INACCESSIBLE ET «PARESSEUX» - Autre «défaut», Idrissa Seck est décrit comme un leader inaccessible. A plusieurs occasions, ses militants se sont plaints de ne pouvoir entrer en contact avec lui. Il est toujours injoignable. Ou presque. Les militants du Rewmi de la Casamance avaient même tenu un point de presse pour déplorer cette situation. Ils en avaient profité pour fixer un ultimatum à celui-ci pour qu’il vienne en Casamance, sinon ils allaient tous démissionner. Nafissatou Diop Cissé qui a claqué la porte a étalé au grand jour les frustrations des responsables de Rewmi et en a profité pour faire part du manque de considération de Idrissa Seck envers ses militants. «Idrissa Seck est un leader qui ne respecte personne, il n’a de respect que pour sa propre personne et sa famille. Je pense qu’il n’a pas changé entre-temps. En général, c’est lui qui appelle les gens quand il en a envie, mais personne ne peut le joindre. Il y a peu de gens qui ont des contacts avec lui. Il continue à diriger son parti comme sa maison, où les gens font ce qu’il dit. Il fait ce qu’il veut et ne consulte personne. Donc, cela ne me surprend pas que des gens partent. Je vous dis que d’autres départs suivront, et sous peu», disait Mme Cissé dans les colonnes du journal Le Quotidien. Hormis son inaccessibilité, Idrissa Seck se présente aussi comme un politicien paresseux. L’homme des Chantiers de Thiès n’a jamais terminé une tournée nationale. Après les élections, Idrissa Seck avait entamé une tournée et beaucoup disaient qu’ils imitaient le Président Macky Sall qui a fait le tour du Sénégal à plusieurs reprises avant de devenir le locataire du Palais présidentiel. Mais la tournée d’Idy a finalement été écourtée. Ses lieutenants qui ont peut-être compris que l’heure est grave et que l’absence de Idy inquiète les militants ont initié une tournée menée à l’intérieur du pays. Ils se sont rendus à Ziguinchor. Oumar Sarr et les autres responsables du parti ont voulu remobiliser les troupes. Mais leur action ne va manifestement pas avoir l’impact escompté. L’absence de la voix du maître a été perceptible dans la capitale du Sud.
FORCES - Malgré tout cela, Idrissa Seck a beaucoup d’atouts. Quand il parle, tout le monde l’écoute. Il atteint toujours sa cible. Ses sorties sont toujours suivies de commentaires, les uns plus passionnants que les autres. Ses déclarations font toujours tilt auprès de ses auditeurs. C’est un as de la communication. Il est éloquent et sait comment parler. Quand il s’exprime, Idrissa Seck prend exemple sur des versets du Coran, sur les enseignements de l’Eglise, sur les recommandations des marabouts comme Seydi El Hadji Malick Sy, Serigne Touba, entre autres. Avec son sourire malicieux, il séduit toujours les observateurs de la classe politique qui le qualifient de politicien doué. Considéré comme le seul adversaire de taille du Président Macky Sall, Idrissa Seck est de ces hommes imprévisibles, qui perturbent le sommeil de tous leurs adversaires politiques. Tellement il a le verbe et la verve.
CHOIX DES DATES - Idrissa Seck est aussi un homme politique très méthodique. Bien organisé. Il parle rarement, mais il le fait quand il le faut. Au bon moment. Il sait utiliser les mots qu’il faut pour faire passer son message. L’ancien Premier ministre aime aussi les symboles. Il choisit ses jours, loin du hasard. L’on se souvient de sa dernière sortie. C’était lors d’une interview accordée au Groupe Futurs Médias, le 25 Mars dernier, commémorant le 1eranniversaire de l’accession de Macky Sall à la magistrature suprême. Idrissa Seck avait cogné fort sur le régime de son ex-«frère», dont il était pourtant un allié. «Rewmi Doxul», déclarait-il, ravissant ainsi la vedette au Chef de l’Etat et à son équipe.
