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Mort à 96 ans d'Harry Belafonte : un crooner de choc s’en va


Rédigé le Mercredi 26 Avril 2023 à 13:32 | Lu 179 fois | 0 commentaire(s)



Le chanteur américain auteur-compositeur et acteur révolutionnaire a marqué l'histoire de la musique par sa voix caressante et la force de son activisme politique. Il appartient à un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Et pourtant, quelques-uns des tubes de Harry Belafonte qui vient de mourir à l'âge de 96 ans restent dans l'oreille. Banana Boat Song et Jump in the Line, utilisés dans Beetlejuice de Tim Burton. «M. Calypso», comme on l'a surnommé, d'après le nom de son meilleur album qui consacre ce genre musical marqué par les ambiances de carnaval sur un rythme à deux temps, a marqué l'histoire de la musique.


À cause de sa voix de velours, de son sourire étincelant, de la belle allure qu'il arbore comme les jeunes premiers des années 1950, fiers d'eux-mêmes et d'avoir mis le monde à leurs pieds.
Dans une vidéo à succès sur YouTube, on le voit en duo avec Nana Mouskouri dans un décor encombré de ruines grecques, les jambes longues, la silhouette élancée et le buste pris dans une chemise rouge fendue d'un décolleté. Elle arbore une toge multicolore en lamé.

Ils interprètent en duo Try to Remember. Deux grandes voix réunies. La tendresse coule entre les notes et entre leurs doigts qui s'étreignent. C'était en 1979. Il avait 52 ans. La chanson illustrera la publicité pour le café Carte noire. Jump in the Line, celle destinée à la promotion des produits cosmétiques Axe.

À l'annonce de sa disparition, Nana Mouskouri était très émue. « J'ai été très peinée par la mort de mon ami Harry. Il a toujours lutté contre le racisme et l'injustice aux côtés de Martin Luther King et ce jusqu'au bout. J'ai eu la chance d'avoir été choisie par lui pour faire sa première partie pendant sa dernière tournée aux États-Unis et aux Canada, de 1963 à 1966. C'était un maître pour moi. Il m'a présenté au public américain et j'ai beaucoup appris ses côtés. C'était le plus beau cadeau que je pouvais recevoir. J'étais la dernière qui ait collaboré avec lui et j'ai l'impression que je n'ai pas eu le temps de lui dire au revoir», a-t-elle confié à notre correspondante en Grèce, Alexia Kefalas.


Harry Belafonte naît à Harlem, de parents jamaïcains, le 1er mars 1927 sous le nom de Harold George Bellanfanti. De 1935 à 1940, sa mère retourne vivre en Jamaïque y emmenant son fils. Le bel enfant est dans l'âge où s'impriment les modes musicales.

Il se laisse enchanter par les rythmes chauds, les couleurs et les timbres jamaïcains qui accompagnent ces années où il suit sa scolarité. Il s'en souviendra bien plus tard lorsqu'il composera ses chansons. Mais l'indolence des Caraïbes ne l'atteint pas. C'est un homme courageux. En 1944, il s'engage comme marine, exerce à son retour divers petits boulots, livreur ou portier. Il faut bien vivre.

Un jour, par hasard, il reçoit deux places pour Home Is the Hunter, joué à l'American Negro Theater. Sa vocation s'éclaire. Il veut se produire sur les planches. Il s'inscrit à un cours, The Dramatic workshop of the School of Social Research, où il croise Marlon Brando, Tony Curtis, Elaine Stritch. Contrairement à Brando, il a une voix. Et débute comme chanteur intermittent dans un club de jazz sur Broadway, le Royal Roost, où passent également Miles Davis, Charlie Parker ou Max Roach.

Au début des années 1950, dès sa première comédie musicale, John Murray Anderson's Almanac, il décroche un Tony Award. En 1956, son troisième album Calypso, sur des rythmes jamaïcains et vendu à plus d'un million d'exemplaires, fait de lui une star de la chanson. C'est dans cet album qu'il signe le fameux Banana Boat song
Lefigaro.fr


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