De multiples consultations médicales, cinq interventions chirurgicales, de nombreux examens biologiques, des examens d’imagerie (radiographie, échographie, scanners ...), ont rythmé la vie de Mme B. S., toutes ces années. Des médicaments commandés à l’étranger car non disponibles au Sénégal, la longue attente pour une programmation chirurgicale.
Elle doit faire face à un inconfort permanent, un mal vivre, un impact psychologique négatif pour elle-même et sa famille, ainsi qu’une altération de la qualité de vie. En outre, elle est envahie par un sentiment de culpabilité, lie à l’absentéisme professionnel. Autant de difficultés qui à la longue, finissent par anéantir l’être le plus déterminé.
Depuis le diagnostic, elle a dépensé plus de 7 millions de francs Cfa pour la prise en charge de sa maladie : le mycétome fongique.
Le mycétome fongique : une maladie tropicale négligée.
Le mycétome fongique fait partie de la liste des 20 maladies tropicales négligées élaborée par l’OMS, qui sévissent principalement dans les zones tropicales, où elles touchent plus d’un milliard de personnes pour la plupart pauvres. Elles ont des conséquences sanitaires, sociales et économiques désastreuses, pour plus d’un milliard de personnes. Ignorées de l’action mondiale pour la santé, elle sont qualifiées de négligées, ce qui alourdit davantage le fardeau sanitaire de ces maladies.
Contrairement aux données épidémiologiques classiques, les MTN ne sont pas cantonnées aux zones rurales et sont retrouvées également en zone urbaine.
Le mycétome fongique est donc une infection chronique, qui atteint préférentiellement les tissus sous cutanés résultant de l’inoculation de champignons d’origine exogène (retrouvés sur le sol et dans l’environnement) à la faveur d’un traumatisme minime comme des piqûres d’épine. Cette mycose profonde peut atteindre également les os ou les viscères à long terme et se manifeste généralement par une tuméfaction avec des fistules qui produisent des grains de couleur variable, habituellement noirs. Le mycétome se localise préférentiellement, sur le pied mais toutes les localisations sont possibles.
Des récidives fréquentes, un traitement coûteux
Pour Mme M. B., 40 ans, le mycétome se localise au niveau du bassin, avec toutes les complications possibles chez une femme en âge de devenir mère. Ceci rend très difficile le traitement qui est généralement chirurgical, car les médicaments ont une efficacité assez limitée, d’autant plus que les récidives sont fréquentes.
De plus, ces médicaments antifongiques coûtent excessivement cher et ne sont pas toujours disponibles dans les pharmacies des structures sanitaires publiques ni dans la plupart des officines.
A titre d’exemple :
• une boîte de 28 comprimés de terbinafine 250 mg pour 7 jours de traitement, coûte entre 16.208 et 23.593 FCfa.
• une boîte d’itraconazole 200 mg de jours de traitement, coûte 60.000 FCfa
• une boîte de voriconazole200 forme injectable, coûte 20.140 FCfa
• une boite de 28 comprimés de voriconazole pour 7 jours de traitement, coûte 329.695 (trois cent vingt-neuf mille six cent quatre vingt quinze) FCfa.
Nous l’avons déjà dit, le mycétome fongique est une infection chronique et la durée du traitement est de deux ans au minimum. Or la prévention est hypothétique, tout au plus on peut recommander le port de chaussures pour les mycétomes localisés aux pieds !
Plusieurs challenges
Certes le MSAS s’est doté d’un plan stratégique national de lutte contre les MTN, mais l’effectivité au niveau des structures de soins, tarde à se faire sentir et ce sont les soignants et les patients qui subissent de plein fouet la double négligence de ces maladies tropicales.
Nombre de recommandations ont été faites, il convient de faciliter la couverture médicale universelle pour tous les patients atteints de maladies tropicales négligées : consultation gratuite, médicaments gratuits, examens complémentaires gratuits. De plus, informer les populations, poser un diagnostic précoce (mieux un dépistage dans les zones à risque).
Appel à une solidarité discrète et efficiente
Les patients atteints de MTN ont besoin d’empathie et d’aide, mais sans forcement exposer leur douleur sur les réseaux sociaux et les plateaux de télévision. Les aidants peuvent le faire en toute discrétion, en contactant directement les concernés.Les bonnes volontés peuvent s’engager, en parrainant des patients, elles pourraient ainsi améliorer leur quotidien et leur qualité de vie par le réconfort mais également, par la prise en charge des frais médicaux.
Dans le cadre de leur responsabilité sociétale, les entreprises pourraient soutenir les efforts du MSAS, dans la prise en charge des patients atteints par les MTN.
Dans le cadre des services rendus à la communauté, les universités pourraient mettre en place un réseau pour la formation, les soins et la recherche sur les MTN.
Ne négligeons pas les patients atteints de MTN
Ne négligeons pas les MTN au delà des slogans : actions are needeed !
