tous déversant leur colère sur les autorités.

Demain, la révolte ?



« Le Témoin »


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