Les violences xénophobes en Afrique du Sud se répercutent sur les activités de l'opérateur MTN au Nigeria. Hier mercredi, l'opérateur a décidé de fermer tous ses magasins et centres de services dans le pays. La décision fait suite à des attaques contre ses installations dans trois villes en ripostes aux violences xénophobes de Sud-africains contre des étrangers, visant principalement les ressortissants zimbabwéens, zambiens, congolais et nigérians. Dans un communiqué, MTN justifie sa décision par la volonté de préserver la sécurité de ses clients, de son personnel et de ses partenaires.
«[...] Nous cherchons à connecter les gens, à les réunir et à fournir une plate-forme permettant à chacun de faire entendre sa voix. Nous sommes contre la discrimination sous toutes ses formes».
Le Nigeria est le plus important marché de MTN avec 58 millions d'utilisateurs en 2018 et représente un tiers de son chiffre d'affaires. MTN n'est pas la seule entreprise dont les activités sont menacées par cette montée de violence en Afrique du Sud. L'entreprise de distribution de produits alimentaires, Shoprite Holdings, a également annoncé ce mercredi la fermeture de plusieurs points de vente en Afrique du Sud, au Nigeria et en Zambie.
Buhari hausse le ton, Ramaphosa rassure
Pour rassurer et protéger ses concitoyens, le président nigérian Muhammad Buhari a dépêché mardi un émissaire auprès du président sud-africain Cyril Ramaphosa pour l'exhorter à protéger les Nigérians installés en Afrique du Sud, ainsi que leurs biens. De son côté, le président sud-africain a réitéré sa ferme volonté de mettre fin à ce cycle de violence qui menace l'économie, mais surtout le forum économique visant à stimuler le commerce intra-africain. L'Afrique du Sud est habituée à ces violences xénophobes qui ont fait sept morts en 2015 et une soixantaine de victimes en 2008.