L’assassinat en pleine rue d’une ancienne Miss Irak et « influenceuse » suscite l’indignation.
« Son seul crime, c’était d’avoir choisi la vie »
La blogueuse, qui voyageait souvent et se signalait rarement à Bagdad où elle est née, postait régulièrement pour ses 2,7 millions d’abonnés sur Instagram des photos d’elle, blonde, rousse ou brune selon les périodes. Sur ces clichés, qui ont obtenu des dizaines de milliers de « likes » chacun, elle exhibe tatouages, manucures et tenues exubérantes. «Son seul crime, c’était d’avoir choisi la vie, au mauvais endroit», s’emportait un internaute sur Twitter.«Ce jeudi, c’était Tara (…) Jeudi prochain, qui est-ce que ce sera? Où va l’Irak ?», renchérissait un autre.
Ahmad al-Basheer, satiriste exilé en Jordanie dont l’émission qui tourne en dérision la politique irakienne est très suivie et lui a valu des menaces de mort, appelait, lui, à la vigilance. «Celui qui trouve une excuse à ceux qui tuent une fille uniquement parce qu’elle a décidé de vivre comme la plupart des filles de la planète est complice de son meurtre», écrivait-il.
Mercredi soir, la mission de l’ONU en Irak (Unami) s’était déjà alarmée de la mort – également tuée par balles – d’une autre femme, la militante des droits de l’homme Souad al-Ali, à Bassora à la pointe sud du pays. La police a affirmé que cette Irakienne de 46 ans avait été assassinée par son ex-mari pour un différend familial. L’Unami a toutefois rappelé «condamner tout acte de violence, en particulier contre les femmes, dont le meurtre, les menaces et l’intimidation, comme des actes totalement inacceptables».