Mère Teresa de Calcutta est maintenant Sainte Teresa. Parfois surnommée la Sainte des caniveaux, la religieuse au sari blanc et bleu, qui a passé sa vie aux côtés des plus pauvres, a été canonisée ce dimanche par le pape François lors d'une cérémonie au Vatican.
"Nous déclarons la bienheureuse Teresa de Calcutta sainte et nous l'inscrivons parmi les saints, en décrétant qu'elle soit vénérée en tant que telle par toute l'Eglise", a déclaré le pape François, en prononçant la "formule de canonisation" rituelle.
Dans la matinée, des dizaines de milliers de fidèles ont afflué sur la place Saint-Pierre à Rome. 3.000 policiers et militaires étaient mobilisés pour l'occasion.
Parallèlement, à Calcutta, dans l'est de l'Inde, des fidèles portant des bouquets de fleurs affluaient sur la tombe de mère Teresa pour célébrer la canonisation de la religieuse des déshérités.
Deux miracles pour devenir un saint ou une sainte
Cette étape est l'aboutissement d'un processus très codifié, et cette date, le 4 septembre, n'a pas été choisie par hasard, puisqu'elle tombe la veille de la fête de Mère Teresa dans le calendrier catholique et que, dans le cadre du Jubilé de la miséricorde décidé par le pape, ce dimanche est réservé à cette femme devenue l'incarnation de la charité chrétienne.
La canonisation, qui intervient après la béatification, équivaut à une reconnaissance officielle par l'Eglise du fait qu'une personne est au paradis.
"Rendons hommage à cette petite femme amoureuse de Dieu, humble messager de l'Evangile et infatigable bienfaitrice de l'humanité", avait lancé Jean Paul II lors de sa béatification en 2003, qui avait attiré 300.000 fidèles à Rome.
Des louanges et autant de critiques
Malgré cet engouement, l'extrême rapidité de la procédure avait à l'époque suscité certaines réserves au sein de l'Eglise. Car Mère Teresa, controversée de son vivant, ne fait toujours pas l'unanimité après sa mort. Ralenti sous Benoît XVI, le dossier de sa canonisation a néanmoins été relancé sous le règne de François, qui voit en Mère Teresa une incarnation de son propre idéal, celui d'une "Eglise pauvre pour les pauvres".
La canonisation ne peut avoir lieu que si le futur saint ou la future sainte a accompli deux miracles successifs, autant de signes de sa proximité avec Dieu. On attribue à Mère Teresa la guérison d'une Indienne qui souffrait d'un cancer, en 1998, et celle d'un Brésilien, dix ans plus tard, qui était atteint de plusieurs tumeurs au cerveau. Mais pour les membres de sa congrégation, les missionnaires de la Charité, qu'elle a fondée en 1950, Mère Teresa était sainte dès sa mort, le 5 septembre 1997.
Conversions forcées de mourants
Gonxhe Agnes Bojaxhiu, de son vrai nom, est née en 1910 à Skopje, la capitale macédonienne, dans une famille albanaise. Entrée dans les ordres à 18 ans, elle choisit de se faire appeler Teresa en hommage à Sainte-Thérèse de Lisieux. Elle est envoyée à Calcutta pour enseigner la géographie dans une école de jeunes filles des classes aisées, avant d'avoir la révélation de sa vocation: soigner les plus pauvres.
A 37 ans, elle s'installe dans un bidonville de Calcutta pour continuer d'enseigner et prodiguer des soins rudimentaires. Peu à peu, elle fait bâtir des maisons pour les orphelins, pour les lépreux, les mères célibataires ou encore les malades mentaux, en Inde et dans le reste du monde.
En 1979, elle reçoit le prix Nobel de la paix. Pendant son discours de remerciements, elle dénonce l'avortement comme "la plus grande force de destruction de la paix". Malgré les louanges dont elle fait l'objet, ses contempteurs lui reprochent, outre ses positions contre l'avortement et la contraception, les conditions d'hygiène déplorables qui règnent dans les établissements qu'elle a fondés, des négligences médicales, voire une glorification de la douleur, d'après d'anciens bénévoles ayant travaillé auprès d'elle, et surtout, des conversions forcées de personnes mourantes.
"Sainte des ténèbres"
Depuis la mort de sa fondatrice, le réseau des Missionnaires de la Charité créé à Calcutta s'est largement développé. Il gère désormais 758 centres dans 139 pays, grâce à quelque 5.000 religieuses. Ses financements, déjà troubles du temps de Mère Teresa, ne sont aujourd'hui pas moins opaques.
Malgré les critiques et malgré des doutes sur l'existence de Dieu pendant la fin de sa vie, comme l'ont révélé des écrits publiés après sa mort, Mère Teresa espérait continuer son travail dans l'au-delà, comme elle l'écrit en 1959: "Si jamais je deviens une sainte, ce sera sûrement une des ténèbres. Je serais en permanence absente du paradis, afin d'aller allumer une torche pour ceux plongés dans les ténèbres sur terre".