Fatimata Ly
Médecin, dermatologue à Dakar
PS : Le contact de la patiente est disponible sur demande et sur son accord.
Elle doit faire face à un inconfort permanent, un mal vivre, un impact psychologique négatif pour elle-même et sa famille, ainsi qu’une altération de la qualité de vie. En outre, elle est envahie par un sentiment de culpabilité, lie à l’absentéisme professionnel. Autant de difficultés qui à la longue, finissent par anéantir l’être le plus déterminé.
Depuis le diagnostic, elle a dépensé plus de 7 millions de francs Cfa pour la prise en charge de sa maladie : le mycétome fongique.
Le mycétome fongique : une maladie tropicale négligée.
Le mycétome fongique fait partie de la liste des 20 maladies tropicales négligées élaborée par l’OMS, qui sévissent principalement dans les zones tropicales, où elles touchent plus d’un milliard de personnes pour la plupart pauvres. Elles ont des conséquences sanitaires, sociales et économiques désastreuses, pour plus d’un milliard de personnes. Ignorées de l’action mondiale pour la santé, elle sont qualifiées de négligées, ce qui alourdit davantage le fardeau sanitaire de ces maladies.
Contrairement aux données épidémiologiques classiques, les MTN ne sont pas cantonnées aux zones rurales et sont retrouvées également en zone urbaine.
Le mycétome fongique est donc une infection chronique, qui atteint préférentiellement les tissus sous cutanés résultant de l’inoculation de champignons d’origine exogène (retrouvés sur le sol et dans l’environnement) à la faveur d’un traumatisme minime comme des piqûres d’épine. Cette mycose profonde peut atteindre également les os ou les viscères à long terme et se manifeste généralement par une tuméfaction avec des fistules qui produisent des grains de couleur variable, habituellement noirs. Le mycétome se localise préférentiellement, sur le pied mais toutes les localisations sont possibles.
Des récidives fréquentes, un traitement coûteux
Pour Mme M. B., 40 ans, le mycétome se localise au niveau du bassin, avec toutes les complications possibles chez une femme en âge de devenir mère. Ceci rend très difficile le traitement qui est généralement chirurgical, car les médicaments ont une efficacité assez limitée, d’autant plus que les récidives sont fréquentes.
De plus, ces médicaments antifongiques coûtent excessivement cher et ne sont pas toujours disponibles dans les pharmacies des structures sanitaires publiques ni dans la plupart des officines.
A titre d’exemple :
• une boîte de 28 comprimés de terbinafine 250 mg pour 7 jours de traitement, coûte entre 16.208 et 23.593 FCfa.
• une boîte d’itraconazole 200 mg de jours de traitement, coûte 60.000 FCfa
• une boîte de voriconazole200 forme injectable, coûte 20.140 FCfa
• une boite de 28 comprimés de voriconazole pour 7 jours de traitement, coûte 329.695 (trois cent vingt-neuf mille six cent quatre vingt quinze) FCfa.
Nous l’avons déjà dit, le mycétome fongique est une infection chronique et la durée du traitement est de deux ans au minimum. Or la prévention est hypothétique, tout au plus on peut recommander le port de chaussures pour les mycétomes localisés aux pieds !
Plusieurs challenges
Certes le MSAS s’est doté d’un plan stratégique national de lutte contre les MTN, mais l’effectivité au niveau des structures de soins, tarde à se faire sentir et ce sont les soignants et les patients qui subissent de plein fouet la double négligence de ces maladies tropicales.
Nombre de recommandations ont été faites, il convient de faciliter la couverture médicale universelle pour tous les patients atteints de maladies tropicales négligées : consultation gratuite, médicaments gratuits, examens complémentaires gratuits. De plus, informer les populations, poser un diagnostic précoce (mieux un dépistage dans les zones à risque).
Appel à une solidarité discrète et efficiente
Les patients atteints de MTN ont besoin d’empathie et d’aide, mais sans forcement exposer leur douleur sur les réseaux sociaux et les plateaux de télévision. Les aidants peuvent le faire en toute discrétion, en contactant directement les concernés.Les bonnes volontés peuvent s’engager, en parrainant des patients, elles pourraient ainsi améliorer leur quotidien et leur qualité de vie par le réconfort mais également, par la prise en charge des frais médicaux.
Dans le cadre de leur responsabilité sociétale, les entreprises pourraient soutenir les efforts du MSAS, dans la prise en charge des patients atteints par les MTN.
Dans le cadre des services rendus à la communauté, les universités pourraient mettre en place un réseau pour la formation, les soins et la recherche sur les MTN.
Ne négligeons pas les patients atteints de MTN
Ne négligeons pas les MTN au delà des slogans : actions are needeed !
Fatimata Ly
Médecin, dermatologue à Dakar
PS : Le contact de la patiente est disponible sur demande et sur son accord.