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Me Oumar Youm, Ministre de la Gouvernance locale et porte-parole du Gouvernement : "S'il est réélu en 2107, Macky Sall se limitera aux deux mandats comme il l'a toujours dit (...) Organiser une marche dans le contexte actuel (...)"


Rédigé le Mardi 11 Novembre 2014 à 11:17 | Lu 73 fois | 0 commentaire(s)




Me Oumar Youm, Ministre de la Gouvernance locale et porte-parole du Gouvernement : "S'il est réélu en 2107, Macky Sall se limitera aux deux mandats comme il l'a toujours dit (...) Organiser une marche dans le contexte actuel (...)"
Monsieur le ministre, que pensez-vous de la situation au Burkina Faso ?
  
C’est une crise qui a surpris beaucoup d’observateurs, car le régime du président Blaise Compaoré était un régime assez solide et ancré dans les réalités du Burkina Faso. 
Vingt-sept ans de pouvoir ce n’est pas rien du tout. Mais on s’est rendu compte qu’aujourd’hui la vraie légitimité appartient au peuple. C’est une vraie leçon de démocratie  que le peuple burkinabé a donné au monde entier. Ils ont été ingénieux, car ils ont su s’arrêter à temps, malgré quelques dégâts. Ils n’ont pas mis à feu et à sang le pays et cela est à saluer, même s’il y a eu quelques morts que nous déplorons. 
Ce qu’il faut retenir c’est qu’il y a eu une volonté populaire qui s’est opposée à ce qu’on peut appeler un tripatouillage de la Constitution.  L’histoire leur a donné raison et aujourd’hui, le peuple burkinabé est en phase de construction de son avenir dans le cadre de ce dialogue élaboré entre les forces vives, les forces armées, la société civile, les leaders politiques et les autorités coutumières et religieuses. Ils élaborent une sortie de crise, aidés en cela par la CEDEAO, particulièrement le président Macky Sall, qui dès les premiers contacts avec les forces vives, a gagné leur sympathie et leur confiance. Ce qui lui vaut d’être aujourd’hui nommé président du groupe de contact de la CEDEAO pour la résolution de ce conflit. 
  
Pensez-vous que le Colonel Zida va assurer une transition normale en donnant le pourvoir aux civils ? 
  
  
Je pense qu’il va le faire parce qu’il l’a déjà déclaré publiquement devant tout le monde. Avant même que la CEDEAO ne se déplace, il avait déclaré qu’il était prêt à remettre le pouvoir aux civils pour une bonne marche du pays. Il l’a confirmé en présence des chefs d’Etat, alors je pense qu’il va le faire. C’est une demande du peuple burkinabé, de la CEDEAO, mais aussi de la communauté internationale. 
Le Burkina ne veut pas être sanctionné par la CEDEAO ou l’Union Africaine. Et d’après ce qu’on voit, il est dans de bonnes dispositions de le faire. 
  
Paul Biya a passé 32 ans au pouvoir au Cameroun. Selon vous, pourquoi les chefs d’Etat africains aiment s’accrocher au pouvoir ? 
  
Je pense qu’ils ont eu beaucoup d’exemples durant cette dernière décennie à méditer. Ils savent désormais que rester au pouvoir très longtemps sans tenir compte de la volonté du peuple paraît être un risque qu’aucun chef d’Etat ne veut prendre. Je pense qu’il est temps de s’inscrire dans une logique de modèle de démocratie avec des alternances en respectant la volonté populaire. 
Maintenant, il appartient à chaque peuple de faire face à son destin et d’assumer ses responsabilités. Il appartient aussi aux dirigeants d’avoir un lien ou une passerelle intelligente pour pouvoir lire les évènements et en tirer les conséquences. 
  
S’il est réélu en 2017, est-ce que le Président ne se limitera qu’aux deux mandats ? 
  
Il l’a déjà dit à plusieurs reprises, alors il va le faire. C’est un homme de parole et de principe. C’est un chef d’Etat qui est attaché aux valeurs de la démocratie et l’alternance fait partie des rites de notre démocratie. 
Comme le prévoit la Constitution, il va faire un mandat jusqu’en 2017 et s’il est réélu, ce qui se fera certainement, il va faire un autre mandat quinquennat et donner le pouvoir au suivant. 
  
Nous allons vers le sommet de la Francophonie. Le Gouverneur de Dakar a interdit toute manifestation publique jusqu’au 5 Décembre. Le Pds veut aller à l’encontre de cette décision en organisant une marche prévue le 21 novembre. Quel est votre avis par rapport à cette situation ? 
  
