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Meurtre de Elhadj S à Yeumbeul: Ndiol explique au détail près comment il a tué son ami, Maty dit avoir assisté à toute la scène


Rédigé le Vendredi 9 Octobre 2020 à 22:23 | Lu 432 fois | 0 commentaire(s)




Meurtre de Elhadj S à Yeumbeul: Ndiol explique au détail près comment il a tué son ami, Maty dit avoir assisté à toute la scène

RECONSTITUTION DES FAITS AVEC LE GANG DEQ «TOKORO» A YEUMBEUL
«Ndiol» a éventré et sectionné la carotide de leur acolyte avec un tesson de bouteille en guise de représailles

Le film du règlement de comptes sur fond de boucherie entre membres de gang a été rejoué, hier, sur la scène de crime par les principaux acteurs de la tragédie nommés Ibrahima S, alias «Tokoro», sa copine Maty S, et Babacar B, dit Vieux «Ndiol», qui est accusé d’avoir asséné deux mortels coups de tesson de bouteille de Whisky au niveau du ventre et de la carotide de leur acolyte El hadji Mb. Qui refusait de se faire confisquer son téléphone portable en guise de représailles par son bourreau.

La bande au redoutable caïd récidiviste Ibrahima S, alias «Tokoro», est retournée, hier, sur la scène de crime (une maison abandonnée à Yeumbeul Aïnoumady 1). Le gangster en chef était accompagné par sa copine Maty S. et son «lieutenant» de gang, mais présumé meurtrier nommé Babacar B, dit Vieux «Ndiol», pour sacrifier à la reconstitution des faits sous la direction du commissaire de police Lat Dior Sall et de la supervision des agents de la division de police technique et scientifique (Dpts). Qui étaient venus avec le matériel nécessaire pour immortaliser le rituel.
Vers 15h, les flics arrivent à bord de fourgonnettes de service et se positionnent aux grandes artères de la principale route en pavé, qui passe juste devant la maison abandonnée, où le drame est survenu dans la nuit du samedi aux environs de 23h. Un atelier de menuiserie ébéniste est aménagé tout juste à la devanture de ladite maison, qui renvoie l’image d’un véritable taudis, tellement la vétusté avancée, l’insalubrité et l’affaissement d’une partie de la fosse septique indisposent et donnent des sueurs froides à tout visiteur. Mais, malgré cela, la maison est habitée et dispose de l’électricité dans des pièces et d’un réseau d’adduction d’eau.
Quelques instants plus tard, les agents de la division de la police technique et scientifique (Dpts) débarquent, à leur tour, enfilent leurs combinaisons et font déguerpir les curieux et autres badauds des lieux. Ils fixent la délimitation du périmètre de la scène de crime par un cordon de sécurité, installent leurs matériaux de travail de police scientifique et guettent la venue du fourgon de police, qui doit transporter la bande à «Tokoro».
A la vue des véhicules de police, les habitants se passent la nouvelle, sortent en masse de leurs maisons et tentent de se rendre sur les lieux. Mais, ils sont stoppés net par des agents de police, qui les repoussent et les parquent en bordure de la route principale de la localité. Mais, face au dispositif des flics, les gens jouent au plus rusé et montent sur les terrasses de maisons environnantes pour avoir une belle vue sur la scène de crime et suivre de loin la séance de reconstitution.
Le véhicule de police transportant les mis en cause se signale plus tard par une sirène toute hurlante sur les lieux et s’immobilise. Des agents de police en civil en sortent et se positionnent. C’est en ce moment que deux hommes menottés l’un contre l’autre et portant des tresses sur la tête, et une fille nommée Maty S. sautent de la fourgonnette et prennent la direction de la scène de crime sous le regard médusé de la population. Qui bout de rage et d’indignation. Les flics et les mis en cause s’engouffrent alors dans la maison abandonnée et passent à l’action. Pendant que les autres policiers restent au dehors et surveillent les moindres faits et gestes de la foule. Qui tenterait de prendre des photos ou des images avec des téléphones portables.

«Tokoro» dit qu’il dormait au moment des faits, sa copine Maty le dément, tout le gang était ivre mort

A l’intérieur de la maison abandonnée, le clap de départ est alors donné pour dérouler la boucherie. Arrêté la nuit du 4 octobre à l’arrêt 54 à Keur Massar, «Tokoro» ouvre le bal et reconnait avoir été sur les lieux au moment des faits. Tout comme sa petite-amie dans le gang nommée Maty S. Mais, cuisiné à nouveau, le caïd de la bande ravale ses premières déclarations et affirme ne pas être témoin du drame. Il indique en effet qu’il dormait dans la maison au cours du meurtre et dit avoir été même alerté par sa copine. Qui le dément catégoriquement et l’enfonce. La fille soutient que son amant ne dormait pas. Elle affirme que tout le gang était ivre mort. «Tokoro» confirme finalement sa dulcinée. Tous les deux chargent leur acolyte Vieux «Ndiol» et l’accusent d’avoir porté deux coups de tesson de bouteille de Whisky au défunt.

La fille et son amant chargent «Ndiol», qui voulait confisquer le téléphone du défunt en guise de représailles

Maty dit avoir assisté à toute la scène et indique que Vieux «Ndiol» voulait confisquer le téléphone portable du défunt, qui a refusé de le lui céder. Le meurtrier reprochait à celui-ci de refuser de leur donner leur part de butin. Une vive dispute a éclaté entre eux. Ils ont engagé ensuite la bagarre. Vieux «Ndiol» s’est emparé alors de leur bouteille de Whisky vide et l’a cassée. Il met alors en mauvaise posture son antagoniste, le plaque avec violence contre une murette et lui donne un coup de tesson de bouteille en plein ventre. Il lui plante violemment encore l’arme au niveau de la gorge et la tire de force en lui sectionnant sur la même lancée la carotide.

«Ndiol» avoue tout et dit jeter l’arme du crime et le téléphone dans un endroit dont il ne se souvient plus

El hadji hurle de douleur et plaque la main au cou pour tenter de freiner la forte hémorragie externe. En vain. Il s’écroule au sol, se vide par flots de son sang et rend l’âme. Son bourreau Vieux «Ndiol», «Tokoro» et sa copine Maty prennent peur, se trainent dehors malgré leur ivresse et disparaissent dans la nature. Ce que le présumé meurtrier a essayé de battre en brèche au premier interrogatoire avant de passer à table. Il avoue avoir confisqué finalement le téléphone portable du défunt et le poignarder à deux reprises avec un tesson de bouteille avant de détaler. Il déclare toutefois avoir jeté le tesson de bouteille et le portable dans un endroit dont il affirme ne plus se souvenir.

Le meurtrier s’est constitué prisonnier à la police à son retour de Magal de Touba pour sauver sa peau

Tous les trois devraient être présentés aujourd’hui devant le procureur de Tribunal de grande instance de Pikine/Guédiawaye pour association de malfaiteurs, vol commis la nuit avec violences, homicide volontaire, non-assistance à personne en danger et recel de malfaiteurs. Quand «Ndiol» a appris qu’il était traqué par des proches du défunt pour lui faire la peau, il a préféré aller se constituer prisonnier au commissariat de police à son retour de grand Magal de Touba pour sauver sa peau.

Vieux Père NDIAYE
LES ECHOS




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