Déthié Fall : «Nous sommes sur le terrain et nous travaillons»
Cette sortie avait permis au leader de Rewmi de reprendre du poil de la bête. Même si c’était une stratégie politique, beaucoup avaient apprécié son courage. Idrissa Seck en avait aussi profité pour raconter les moments sombres de sa vie. Son emprisonnement, la galère de ses enfants, sa rencontre avec Serigne Saliou… Et cerise sur le gâteau, le maire de Thiès avait versé des larmes. Une stratégie communicationnelle qui avait porté ses fruits. Mais, ce n’est pas la première fois que l’ancien Premier ministre fait le buzz, un jour d’anniversaire. En 2006, il avait attendu le jour de la fête de l’Indépendance (4 avril) pour annoncer sa candidature à la Présidentielle de 2007. Ce jour, il avait éclipsé le chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, et tout le défilé qu’il avait organisé avec son gouvernement. Le maire de Thiès affectionne aussi de faire parler son éloquence les jours de fête, au grand dam de ses cibles. Très souvent, l’homme saisit l’occasion des Korité ou Tabaski pour se mettre à la parole et gâcher des… fêtes. A chacune de ses prières à la mosquée Moussanté de Thiès, Idrissa Seck en profitait pour égratigner Abdoulaye Wade et puis Macky Sall. Pour dire que les choses n’ont pas encore bougé. Mais au-delà des jours d’anniversaires, Idrissa Seck choisit aussi les sujets sur lesquels il s’exprime, donne son avis. On se souvient qu’il s’était invité dans le débat sur la somme que Wade avait laissée dans les caisses de l’Etat, au moment de plier bagages. Alors que Macky Sall et son équipe criaient sur tous les toits que les caisses de l’Etat étaient vides, Idrissa Seck révélait que Me Wade avait laissé à Macky Sall la somme de 417 907 000 000 de FCfa au moment de rendre le pouvoir. C’était aussi au courant du mois de Mars. Ce qui avait fini d’envenimer les relations entre Macky Sall et Idrissa Seck. La bataille revêtait alors un cachet institutionnel. Car le ministère des Finances s’était invité dans le débat pour expliquer les chiffres avancés par Idrissa Seck. L’enjeu était grand, car c’est la crédibilité des financiers du Sénégal qui était en jeu. Deux mois après, au mois de Mai, le débat sur le mandat du Président de l’Assemblée nationale se pose. Idrissa Seck secoue encore la majorité en proposant qu’on porte le mandat du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, à 5 ans. Après deux sorties contre le Président, sans grand succès, Idy s’attaque aux gens qui gravitent autour de Macky Sall et au premier rang de ceux-là : Moustapha Niasse. Car si la coalition amenait le mandat à 5 ans, le peuple sénégalais l’imputera dans les hauts faits de Idrissa Seck. Si, en revanche, elle fait fi de cette proposition, cela risque de créer une cacophonie au sein de Bby. Il y avait donc un dilemme bien calculé par Rewmi.
Et connaissant bien Idrissa Seck, qui a «grandi» sous l’aile protectrice du Pape du Sopi, on peut croire qu’il a plus d’un tour dans son sac. Et cette fois-ci, ses lieutenants ont adopté sa stratégie. Pas de commentaires. «Nous sommes sur le terrain et nous travaillons», freine poliment Déthié Fall, Directeur des structures de Rewmi et responsables des cadres de Idrissa Seck.
CODOU BADIANE OBSERVATEUR
FORCES - Malgré tout cela, Idrissa Seck a beaucoup d’atouts. Quand il parle, tout le monde l’écoute. Il atteint toujours sa cible. Ses sorties sont toujours suivies de commentaires, les uns plus passionnants que les autres. Ses déclarations font toujours tilt auprès de ses auditeurs. C’est un as de la communication. Il est éloquent et sait comment parler. Quand il s’exprime, Idrissa Seck prend exemple sur des versets du Coran, sur les enseignements de l’Eglise, sur les recommandations des marabouts comme Seydi El Hadji Malick Sy, Serigne Touba, entre autres. Avec son sourire malicieux, il séduit toujours les observateurs de la classe politique qui le qualifient de politicien doué. Considéré comme le seul adversaire de taille du Président Macky Sall, Idrissa Seck est de ces hommes imprévisibles, qui perturbent le sommeil de tous leurs adversaires politiques. Tellement il a le verbe et la verve.
