a rencontre le mardi dernier, à Sao Domingos, en république de Guinée Bissau entre le chef de l’église catholique du Sénégal, le Cardinal Théodore Adrien Sarr, ses acteurs impliqués dans le processus de paix en Casamance et les lieutenants du commandant en chef du maquis César Atoute Badiate n’a pas donné les résultats escomptés. Ces retrouvailles qui ont duré plus de six heures d’horloge ont été sanctionnées par un échec patent. Une autre rencontre, dont la date n’est pas fixée, est prévue.
Si certains l’ont baptisé Sao Domingos 3, cette rencontre qui a vu la participation de l’archevêque de Dakar, le Cardinal Théodore Adrien Sarr qui était à la tête d’une forte délégation composée , de Robert Sagna en charge du dossier casamançais, le chef de l’église catholique à Ziguinchor, Mgr Paul Abel Mamba Diatta et les douze lieutenants du commandant en chef de la base rebelle de Kassolole, César Atoute Badiate a été un échec patent. Et pour cause, les points inscrits à l’ordre du jour, ont été discuté après des échanges houleux. Parmi ces points, figure en bonne place la construction des pistes de production dans le département d’Oussouye et celle de la route nationale N°6. «Cette réunion s’est terminée en queue de poisson. Sur l’ordre du jour de nos retrouvailles, il nous a été d’abord très difficile de trouver un consensus.
Mais, concernant le point essentiel qui était le reconstruction des pistes de production par l’Etat du Sénégal dans le département, les douze lieutenants de César Atoute Badiate qui avaient effectué le déplacement, ont tous, dans un élan de solidarité, dit niet. Devant ce refus catégorique, nous avons néanmoins senti de poursuivre le dialogue. Nous n’excluons pas de nous retrouver prochainement et nous osons espérer que des perspectives seront tracées», informe nos sources. Et de poursuivre, «malgré cet échec patent, je dois vous avouer aujourd’hui que l’Etat du Sénégal est tout à fait prêt à discuter en toute loyauté avec César Atoute Badiate et ses hommes qui exigent aujourd’hui et avant tout, des négociations franches pour un démarrage de ces travaux pour la reconstruction de la Casamance et plus particulièrement des constructions de ces bretelles qui devront permettre aux populations d’écouler leurs marchandises.» L’échec de ces retrouvailles a fait dire à bon nombre d’observateurs de la crise casamançaise que la méfiance s’est désormais installée entre l’Etat et cette frange du mouvement indépendantiste contrôlée par César Atoute Badiate.
A ces difficultés s’ajoutent, selon toujours ces observateurs, d’autres contraintes liées, par exemple, à la discontinuité territoriale, au déficit d’information sur le conflit et à la pluralité des courants au sein du MFDC. Autant de facteurs qui entravent le processus qui devrait mener à une paix définitive dans la partie Sud. A ce double niveau de méfiance, s’ajoute une autre difficulté liée à l’échec des tentatives de règlement portées par des groupes ou des individus qui ont rendu le président de la République Macky Sall et le MFDC septiques face aux initiatives de facilitateurs. Conséquence, les chargés de mission investis de la responsabilité de gérer le dossier du conflit en Casamance n’ont pas réussi à apporter des solutions appropriées et durables.
«C’est pourquoi, nous demandons clairement au gouvernement du Sénégal de privilégier une approche communautariste de dialogue et de règlement du conflit tout en bannissant tout autre moyen de sortie de crise», pensent ces observateurs avertis de la crise casamançaise. A signaler que la Casamance vit un calme relatif, une accalmie notée un peu partout depuis plusieurs mois. Les affrontements armés en Casamance entre militaires et combattants du mouvement séparatiste ont connu un répit. Une situation qui, selon les populations, trouve sa justification notamment dans les moyens de dissuasion déployés sur le théâtre des opérations par l’Etat et plus particulièrement par l’armée sénégalaise et la volonté du mouvement rebelle d’aller à la table des négociations.
