En retirant le Nigeria de la liste noire des pays violant la liberté des religions selon les États-Unis, Antony Blinken avait préparé le terrain. C'est donc un président Muhamadu Buhari décrispé qui a reçu jeudi 18 novembre le secrétaire d'État pour un face-à -face masqué à Abuja. Lors de cette rencontre au palais d'Aso Rock, le Nigeria et les États-Unis ont signé un accord sur des volets humanitaires et de santé. Et les deux hommes ont abordé le sujet tabou des violences policières au Nigeria.
Porteur de bonnes nouvelles, Antony Blinken a confirmé la livraison des douze hélicoptères commandés par le Nigeria depuis des mois. Des appareils pour combattre le groupe État islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP) dans la région du lac du Tchad, et qui seront complétés par une nouvelle assistance technique militaire.
En plus du renforcement de leur aide humanitaire dans le Nord-Est du Nigeria, les États-Unis promettent au moins 5 millions de doses de vaccins contre le Covid-19. Sans surprise, le chef d'État nigérian a écouté Antony Blinken aborder le thème des brutalités policières. Tout en reconnaissant que les États-Unis souffrent aussi de violences similaires, le secrétaire d'État américain a loué l'enquête menée par un panel indépendant sur la répression sanglante d'une manifestation pacifique d'octobre 2020 à Lagos.
Le président Muhammadu Buhari n'a pas commenté les révélations du rapport confirmant les victimes du massacre du péage de Lekki. En revanche, il a déclaré à Antony Blinken que si réforme des forces de sécurité il doit y avoir, il attend un premier pas des États de la fédération nigériane avant d'agir.