CHOIX DES DATES - Idrissa Seck est aussi un homme politique très méthodique. Bien organisé. Il parle rarement, mais il le fait quand il le faut. Au bon moment. Il sait utiliser les mots qu’il faut pour faire passer son message. L’ancien Premier ministre aime aussi les symboles. Il choisit ses jours, loin du hasard. L’on se souvient de sa dernière sortie. C’était lors d’une interview accordée au Groupe Futurs Médias, le 25 Mars dernier, commémorant le 1eranniversaire de l’accession de Macky Sall à la magistrature suprême. Idrissa Seck avait cogné fort sur le régime de son ex-«frère», dont il était pourtant un allié. «Rewmi Doxul», déclarait-il, ravissant ainsi la vedette au Chef de l’Etat et à son équipe.
Déthié Fall : «Nous sommes sur le terrain et nous travaillons»
Cette sortie avait permis au leader de Rewmi de reprendre du poil de la bête. Même si c’était une stratégie politique, beaucoup avaient apprécié son courage. Idrissa Seck en avait aussi profité pour raconter les moments sombres de sa vie. Son emprisonnement, la galère de ses enfants, sa rencontre avec Serigne Saliou… Et cerise sur le gâteau, le maire de Thiès avait versé des larmes. Une stratégie communicationnelle qui avait porté ses fruits. Mais, ce n’est pas la première fois que l’ancien Premier ministre fait le buzz, un jour d’anniversaire. En 2006, il avait attendu le jour de la fête de l’Indépendance (4 avril) pour annoncer sa candidature à la Présidentielle de 2007. Ce jour, il avait éclipsé le chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, et tout le défilé qu’il avait organisé avec son gouvernement. Le maire de Thiès affectionne aussi de faire parler son éloquence les jours de fête, au grand dam de ses cibles. Très souvent, l’homme saisit l’occasion des Korité ou Tabaski pour se mettre à la parole et gâcher des… fêtes. A chacune de ses prières à la mosquée Moussanté de Thiès, Idrissa Seck en profitait pour égratigner Abdoulaye Wade et puis Macky Sall. Pour dire que les choses n’ont pas encore bougé. Mais au-delà des jours d’anniversaires, Idrissa Seck choisit aussi les sujets sur lesquels il s’exprime, donne son avis. On se souvient qu’il s’était invité dans le débat sur la somme que Wade avait laissée dans les caisses de l’Etat, au moment de plier bagages. Alors que Macky Sall et son équipe criaient sur tous les toits que les caisses de l’Etat étaient vides, Idrissa Seck révélait que Me Wade avait laissé à Macky Sall la somme de 417 907 000 000 de FCfa au moment de rendre le pouvoir. C’était aussi au courant du mois de Mars. Ce qui avait fini d’envenimer les relations entre Macky Sall et Idrissa Seck. La bataille revêtait alors un cachet institutionnel. Car le ministère des Finances s’était invité dans le débat pour expliquer les chiffres avancés par Idrissa Seck. L’enjeu était grand, car c’est la crédibilité des financiers du Sénégal qui était en jeu. Deux mois après, au mois de Mai, le débat sur le mandat du Président de l’Assemblée nationale se pose. Idrissa Seck secoue encore la majorité en proposant qu’on porte le mandat du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, à 5 ans. Après deux sorties contre le Président, sans grand succès, Idy s’attaque aux gens qui gravitent autour de Macky Sall et au premier rang de ceux-là : Moustapha Niasse. Car si la coalition amenait le mandat à 5 ans, le peuple sénégalais l’imputera dans les hauts faits de Idrissa Seck. Si, en revanche, elle fait fi de cette proposition, cela risque de créer une cacophonie au sein de Bby. Il y avait donc un dilemme bien calculé par Rewmi.
Et connaissant bien Idrissa Seck, qui a «grandi» sous l’aile protectrice du Pape du Sopi, on peut croire qu’il a plus d’un tour dans son sac. Et cette fois-ci, ses lieutenants ont adopté sa stratégie. Pas de commentaires. «Nous sommes sur le terrain et nous travaillons», freine poliment Déthié Fall, Directeur des structures de Rewmi et responsables des cadres de Idrissa Seck.
CODOU BADIANE OBSERVATEUR