L’interpellation récente et la mise sous contrôle judiciaire de journalistes pour divulgation de secrets militaires méritent réflexion profonde de la part de tous les démocrates vivant aujourd'hui dans un monde marqué par le terrorisme, véritable menace pour les idéaux de paix et de stabilité.
La liberté de la presse est un droit fondamental, elle reste un des fondements importants de notre démocratie. Il faut rappeler que les journalistes sénégalais ont joué un rôle d’avant-garde dans toutes les conquêtes démocratiques, ceci depuis les premières luttes pour l’indépendance jusqu’aux batailles pour l'avènement de la presse libre et indépendante que nous connaissons aujourd'hui. Cette tradition est à préserver par la formation des journalistes et le renforcement de leur responsabilité dans un contexte marqué par les risques réels d’atteinte à notre sécurité collective. La situation au nord du Nigéria est là pour tristement nous le rappeler tous les jours. Aussi, la liberté de la presse et le droit à la sécurité collective doivent vivre en bonne intelligence pour que nous n’ayons pas à choisir l’un contre l’autre. Lorsqu’il s’agit de la préservation de la nation et de la sécurité de nos armées il ne devrait pas être difficile d’établir une union sacrée et un code de l’honneur de tous les patriotes. Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à faire face à ce type de problématique. Si l’auteur des WikiLeaks est devenu persona non grata dans tous les pays de grandes démocraties c’est essentiellement parce qu’il lui est reproché d’avoir fait fi des conséquences sécuritaires de la publication de documents classés top secret. Évidemment, par ses fuites organisées, de nombreuses pratiques malsaines des États ont été étalés à la face du monde mais en même temps sans précaution aucune, la sécurité des milliers voire de millions de personnes a été exposée.
Pour ce qui nous concerne, il y’a également lieu de travailler à une meilleure sécurisation des données sensibles même si nul pays n’est totalement à l’abri des fuites internes. Mais que des informations aussi importantes pour la sécurité de nos troupes se retrouvent sur la place publique pose un sérieux problème. Donner au grand public les positions détaillées de nos troupes, n’est-ce pas du pain béni pour un terroriste qui voudrait nuire à nos diambaars ? Le service du chiffre est à renforcer et ses compétences à élargir pour l’encodage de toutes les données relatives à notre sécurité. Tous les acteurs travaillant avec des informations sensibles pour notre sécurité sont aujourd'hui mis face à leurs responsabilités citoyennes dans ce nouveau contexte où la préservation de la paix est l’objectif prioritaire que nous partageons tous. Le code de la presse à voter dans les meilleurs délais se doit également de prendre en charge la cohabitation nécessaire entre liberté d'informer et impératifs de sécurité. Ainsi, la presse continuera à jouer le rôle de conscientisation, d’éveil et d'alerte qui est le sien tout en accompagnant les efforts de l'Etat pour garantir la sécurité et la protection de nos concitoyens.
Aminta Touré, Ancien Premier ministre
NB:Texte publié sur sa page Facebook
La liberté de la presse est un droit fondamental, elle reste un des fondements importants de notre démocratie. Il faut rappeler que les journalistes sénégalais ont joué un rôle d’avant-garde dans toutes les conquêtes démocratiques, ceci depuis les premières luttes pour l’indépendance jusqu’aux batailles pour l'avènement de la presse libre et indépendante que nous connaissons aujourd'hui. Cette tradition est à préserver par la formation des journalistes et le renforcement de leur responsabilité dans un contexte marqué par les risques réels d’atteinte à notre sécurité collective. La situation au nord du Nigéria est là pour tristement nous le rappeler tous les jours. Aussi, la liberté de la presse et le droit à la sécurité collective doivent vivre en bonne intelligence pour que nous n’ayons pas à choisir l’un contre l’autre. Lorsqu’il s’agit de la préservation de la nation et de la sécurité de nos armées il ne devrait pas être difficile d’établir une union sacrée et un code de l’honneur de tous les patriotes. Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à faire face à ce type de problématique. Si l’auteur des WikiLeaks est devenu persona non grata dans tous les pays de grandes démocraties c’est essentiellement parce qu’il lui est reproché d’avoir fait fi des conséquences sécuritaires de la publication de documents classés top secret. Évidemment, par ses fuites organisées, de nombreuses pratiques malsaines des États ont été étalés à la face du monde mais en même temps sans précaution aucune, la sécurité des milliers voire de millions de personnes a été exposée.
Pour ce qui nous concerne, il y’a également lieu de travailler à une meilleure sécurisation des données sensibles même si nul pays n’est totalement à l’abri des fuites internes. Mais que des informations aussi importantes pour la sécurité de nos troupes se retrouvent sur la place publique pose un sérieux problème. Donner au grand public les positions détaillées de nos troupes, n’est-ce pas du pain béni pour un terroriste qui voudrait nuire à nos diambaars ? Le service du chiffre est à renforcer et ses compétences à élargir pour l’encodage de toutes les données relatives à notre sécurité. Tous les acteurs travaillant avec des informations sensibles pour notre sécurité sont aujourd'hui mis face à leurs responsabilités citoyennes dans ce nouveau contexte où la préservation de la paix est l’objectif prioritaire que nous partageons tous. Le code de la presse à voter dans les meilleurs délais se doit également de prendre en charge la cohabitation nécessaire entre liberté d'informer et impératifs de sécurité. Ainsi, la presse continuera à jouer le rôle de conscientisation, d’éveil et d'alerte qui est le sien tout en accompagnant les efforts de l'Etat pour garantir la sécurité et la protection de nos concitoyens.
Aminta Touré, Ancien Premier ministre
NB:Texte publié sur sa page Facebook