« Après la communauté maure du Sénégal et la communauté léboue, la livraison du « Soleil » du 21 janvier 2016 rend compte du soutien apporté par la communauté soninké à Monsieur le Président de la République. Ce processus, qui risque d’aller crescendo à l’approche des échéances électorales, jure d’avec les principes républicains. Au-delà du fait qu’il est tendancieux de prétendre bénéficier du soutien de toute une communauté ethnique, il est inacceptable de convoquer les réflexes ethniques à des fins de pure politique politicienne.
Par la grâce de Dieu, le Sénégal a jusqu’ici été épargné par les démons de l’ethnicisme. Aucune ambition ne peut justifier une démarche fondée sur le communautarisme et la différenciation ethnique et encore moins l’instrumentalisation de sa communauté d’appartenance ou d’une autre communauté à des fins politiques. Si nous voulons éviter les dérives ethniques, nous devons en toute responsabilité exclure le communautarisme du champ de la politique. A cet égard, tous ceux qui ont des ambitions politiques sont interpellés et doivent se montrer dignes des responsabilités auxquelles ils aspirent, en respectant scrupuleusement les principes qui fondent cette République que nous partageons en commun.
Monsieur le Président de la République, sur qui pèse le devoir impérieux de veiller en toutes circonstances au respect de la Constitution, doit s’interdire de se prêter à des manifestations de soutien de groupes ethniques, qui sont contraires aux principes constitutionnels.
La Plateforme « AVENIR, Senegaal bi ñu bëgg » appelle tous les acteurs sociaux et politiques à faire preuve de responsabilité en se gardant de convoquer à des fins politiques les réflexes ethniques et en dénonçant de telles dérives. Chacun de nous doit placer l’harmonie de notre société et notre stabilité sociale, qui constituent l’exception sénégalaise, au-dessus de ses intérêts individuels ou politiques.
Aussi, la Plateforme « AVENIR, Senegaal bi ñu bëgg » invite-t-elle instamment Monsieur le Président de la République à ne plus se prêter à ces manifestations de soutien de communautés ethniques, qui sont aux antipodes des principes qui fondent la République et à les désapprouver publiquement et solennellement ».