  
La décision prise par le Gouverneur d’interdire toute manifestation publique est une décision réfléchie et légitime. On est dans un contexte d’organisation de la Francophonie qui verra de fortes délégations venir au Sénégal. Des délégations présidentielles. La Francophonie, faut-il le rappeler, est la deuxième organisation après celle des Nations Unies. C’est une organisation très importante et nous aurons à recevoir beaucoup de chefs d’Etat. Vous savez que dans ce contexte, chaque chef d’Etat envoie une mission avec des précurseurs qui vont venir et des délégations qui vont s’assurer de la sécurité, la communication et le protocole. Déjà on commence à recevoir des délégations, alors je pense que dans l’état actuel des choses, avec la préoccupation de réussir à organiser le sommet de la Francophonie, ça serait mal venu d’organiser des manifestations. A part ternir l’image du pays, ça ne rajoute absolument rien à notre démocratie. 
Le Sénégal est reconnu comme étant un pays démocratique, un pays de liberté et je pense que faire une manifestation le 21, que ce soit un meeting ou une réunion politique, je pense que le bon sens recommande qu’on puisse sortir de cette période où le Sénégal accueille des personnalités du monde. 
  
Mais s’ils persistent malgré l’interdiction, quelle sera la réaction des autorités étatiques ?
  
Dans ce cas, il appartient à l’autorité qui a décidé, de normaliser  et d’assurer la sûreté publique, la tranquillité et d’assurer le maintientde l’ordre pour trouver une solution à cette situation. 
Il faut savoir raison garder et donner à l’autorité ce qui lui appartient. Si une autorité dans une république, prend une décision qu’on pense être une décision contraire, il y a des voies de recours. Ce n’est pas en répondant par la force ou en installant la peur qu’on apporte une solution. Je pense qu’il y a toujours d’autres solutions que la violence. 
Ce n’est pas préconisé et ça ne colle même pas avec le contexte. Le PDS doit revoir ses positions et essayer de s’inscrire dans une logique de respect des institutions et de sauvegarder les valeurs de la République. 
Essayer de transgresser la loi n’est pas une solution, la violence n’est pas une solution. 
  
Mais s’ils décident de tenir leur meeting par force… 
  
Alors là, on se conforme à la loi.  Dans de pareilles matières, la loi a donné les moyens et un dispositif qui doit permettre de sauvegarder en tout lieu, en tout temps, l’ordre public et la tranquillité. 
  
Qu’attendez-vous du discours de politique générale du Premier ministre ? 
  
Il faut dire que c’est un rituel qui est maintenant inscrit dans nos traditions républicaines. C’est un exercice qui, au delà de l’aspect inaugural, a beaucoup de vertus démocratiques. 
Car permettant au chef du gouvernement, devant l’Assemblée nationale, de pouvoir décliner les grandes lignes de son programme de gouvernement, de partager avec l’Assemblée, qui est la deuxième force de notre République. Il va dégager les tendances, ses méthodes, l’orientation, son style d’animer le débat démocratique parce que l’Assemblée nationale aussi, c’est le berceau du débat démocratique.  Ça va permettre à la majorité de s’approprier les orientations du gouvernement et éventuellement à l’opposition d’être dans son rôle. 
C’est un moment très fort de démocratie et de dialogue entre institutions dans le sens de préserver les valeurs et de partager le programme du gouvernement à des niveaux très importants. 
  
Comment jugez-vous votre passage devant la commission à l’Assemblée nationale avec le vote de votre budget ? 
  
Pour l’instant ça s’est bien passé. Nous avons été devant la commission technique à l’Assemblée nationale et là on attend d’être programmé pour la commission des Finances et éventuellement pour les plénières en décembre. Nous avons bon espoir que comme d’habitude, les députés seront là pour accomplir leur mission. Une mission qui se constitue essentiellement de voter le budget permettant au gouvernement  de pouvoir fonctionner et d’accomplir à son tour sa mission de satisfaction de la demande des populations. 
Jusqu’au moment où je vous parle, ça s’est toujours bien passé dans des conditions de courtoisie, d’élégance républicaine, d’écoute mais aussi de support du gouvernement dont l’Assemblée a toujours fait montre. 
  

Votre dernier mot.. 
  
Demain va être un grand jour, alors on va se préparer à écouter le Premier ministre sur son programme de gouvernement à partager avec les sénégalais. Ce sont des moments très forts de la vie de notre république qui montrent encore une fois la vivacité de notre démocratie. 
  
 


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