BFTV
"Nous déclarons la bienheureuse Teresa de Calcutta sainte et nous l'inscrivons parmi les saints, en décrétant qu'elle soit vénérée en tant que telle par toute l'Eglise", a déclaré le pape François, en prononçant la "formule de canonisation" rituelle.
Dans la matinée, des dizaines de milliers de fidèles ont afflué sur la place Saint-Pierre à Rome. 3.000 policiers et militaires étaient mobilisés pour l'occasion.
Parallèlement, à Calcutta, dans l'est de l'Inde, des fidèles portant des bouquets de fleurs affluaient sur la tombe de mère Teresa pour célébrer la canonisation de la religieuse des déshérités.
Deux miracles pour devenir un saint ou une sainte
Cette étape est l'aboutissement d'un processus très codifié, et cette date, le 4 septembre, n'a pas été choisie par hasard, puisqu'elle tombe la veille de la fête de Mère Teresa dans le calendrier catholique et que, dans le cadre du Jubilé de la miséricorde décidé par le pape, ce dimanche est réservé à cette femme devenue l'incarnation de la charité chrétienne.
La canonisation, qui intervient après la béatification, équivaut à une reconnaissance officielle par l'Eglise du fait qu'une personne est au paradis.
"Rendons hommage à cette petite femme amoureuse de Dieu, humble messager de l'Evangile et infatigable bienfaitrice de l'humanité", avait lancé Jean Paul II lors de sa béatification en 2003, qui avait attiré 300.000 fidèles à Rome.
Des louanges et autant de critiques
Malgré cet engouement, l'extrême rapidité de la procédure avait à l'époque suscité certaines réserves au sein de l'Eglise. Car Mère Teresa, controversée de son vivant, ne fait toujours pas l'unanimité après sa mort. Ralenti sous Benoît XVI, le dossier de sa canonisation a néanmoins été relancé sous le règne de François, qui voit en Mère Teresa une incarnation de son propre idéal, celui d'une "Eglise pauvre pour les pauvres".
La canonisation ne peut avoir lieu que si le futur saint ou la future sainte a accompli deux miracles successifs, autant de signes de sa proximité avec Dieu. On attribue à Mère Teresa la guérison d'une Indienne qui souffrait d'un cancer, en 1998, et celle d'un Brésilien, dix ans plus tard, qui était atteint de plusieurs tumeurs au cerveau. Mais pour les membres de sa congrégation, les missionnaires de la Charité, qu'elle a fondée en 1950, Mère Teresa était sainte dès sa mort, le 5 septembre 1997.
Conversions forcées de mourants
Gonxhe Agnes Bojaxhiu, de son vrai nom, est née en 1910 à Skopje, la capitale macédonienne, dans une famille albanaise. Entrée dans les ordres à 18 ans, elle choisit de se faire appeler Teresa en hommage à Sainte-Thérèse de Lisieux. Elle est envoyée à Calcutta pour enseigner la géographie dans une école de jeunes filles des classes aisées, avant d'avoir la révélation de sa vocation: soigner les plus pauvres.
A 37 ans, elle s'installe dans un bidonville de Calcutta pour continuer d'enseigner et prodiguer des soins rudimentaires. Peu à peu, elle fait bâtir des maisons pour les orphelins, pour les lépreux, les mères célibataires ou encore les malades mentaux, en Inde et dans le reste du monde.
En 1979, elle reçoit le prix Nobel de la paix. Pendant son discours de remerciements, elle dénonce l'avortement comme "la plus grande force de destruction de la paix". Malgré les louanges dont elle fait l'objet, ses contempteurs lui reprochent, outre ses positions contre l'avortement et la contraception, les conditions d'hygiène déplorables qui règnent dans les établissements qu'elle a fondés, des négligences médicales, voire une glorification de la douleur, d'après d'anciens bénévoles ayant travaillé auprès d'elle, et surtout, des conversions forcées de personnes mourantes.
"Sainte des ténèbres"
Depuis la mort de sa fondatrice, le réseau des Missionnaires de la Charité créé à Calcutta s'est largement développé. Il gère désormais 758 centres dans 139 pays, grâce à quelque 5.000 religieuses. Ses financements, déjà troubles du temps de Mère Teresa, ne sont aujourd'hui pas moins opaques.
Malgré les critiques et malgré des doutes sur l'existence de Dieu pendant la fin de sa vie, comme l'ont révélé des écrits publiés après sa mort, Mère Teresa espérait continuer son travail dans l'au-delà, comme elle l'écrit en 1959: "Si jamais je deviens une sainte, ce sera sûrement une des ténèbres. Je serais en permanence absente du paradis, afin d'aller allumer une torche pour ceux plongés dans les ténèbres sur terre".
BFTV