Mouhamadou Madana Kane a estimé, au micro du Jury Du Dimanche sur I Radio, que “la réforme monétaire (NDLR : que préconise le nouveau pouvoir) est une question extrêmement sensible”. Le banquier en veut pour preuve que “lorsqu’on regarde le Projet de PASTEF on se rend compte qu’en réalité, il n’y a pas une décision brute et abrupte de changer de monnaie”.
« Il y a au moins 7 ou 8 prérequis qui ont été mis en place dans le projet avant qu’on arrive au changement de monnaie, souligne-t-il. L’objectif a été décliné. On veut une monnaie locale. Mais on le voit. On ne le fera pas tant qu’on n’aura pas assaini le cadre macroéconomique, tant qu’on n’aura pas revu nos positions d’échange. Et ça, c’est un programme d’au moins de 5 ans, à mon avis. Donc, je pense que le changement de monnaie, tel que je l’ai lu et compris, n’est pas à l’ordre du jour, immédiat. C’est logique que cela ne soit pas un objectif immédiat.
Mais dans l’entendement populaire, c’est quelque chose qui allait être fait immédiatement. Donc là, au moins… On sait que ça ne va pas être fait maintenant ».
M. Kane a mis en garde contre les risques d’inflation qu’induirait la création d’une monnaie locale : « Quand on observe les pays de la sous-région ou africains qui ont leur propre monnaie, on sait que ce sont des pays où les taux d’inflation ont explosé.On sait aussi que dans ces pays-là, les investisseurs étrangers qui sont venus, ont eu énormément de difficultés et de problèmes » .
Pour rappel, Bassirou Diomaye Faye a promis une réforme monétaire, voire la création d’une monnaie nationale à la place du franc CFA hérité de la colonisation.
Il a souligné durant la campagne que cette mesure, vue avec appréhension dans certains milieux économiques, ne serait pas immédiate et ne s’effectuerait que sous certaines conditions strictes.