C’ »est suite à la disparition prématurée du regretté Habib Faye après celui du virtuose Cheikh Tidiane Tall que j’ai vraiment pris la ferme résolution de rédiger cette lettre ouverte. La perte brutale de ces deux icones de la musique sénégalaise et africaine a inévitablement entrainé un élan irrésistible de me poser un certain nombre de questions sur la vanité de nos destinées.
Il est évident que nul ne peut échapper à son destin et nous sommes tous appelés à quitter la scène un jour ou un autre. Mais il est permis d’ambitionner de travailler et d’entrevoir un avenir radieux pour soi et de ses enfants. C’est avec regret et amertume que j’en suis arrivé à la conclusion que les instrumentistes les instrumentistes ont toujours été les plus grands perdants dans toute l’histoire de la musique. Il est très rare de voir des musiciens complètement à l’abri du besoin de nos jours. La question qui se pose effectivement est celle-ci : est ce que cet ciseau rare existe sous nos cieux ?
La différence de niveau de vie est énorme entre les « leaders » que sont les chanteurs qui aiment coller leur nom à coté de celui du groupe. Une manière peu cavalière de c se distinguer et d’imposer sa toute « puissance pour ne pas dire sa suprématie. Pourtant il est indéniable que ce sont ces instrumentistes travailleurs de l’ombre qui abattent tout le gros du boulot. Je suis obligé de l’évoquer parce que en toute honnêteté cela me fait très mal de voir tous ces instrumentistes partir sans assurer leur arrière et laisser leurs familles dans la misère et une totale déchéance financière.
Il est vrai que l’adage qui stipule qu’il faut rendre à César ce qui appartient à César est certes un beau slogan mais il ne nourrit pas son homme . Tout ceci m’amène à cogiter sur quelques questions.
La première des questions est la suivante :
1 /les droits d’auteurs et doris voisins ,la Sodav est une société de gestion collectives qui a pour but de protéger les intérêts et œuvres des acteurs culturelles si on peut le définir ainsi . Cependant je ne peux m’empêcher d’être dubitatif et sceptique au regard de la réalité.
Je veux évoquer la sempiternelle et lancinante question du pourcentage encaissée par la Sodav.
Je m’explique les pourcentages prélevés aux acteurs , après avoir reçu une fiche de « décompte des droits » une chose a toujours attiré mon attention sur la répartition des droits numériques .
Il faut savoir que la société des droits d’auteurs vous prend au moins 30 % sans compter la TVA.
C’est a dire aujourd’hui si une entreprise vous paye 1 million vous allez devoir verser 300 mille a la Sodav sans compter la tva. Cela me parait vraiment exagéré et inéquitable pour un bureau qui est sensé protéger l’intérêt des acteurs.
Ce qui me pousse à parler d’une pratique, une chose hallucinante pour ne pas dire étrange.
On aurait compris qu’un pourcentage de 10% ou même 15/% soit retiré mais non c’est énorme, pour une entreprise qui ne compose pas , qui n’arrange pas de musique encore moins ne finance les œuvres ou ne paye les musiciens pour construire une œuvre.
A mon humble avis l’heure est venue de se réunir autour d’une table et de trouver des solutions qui ne blesseront personnes. cela doit pouvoir se faire rapidement car je suis conscient que la Sodav fait un boulot extraordinaire mais il est temps de revoir les pratiques qui datent d’avant notre naissance.
La deuxième interrogation est celle-ci
, est ce que l’artiste a tout le temps besoin de tendre la main ou d’écrire des lettres pour dire qu’il est malade et qu’il a besoin d’une avance pour se faire soigner ?
Je ne pense pas, dans la société Sénégalaise, soutoureu ak Ngor lagne gnou yaré d’autres préfèrent mourir sans le dire ou parfois même vous parler des projets qui ne tiennent pas la route ndax kerssa, je pense qu’il est temps que les dirigeants de la société des droits d’auteurs revoient beaucoup de choses
Le troisième axe de mon intervention est celle-ci : Quand vous êtes chanteur est que ces chansons vous permettent de faire le tour du monde, ce qu’on appelle les royalties devraient se faire par ce qu’on n’est plus à l’époque des k7 et cd . L’Afrique devrait revoir sa manière de faire pour pouvoir assurer un avenir radieux et une mettre sur orbite une Afrique émergente et oublier la pratique européenne et Américaine
Enfin nos gouvernement devrait aider la » Sodav » à mettre en place des bureaux solides en investissant dans la société ou leur donner un départ pour mieux remplir leur noble mission. Car n’oublions jamais que la culture est au commencement et la fin de tout.
J’ose espérer que cette lettre sera lue par la première dame qui arrive généralement à décanter beaucoup de situations.
Je terminerais par rappeler que je suis seulement motivé par le désir de voir les choses évoluer positivement pour l’ensemble des instrumentistes et des musiciens de ce pays. Que cette humble contribution soit juste comprise comme une contribution et une invite à une introspection salutaire et bénéfique pour tous.
Baba Hamdy